le château de la Farge à Saint-Medard-d’Excideuil - Périgord Vert

Les Malet, originaires de Normandie, étaient venus en Limousin à la suite de Jeanne de Penthièvre. Ils occupèrent dès le XIVe siècle la charge de capitaine et Guillaume né en 1612 fut gouverneur du château d’Excideuil et il possédait le Moulin de Saint-Médard, qui était une papeterie. Les moulins d'Essendiéras et de Saint-Médard, comme tous ceux de la région, furent régulièrement au chômage. Ce furent surtout les guerres incessantes de Louis XIV qui ruinèrent le commerce du papier

Louis Malet de la Jorie (1632-1682) fils de Guillaume a donc possédé le moulin de Saint-Médard et le moulin haut d'Essendiéras. Il possédait également les moulins des Fourches, de la Jorie, du Bout (ou du Bouc), la forge de Saint-Médard. Il a exploité, généralement en association, plusieurs sites miniers. Le 13 avril 1672 Louis achète encore le moulin des Fourches à Jean de Talleyrand marquis d'Excideuil, puis il achètera le Moulin Jugal, qui un siècle plus tard, apparaît dans les biens de son arrière-petit-fils, le marquis Jean-François Malet de la Jorie.(1728-1770).

Le château de la Farge du XVIIIe siècle domine la Loue à hauteur du gué marquant le passage du chemin de Thenon à Coulaures. La demeure se compose d’un important corps de logis sur deux étages largement éclairé par de grandes fenêtres, auquel on accède par un escalier central reposant sur un arc de pierre surbaissé, amenant au pavillon central d’entrée en léger ressaut terminé par un fronton triangulaire, entre deux importants pavillons. À Excideuil Rue d’Isly un hôtel particulier porte le nom des Malet de la Farge, confirmant leur réussite sociale et industrielle.

Jusqu’à la Révolution la forge a produit du matériel culinaire et du matériel aratoire.

En 1792, elle n’échappera pas à la réquisition de sa fonte pour fabriquer de l’armement destiné aux conventionnels, pour s’opposer à l’Europe.

Au XIXe siècle Jules de Canteloube de Marmiès (1838-1905) marié à Madeleine Desmoulins de Leybardie vont devenir propriétaires du château de la Farge et s’y établir en famille. Leur fille Marguerite Louise « Estelle » (1883-1968) va épouser en 1905 à Saint-Médard-d’Excideuil, Joseph Monraisse. Docteur en Médecine et le couple s’installera à Aurillac. Ils auront deux fils dont Hubert Monraisse (1909-1944) Chevalier de la Légion Croix de guerre 1939-1945 avec huit citations dont six palmes. Mort pour la France, son nom sera donné à la base aérienne 944 de Narbonne.

La fonderie s’arrête de fonctionner dans les années soixante. Le site industriel est racheté et une fabrique de pantoufles s’y installe. Des années plus tard les propriétaires auront l’opportunité de vendre l’usine à la marque Repetto, toujours présente à Saint Médard d'Excideuil.

Désormais de nouveaux propriétaires d’origine Allemande restaurent le château pour en faire une résidence privée.

Photos - David Uguet