maison dite «des Dames de la foi » - Périgueux

Cette remarquable demeure 4 et 6 Rue des Farges (forges) serait du XIIe siècle, une des plus anciennes du Puy Saint-Front, construite sur le tracé d'une voie romaine.

Il s'agissait d'une maison romane initialement à deux niveaux.

Propriété de l'ordre du Temple au milieu du XIllème siècle, elle est vendue en 1332 à Hugo Peyroni bourgeois et marchand du Puy Saint-Front, par le commandeur d’Andrivaux, comme l’atteste un acte de vente. Marie Peyroni la fille d’Hugo va épouser en 1350 Hélie III Ségui et leur fils Hélie IV aura une fille, Marguerite qui épousera Jean de Verneuil. Quand Bertrand du Guesclin est passé à Périgueux, en 1376, il aurait logé dans cette maison, alors propriété de la nièce de Marie, Jordana Ségui qui décèdera sans enfants.

Catherine de Verneuil la fille de Marguerite Ségui et de Jean de Verneuil épousera en 1459 Géraud Arnault de Golce (1430-1506) Prudhomme en 1466 et trois fois consul de Périgueux. Les armoiries de cette famille timbrent la voûte d’une des caves de cette maison.

Les fortunes des familles alliées permettent à Géraud Arnaud de Golce, marchand drapier près de l’église de Saint-Silain, d’accéder à la noblesse en achetant à François de Bourdeille, en 1474, le fief noble de Sallegourde sur la rive droite de l’Isle à Marsac (qui correspond actuellement en grande partie au golf de Périgueux) avec justice haute, moyenne et basse. Il va également construire l’hôtel de Sallegourde rue Aubergerie à Périgueux.

il possèdera de nombreuses terres et plus de dix maisons dans la ville.

La maison de la rue des Fages va passer aux Arnault de Laborie au XVIe siècle quand Louis Arnault de Laborie maire de Périgueux en 1529, se marie avec Anne Arnault de Golce. Le portail Renaissance porte les armes des Arnault de Laborie et un étage et un mur de refend sont ajoutés. Côté rue, au rez de chaussée, trois grandes arcatures indiquent que l'édifice a eu une fonction commerciale. Alain Arnault de Laborie va épouser Marquèze de Saint-Astier en 1603 et fera reconnaître les outrages faits par les protestants à sa maison de la rue des Farges transformée en forteresse de 1575 à 1581. La maison sera donnée en 1680 à la congrégation des Dames de la foi. Elles y établissent un couvent dont la vocation était de convertir les jeunes protestantes au catholicisme. Il sera fermé en 1792 à la Révolution et l’évêque constitutionnel Pierre Pontard va l’habiter. En 1795, la maison est transformée en dépôt de mendicité. Puis plusieurs propriétaires l'ont occupée. Vers 1850, un propriétaire l'a modifiée en créant un entresol entre les deux étages primitifs, créant quatre fenêtres rectangulaires modernes, modifiant l'harmonie de la façade. La maison est alors divisée en logements locatifs.

Elle a été rachetée en 1966 permettant, à partir de l'an 2000, une étude archéologique et la découverte de peintures murales relativement bien datées de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle.

La façade sur la rue des Farges a été restaurée en 2018.

Le 17 mars 2011, l’édifice est classé au titre des monuments historiques.

sources diverses dont celles de Wikipédia.

photo Bernard Séris

paru le 28 Novembre sur le Courrier Français Edition Dordogne