La loge maçonnique 10 rue Saint-Front à Périgueux

A la fin du XVIIIe siècle, dans le quartier médiéval, à moins de cent mètres  au nord de la cathédrale Saint-Front,  une salle de comédie qui deviendra le premier « théâtre » de Périgueux s'est installée dans les locaux d'une ancienne auberge. Elle deviendra  le premier « théâtre » de Périgueux. De 1836 à 1838, quand la ville fait construire par Louis Catoire, un nouveau théâtre digne de ce nom sur les boulevards, les  locaux devenant libres, sont loués en 1841 à une loge maçonnique qui achète après 1858, le bâtiment à la veuve du docteur Renaud. .  Ce bâtiment correspond à la partie centrale du bâtiment actuel.

En 1858, la ville décide de créer la rue Saint-Front au nord de la cathédrale et cède à la loge, trois ans plus tard, côté ouest, un terrain contigu à charge pour elle d’ériger la façade côté  rue Saint-Front, qui sera confiée à  l'architecte Alexandre Antoine Lambert et au  sculpteur Grasset. L'inauguration du nouveau bâtiment aura lieu le 4 juillet 1869  en présence de 250 francs-maçons..

La loi du 14 août 1940 a supprimé la franc-maçonnerie. Les sculptures représentant les emblèmes maçonniques sont détruites début 1941 sur ordre du Régime de Vichy et ne sont reconstituées qu'en 1987.

En 1975, le temple maçonnique est inscrit au titre des Monuments Historiques pour ses toitures et ses façades de style mauresques balkanique avec à l’étage des fenêtres masquées de moucharabiehs.

Figurent parmi  les Frères les plus célèbres initiés au sein de la loge « Les Amis Persévérants et l’Etoile de Vésone réunis » Eugène Le Roy et Antoine de Tounens.

communication texte et photo - Maryanick Gaultier

Eugène Le Roy fut initié au sein d'une obédience à sa convenance. La séparation de l'Église et l'État, dans laquelle la maçonnerie joue un grand rôle, intervient en 1905. Eugène Le Roy assimile la franc-maçonnerie (dont les symboles peuplent son premier roman "Le moulin du Frau, 1891" à un combat social en faveur de la laïcité. L'initiation lui donne le sens de la nuance; son chef-d'oeuvre "Jacquou le Croquant, 1899" oppose le bon curé Bonnal aux redoutables Jésuites et le cruel comte de Nansac au généreux chevalier Galibert. Mort en 1907 à Montignac, Eugène Le Roy est enterré civilement, un drapeau tricolore recouvrant son cercueil... (sources:Secret du Périgord).....

En 1858, cet avoué de Périgueux abandonne sa charge et embarque pour le Chili, pour tenter sa chance au partir du port de Bordeaux. Son projet est de démarrer une carrière politique et comme il est franc-maçon, il poursuit l’idée des loges qui est de fédérer les nouvelles républiques d’Amérique du Sud.