La forteresse de Montravel de 300 m sur 130 m divisée en deux parties à peu près égales, est une des plus puissantes constructions médiévales d’Aquitaine citée en 1080 « Castellum de Monte Revello », achetée en 1207 par les archevêques de Bordeaux.
En 1451, Charles VII reprend Montravel et Bordeaux. Les Bordelais mécontents rappellent les Anglais et c'est l'épisode de la bataille dite de Castillon. Le 17 juillet 1453, le Général anglais Talbot meurt, les Anglais sont défaits et repoussés hors de France ne conservant que Calais. Le principal épisode se déroule dans la plaine de Colles, de nos jours territoire de la commune de Lamothe-Montravel. John Talbot comte de Shrewsbury, qui commande l'armée anglaise y trouve la mort. Son corps est déposé dans la chapelle Notre-Dame-de-Colles avant d'être rapatrié en Angleterre. (Chapelle démolie vers 1588 lors des guerres de religion).
En 1620, le cardinal François de Sourdis fait l'acquisition dans le bourg de Lamothe d'« Un petit château avec quatre journaux de terre qui en forme l'enclos ». Ce petit château a probablement été construit dans les années 1570-1590.
En février 1622, une petite armée protestante, narguant le pouvoir royal, s'empare de la ville fortifiée de Montravel. Le duc d’Elbeuf, à la tête de sept régiments de l'armée royale et d'une impressionnante artillerie y met le siège. Après trois jours de canonnade, une brèche est ouverte, les principaux capitaines protestants sont tués et la ville livrée au massacre et au pillage. Seuls quelques uns réfugiés dans le donjon sont échangés contre des prisonniers catholiques. La citadelle tombe et pour éviter qu'elle ne reprenne plus tard de la puissance, Louis XIII ordonne qu'elle soit "entièrement rasée jusqu'à son fondement". Pendant un mois, les troupes du Duc d'Elbeuf vont s'adonner à cette tâche. La forteresse de Montravel n'existe plus. Il ne reste qu’un morceau de donjon roman placé au Sud de la première cour avec une porte sous un arc brisé.
Le pouvoir administratif et judiciaire de la châtellenie de Montravel, qui de tout temps s'est tenu dans cette ville, se déplace alors dans le petit château de Lamothe acquit par l'archevêché deux ans auparavant. Dans la grosse tour, le rez-de-chaussée sert de prison, le premier étage de salle d'audience, et le second, de logement du prévôt. La paroisse de Lamothe-Saint-Paixent prend alors le nom de Lamothe-Montravel.
Au XVIIe siècle Gabriel de Calvimont (1645-1678)chevalier, est seigneur du fief de Château-Vieux de la Motte Montravel où sa lignée s’installera dans un château rebâti sur les ruines du château de briques, jusqu’au mariage en 1714 de Marie-Françoise de Calvimont avec Jacques Henri de Durfort comte de Civrac lui apportant le fief avec ses métairies, sa pêcherie, son moulin, ses vignes, ses terres labourables et son revenu rentier sur une cinquantaine de maison et mur.
Jean-Laurent de Durfort, né à Château-vieux le 7 juillet 1746, marquis de Civrac, comte de Blaignac, seigneur de Château-vieux, colonel au régiment des Grenadiers de France, émigre en 1791 avec son épouse et leurs deux fils. Tous ses biens sont saisis et vendus au profit de la Nation. Les terres et château de Civrac, de Blaignac et de Château-vieux sont offerts à la meilleure enchère. Le Château-vieux bâti par les Calvimont est démoli vers 1880, pour y construire à son emplacement une très belle maison bordelaise. À ses côtés, on peut voir encore des bâtiments annexes de l'ancien domaine, et au bord de la rivière les ruines d'un four qui avait servi de tuilerie aux générations de Calvimont du XVIIe siècle.
Le petit château des archevêques a fait l'objet d'une profonde restauration en 1784. C’est l’archevêque Jérôme-Marie Champion de Cicé qui fait effectuer la réfection de la toiture et la création de quatre logements pour les louer. Une écurie a été bâtie, ainsi qu'un couvert au-dessus de l'escalier de la cave. Saisis à la Révolution, comme tous les biens d'Église, ce petit château est acquis en mars 1791, par Nicolas Ballateau de Lafeuillade, avocat et ancien juge de Montravel, qui sera maire de Lamothe-Montravel de 1801 à 1817.
Le petit manoir ayant servi d'habitation aux évêques de Bordeaux est inscrit par arrêté du 27 septembre 1948. - Edifice à pignon et grosse tour du XVe siècle. Chemin de ronde sur corbeaux. Tour carrée d'escalier à vis. Porte Renaissance surmontée d'un fronton triangulaire. Fenêtres à meneaux moulurés. Ce petit château est la mairie de Lamothe-Montravel.
Recherches www.tracetavie.com Jacques Reix
Bulletin municipal décembre 2013 cdn2_3 réseau des communes.fr
colonne commémorative à l’emplacement de la Chapelle Notre-Dame de Colles
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