la Cathédrale Saint-Front de Périgueux

Au Xe siècle, le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle se développe et l’évêque Frotaire fait construire une église latine plus vaste pour remplacer une chapelle préexistante.

L’église Saint-Front est consacrée en 1047, avec son monastère.

Un incendie en 1120 détruit l’église du monastère et un édifice plus important est édifié pour accueillir le tombeau de Saint-Front (évêque dont la vie est classée, au IIIe siècle). Cette nouvelle église latine accolée au monastère, terminée en 1173 suit un plan particulièrement original, en croix grecque couverte de cinq coupoles sur pendentifs.

Devenue Cathédrale au XVIe siècle, Saint-Front va souffrir de l’occupation protestante de 1575 à 1581. L’histoire des guerres de religion retiendra le nom des deux capitaines huguenots bergeracois, Jaure et La Palanque, qui en août 1575 ont ramené à dos d’âne au « château vieux » de Tiregant, leur butin consistant en principal d’une châsse en argent provenant de la profanation du riche tombeau de Saint-Front. Ce butin sacrilège terminera dans la Dordogne. L’affaire est transcrite sur le livre rouge des archives municipales en 1583.

Dans les années 1760, le clocher sera protégé d’une couverture de plomb (réutilisée à la Révolution) et les coupoles de pierres infiltrées par les ruissellement des eaux de pluie seront recouvertes par des toitures. Les coupoles sont ainsi devenues invisibles depuis l'extérieur, des photographies d'Edouard Baldus (1813-1889) prises en 1852 en témoignent.

En 1852, une restauration de l'édifice est lancée sous la direction de Paul Abadie (1812-1884) en raison de la forte dégradation de l'édifice. Ses restaurations et reconstructions ont été particulièrement lourdes ont été souvent contestées par Félix de Verneilh archéologue et historien. Des chapelles ont été définitivement détruites, la chapelle absidiale gothique a été remplacée par une chapelle néo-romane, les toitures ont été retirées et 17 clochetons ont été ajoutés à l'édifice, au sommet de chaque coupole et de chaque pilier. En 1874, il a remporté le concours destiné à désigner l'architecte de la basilique du Sacré-Cœur à Paris. Son projet d'une église couverte de cinq coupoles surmontées de clochetons est notamment inspiré de la cathédrale de Périgueux.

Les travaux de Paul Abadie se sont achevés en 1883. Une seconde restauration, sous la direction de Louis-Clémentin Bruyerre (1831-1887) puis de Paul Boeswillwald (1844-1931), a concerné le clocher et le cloître de la cathédrale. Les travaux se sont terminés en 1907.

La cathédrale est classée aux monuments historiques depuis 1840 et la façade de l’église latine et le cloître depuis 1889.

La cathédrale est inscrite depuis 1998 au Patrimoine mondial de l'Humanité dans le cadre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, via Lemovicensis.

Eglise latine terminée en 1173…et ses cinq coupoles sur pendentifs.

5 lustres de cuivres qui illuminent les travées de la cathédrale Saint-Front ? L’architecte Abadie les a dessinés. Mais ils ont surtout servi à Notre-Dame de Paris, pour éclairer le mariage de Napoléon III et d’Eugénie de Montijo, en janvier 1853 !