L’HOTEL d’Abzac actuel Hôtel de Ville de Périgueux -

L’hôtel de Ville 23  rue du Président Wilson

L’abbé François-Odet d’Aydie (1702-1794) dernier des neuf enfants du seigneur de Vaugoubert Armand d’Aydie et de Marie de Beaupoil de Saint-Aulaire, sera dès l’âge de 17 ans pourvu du titre d’abbé de l’abbaye de Saint-Angel au diocèse de Périgueux. Chanoine de la cathédrale de Tours (il en sera le doyen pendant trente ans, puis vicaire-général) et grâce à l’influence du cardinal de Fleury il sera aumônier du roi Louis XV en 1736, obtenant un an plus tard l’abbaye d’Uzerche  qu’il échangera avec celle de Savigny. Il en était  encore titulaire en 1790 au moment de la suppression des abbayes. L’abbé courtisan mystique et volontiers galant mais aussi pragmatique aura le talent d’édifier sa fortune, en accumulant les bénéfices de ses charges.

Dans le dernier quart de sa vie, il se rapprochera de sa sœur la marquise Marie d’Abzac de Mayac  où son frère  Blaise Marie d’Aydie chevalier de l’ordre de Malte de Saint-Jean-de-Jérusalem s’était retiré.  Les frères n’existeront  plus que pour l’amitié, la chasse et les dindes truffées ». Sainte Beuve nous apprend que, durant les mois d’été, Mayac était le rendez-vous de la haute noblesse locale et de très grands seigneurs de la cour. On y venait même de Versailles en poste. Aucun jeune homme de qualité ne quittait le Périgord sans avoir été présenté à Mayac. C’était le « petit Versailles » de la province.

 L’abbé  François Odet-d’Aydue fait encore construire un hôtel particulier, qui porte aussi le nom d'Abzac, dans le quartier Sainte-Ursule à Périgueux, terminé en 1790 dont il ne profite pas longtemps. C’est sa nièce, Marthe d'Abzac, dite mademoiselle de Montcheuil, qui hérite de ce bien. En 1806, elle en fait don au marquis Jean d'Abzac de La Douze, député  sous la Restauration et maire de Périgueux.

De 1820  à 1860 l’hôtel abritera la 20e division militaire basée à Périgueux puis sera le pensionnat de jeunes filles tenu par les demoiselles Marty. En 1860 le cuisinier Jules Simon y fonde le réputé « Hôtel  de l’Univers « qui compte cent chambres, des appartements, des écuries particulières et de plus vastes pouvant loger 200 chevaux, des remises pour les calèches etc… Un incendie le 11 septembre 1920 va interrompre l’activité et l’hôtel sera vendu aux enchères pour y installer la Chambre de Commerce. Une nouvelle aile, à l’emplacement des écuries, verra l’installation de la chambre des métiers et de la société philomatique de la Dordogne.

Le ler septembre 1939 l’Allemagne envahit la Pologne et un très grand nombre d’évacués alsaciens font arriver en gare de Périgueux. De septembre 1939 à octobre 1941 le bureau du maire de Strasbourg se situera au second étage du bâtiment.

En 2009 la municipalité achète l’édifice pour en faire une nouvelle mairie qui sera effective en avril 2013 .