Dans les provinces de France, dés le moyen-âge avoir un pigeonnier relevait d’un privilège seigneurial. C’est Charlemagne qui enjoint à ses intendants, ses gouverneurs, ses abbés d’élever des pigeons et à eux seuls.
Tous les châteaux et manoirs possédaient un ou plusieurs pigeonniers. Les fermes seigneuriales et les abbés qui étaient tous seigneurs féodaux avec des exploitations agricoles, étaient détenteurs de ce privilège.
La viande étant un luxe, l’élevage se développera à cette époque pour compléter une alimentation composée essentiellement de céréales.
Le pigeon était élevé également pour l’excellence de sa fiente, la colombine. Cette déjection appelée aussi guano, riche en azote, était très utilisée pour la fumure de la vigne, des vergers ou des potagers. Un nid assurait la fumure d’un demi-hectare. La poudre de colombine séchée protégeait les grains et semences des attaques des charançons. Ce puissant engrais naturel utilisé encore au XXe siècle était souvent mentionné dans les contrats de mariage ou de métayage.
Dans le Périgord, des pigeonniers ayant 500 boulins (nids) n’étaient pas rares et indiquaient que leurs propriétaires devaient être à la tête d’une propriété d’au moins 100 ha de terres cultivables.
Par exemple – Le repaire de la Vergne sur la commune de Saint-Sulpice-de-Mareuil possède un pigeonnier remontant au XVe siècle, de forme cylindrique mesurant 10,40 m, équipé de 1417 boulins en pierre de taille desservis par une échelle tournante. Il est notifié dans les archives qu’en 1871 le domaine hérité comprenait 350 hectares de terre – le repaire de la Vergne, un moulin, quatre maisons, trois métairies dont un cuvier et le pigeonnier.
En Aquitaine, et plus généralement dans les pays de langue d’Oc, le droit de colombier a été aboli bien des siècles avant la Révolution et son décret des 4 et 11 août 1789, à la condition d’avoir suffisamment de terres et de revenus et d’intégrer de préférence les volières aux bâtis existants, greniers ou granges auxquels les volatiles accédaient par des fuies (trous aménagés). D’ailleurs, la construction d’un colombier sur plan carré à toit 4 pans, sur des piliers ou des colonnes en pierre à chaque angle sensés empêcher les prédateurs d’atteindre « la partie habitable » était coûteuse et on avait limité le nombre à trois couples par hectares, pour ne pas nuire aux récoltes d’autrui.
En Périgord, certains colombiers sont aussi cylindriques avec toitures coniques et même atypiques comme ces pigeonniers troglodytiques ou pigeonnier-falaise.
Partout en France, après la Révolution, l’élevage du pigeon n’était plus un privilège nobiliaire, symbole de prestige ni un signe extérieur de richesse mais certains propriétaires ont rajouté de faux boulins pour faire croire qu'ils avaient beaucoup de terre afin de mieux marier leurs enfants, d'où l'origine possible de l'expression « se faire pigeonner ».
Depuis des millénaires les Égyptiens, les Grecs, et longtemps les marins annonçant leur arrivée, plusieurs jours avant, se sont servis des pigeons voyageurs. En séparant les couples on est certain de voir les amoureux se rejoindre car cette capacité est liée aux infimes particules de magnétite dans le cerveau des pigeons qui fonctionnent comme une boussole. Leur destinée a été de jouer un rôle de « courrier » dans les conflits. En 1916, le pigeon Vaillant fut cité à l’ordre de la Nation après avoir réussi en échappant aux gaz à transmettre la situation interne du Fort de Vaux.
Il existe encore, à l’heure des drones et du Rafale, un colombier en activité à Suresnes près du Mont Valérien.
In the provinces of France, from the Middle Ages to have a dovecote was a seigneurial privilege. It was Charlemagne who enjoined his stewards, his governors, his abbots to breed pigeons and only them.
All the castles and manors had one or more dovecotes. The stately farms and the abbots who were all feudal lords with farms, were holders of this privilege.
Meat being a luxury, breeding will develop at this time to supplement a diet consisting mainly of cereals.
The pigeon was also bred for the excellence of its dung, the columbine. This excretion, also called guano, rich in nitrogen, was widely used for manuring vines, orchards and vegetable gardens. A nest ensured the manuring of half a hectare. Dried columbine powder protected grains and seeds from weevil attacks. This powerful natural fertilizer, still used in the 20th century, was often mentioned in marriage or sharecropping contracts.
In Périgord, dovecotes with 500 boulins (nests) were not uncommon and indicated that their owners must be at the head of a property of at least 100 ha of cultivable land.
For example - The la Vergne lair in the town of Saint-Sulpice-de-Mareuil has a dovecote dating back to the 15th century equipped with 1047 freestone boulins served by a revolving ladder. It is noted in the archives that in 1871 the inherited domain included 350 hectares of land - the la Vergne lair, a mill, four houses, three smallholdings including a vat room and the dovecote.
In Aquitaine, and more generally in the Oc-speaking countries, the right of dovecote was abolished many centuries before the Revolution and its decree of August 4 and 11, 1789, on the condition of having sufficient land and income. and preferably to integrate the aviaries into their buildings, attics or barns to which the birds accessed through leaks (equipped holes). Moreover, the construction of a dovecote on a square plan with a 4-sided roof, on pillars or stone columns at each angle intended to prevent predators from reaching "the living area" was expensive and the number had been limited to three pairs per hectare, so as not to harm the crops of others.
In Périgord, some dovecotes are also cylindrical with conical roofs and even atypical like these troglodyte dovecotes or dovecote-cliff.
Everywhere in France, after the Revolution, pigeon breeding was no longer a noble privilege, symbol of prestige or an outward sign of wealth, but some owners added false boulins to make it appear that they had a lot of land in order to to better marry their children, hence the possible origin of the expression "to be pigeon-holed".
For millennia the Egyptians, the Greeks, Charlemagne at the time of the crusades and for a long time by the sailors announcing several days before their arrival, used carrier pigeons. By separating the couples we are sure to see the lovers come together because this ability is linked to the tiny particles of magnetite in the brains of pigeons which work like a compass. Their destiny has been to play the role of “courier” in conflicts. In 1916, the pigeon Vaillant was named to the Order of the Nation after having succeeded by escaping the gas and transmitting the internal situation of Fort de Vaux.
At the time, there are still drones and the Rafale, a working dovecote in Suresnes near Mont Valérien.
château de la Cousse au lieu-dit Lassaugour commune de Coulaures 24.
château de Puyguilhem à Villar 24 photo DR https://perigordalentour.wixsite.com/website/post/le-château-de-puyguilhem-annonce-l-arrivée-de-la-première-renaissance-en-périgord
Château de Sauveboeuf à Aubas 24. https://perigordalentour.wixsite.com/website/post/château-de-sauveboeuf-en-périgord-noir
Intérieur du pigeonnier de Sauveboeuf à Aubas 24 photo Dominique Montestier
Château de Sauveboeuf à Aubas
château Lieu-Dieu à Boulazac 24 photo Luis Ortega del Vasto. https://perigordalentour.wixsite.com/website/post/le-château-lieu-dieu-qui-défie-le-temps-aux-portes-de-périgueux
Château des Charreaux des XVIIeet XVIIIe Siécles à Tourtoirac - À l’extérieur subsiste un pigeonnier couvert d’une sorte de toit à l’impériale avec un campanile en forme de casque de sarrazin.
pigeonnier protégé inscription par arrêté du 11 juillet 1979.
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