Le Château de la Gauterie également appelé le château de Clauzure est construit en 1820 sur des terres ancestrales par François Conte (1775-1846) à son retour d’Extrême-Orient. il en rapporte plusieurs variétés d’arbres dont perdure une impressionnante forêt de bambous. Le château est composé d'un sous-sol en partie visible au nord, d'un rez de chaussée, d'un étage carré et d'un étage de comble protégé par un toit brisé en pavillon couvert d'ardoise. La façade orientée à l'est est rythmée par trois travées et par quatre du côté ouest. Ce château de la Gauterie était le fief des Veyran au XVIe siècle, avant d’être celui des Conte, seigneurs de La Gauterie portant officiellement le patronyme de Comte-Lagauterie.
Le château est classé le 13 novembre 1935.
Jean-Jacques Poupelet, avocat et sous-préfet de Ruffec et maire de Saint-Paul-Lizonne épouse Thérèse Conte et Jane naît en 1874 au château de son arrière grand-père. A 18 ans, elle est la première femme admise à l’école des beaux-arts et des arts décoratifs de Bordeaux. En 1892, elle obtient un diplôme de professeur de dessin. Insatisfaite par l’enseignement académique qu’elle reçoit, elle effectue un rapide passage à l’Académie Julian, dans l’atelier de Denys Puech. Puis, entre 1897 et 1900, elle poursuit sa formation auprès du sculpteur Lucien Schnegg qui réalise notamment son portrait (Paris, musée d'Orsay). Entre 1899 et 1901, durant trois années, elle expose au Salon sous le pseudonyme masculin de Simon de la Vergne. Et c’est donc sans savoir qu’il s’agit d’une jeune fille que le jury lui décerne une médaille de bronze pour une Fontaine décorative (1900). A la suite de ses envois au Salon, en 1904, la Société Nationale des Beaux-Arts attribue à la jeune sculptrice une bourse : elle utilise les fonds reçus pour voyager dans lespays méditerranéens (Italie, Tunisie, Algérie, Espagne).
A ses débuts, elle façonne des nus féminins aux formes sensuelles et pleines, puis elle se spécialise pour la sculpture animalière qui séduit largement le public et lui assure une rente. Se démarquant du genre spécialisé qu’est la représentation d’animaux nobles, elle sculpte des bêtes de la ferme comme un coq ou une chèvre (Paris, musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou) dans des formes géométriques et légèrement schématiques. « La longue lignée française des tailleurs d’images compte désormais un sculpteur enjuponné et qui ne cède rien pour la hardiesse de la pensée et l’énergie de l’exécution aux maîtres les plus virils. » écrit Marcel Pays dans Le Radical en 1908. Vice-présidente du Salon des Indépendants, elle encouragea de nombreux artistes modernes dont Aristide Maillol.
Durant la guerre de 1914-1918, elle abandonne tout son travail personnel pour aller au chevet des Gueules cassées. En effet à partir de cette date elle réalise aux côtés de l’américaine Anna Ladd, dans le cadre de la Croix rouge américaine des masques pour dissimuler les mutilations
des visages des soldats défigurés.
En 1919, elle fait partie de la « bande à Schnegg », avec François Pompon et d'autres indépendants. Ils avaient été élèves de Rodin, mais voulaient trouver leur propre voie.
Après la guerre, son œuvre est totalement bouleversée par cette expérience.
Comme l'écrit en 1919 André Salmon, un contemporain de Jane Poupelet, « Durant la guerre Mlle Poupelet a sacrifié son avenir à l'humanité. Pour les mutilés de la face, elle a obscurément donné son talent pour sculpter des visages humains aux misérables héros défigurés par la mitraille imbécile ».
En 1928 son engagement au service des « Gueules cassées » lui vaudra le titre de chevalier de la Légion d'honneur. De graves problèmes de santé l'éloignent de Paris. Elle se réfugie dans son sud-ouest natal.
Malade pendant plusieurs années, elle décède à Talence le 18 novembre 1932 et est enterrée à Saint-Paul-Lizonne.
Le Musée d’Art et d’Archéologie du Périgord possède un fonds important de cette artiste. Ainsi le 8 mars 2024 la Ville a décidé de lui rendre hommage en donnant son nom à une place de Périgueux située derrière le Musée d’Art et d’Archéologie, à l’angle de la rue Fénelon et de la rue Judaïque.
Désormais le château de la Gauterie avec ses sols à damiers, ses pièces en enfilade, ses espaces accueillants est devenu un lieu recherché notamment pour les mariages avec en plus 7 chambres à l'étage et 5 chambres supplémentaires dans la dépendance.
Recherches www.biusante.parisdescartes.fr - Culture.gouv.fr. - SHAP bulletin CXXXIV année 2007 Régine Lafaye – geneanet.org -www.zankyou.fr
Jane Poupelet par Lucien Schnegg 1901
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