top of page
Photo du rédacteurGlady de Brégeot

le château de Savignac-Lédrier - Périgord Vert

Dernière mise à jour : 12 mai

Aux XIVe et XVe siécle une maison forte avec deux hautes tours de défense surplombant la vallée, servait à protéger les guets de passage entre le Périgord à l’ouest et le Limousin à l’est et ce jusqu’à la fin de la guerre de cent ans.

La forge quant à elle, sera implantée au pied du château au début que XVIe siècle.

En 1521, Alain d’Albret comte de Perigord et vicomte de Limoges, autorise le Béarnais Pascal Dolce à établir une première forge au bord de l’Auvézère, dominée par ce château rappelant l’origine seigneuriale de ses premiers propriétaires.

Le lieu avec des forêts de châtaigniers pour faire le charbon de bois, l’Auvézère pour faire tourner les roues et du minerai à proximité, semble en effet posséder tous les ingrédients pour une possible industrie sidérurgique….En 1531, c’est le périgourdin Noël Souvelin qui apportera la prospérité aux gens de la forge. Il installe sa famille au château et y fait faire de grands travaux, et il obtient en 1541 droit de château, de châtellenie et de justice sur la forge, la paroisse de Savignac et une vingtaine de hameaux des alentours. Sa fille Marguerite épouse en 1539 François Pasquet et ce sont eux qui succéderont à Noël Souvelin. Le château et la forge reste la propriété des Pasquet durant plusieurs générations, mais ils doivent rétrocéder les droits obtenus en 1541 à la demande de Jeanne d’Albret.

Jean Pasquet dit « le Chevalier à la plume blanche », fils aîné de François et de Marguerite, qui épouse en 1574 Catherine de la Faye, se distingue au service des rois Henri III et Henri IV arborant à sa coiffure une plume blanche. Sa devise « spes mea Deus » (Dieu est mon espoir) reste gravé au château.

Son fils François veuf de Léonarde des Cars avec qui il eut trois fils et trois filles, lui succéda mais il commit l’erreur de faire donation du château de Savignac entre autres de ses biens, à son fils aîné Antoine (1602-1680) à l’occasion de son mariage avec Marguerite de Bonneval en 1637... Cette donation va dégénérer en une guerre fratricide quand François est expulsé de son château par son fils et doit se réfugier dans le hameau voisin de Veaupeytourie chez le maître de la forge haute de Gandumas Albert Dufraysse dont le fils ainé, Jean, allait bientôt épouser Anne Pasquet sa fille. Les deux frères puînés Jean seigneur de Doussac (1603-1667) et Jean seigneur de la Pomélie (1619-1689) adhérent au parti du Prince de Condé durant la Fronde (1648-1653) et armes en mains reprennent le château mais se mêlant des affaires du roi, sont condamnés à mort et obtiennent de justesse une amnistie royale.

Françoise fille d’Antoine et de Marguerite épouse en 1654 le Marquis Pierre de Lubersac et l'ère des Pasquet s’achève vers 1665. Celle des Lubersac prend fin à la Révolution quand tous les biens de leur fils le Marquis Jean-Louis de Lubersac ayant émigré, sont confisqués et vendus.

Le château, la forge et le domaine sont acquis en 1819 par Louis Combescot, maître de forges (aïeul du propriétaire actuel du château) qui installe sa famille au château délabré, et fait d’innombrables travaux, pour lui redonner beauté et vie. Ses descendants s’emploieront à en restaurer les bâtiments, tout en développant les installations s’est les activités de la forge. Celle-ci arrêtera la production de la fonte en 1930 mais maintiendra une petite activité métallurgique qui ne cessera définitivement qu’en septembre 1975 à la mort d’Albert Combescot.

Désormais Le château est une propriété privée qui accueillent des hôtes, mais ne se visite pas. Le château et le portail sont classés Monuments historiques depuis le 28 décembre 1979 et inscrits pour les intérieurs du château, la ferme et les communs le 29 août 1984.

La Forge porte le label des Monuments historiques depuis 1979 et se visite et est la propriété du Département de la Dordogne qui y a créé un musée métallurgique.


Sources - bulletin SHAP tome CXXX1 - année 2004 - « drames et mélodrames chez les Pasquet de Savignac au XVIIe siècle«  par Henri de la Héronnière.

« Le Périgord des châteaux et des manoirs » Dominique Repérant ed. chêne 1988



photo Alain Descombes -


portail Renaissance classé - remonté près du château - le fronton est gravé de la devise des Pasquet de Savignac « spes mea deus » (Dieu est mon espérance) - les visages de Jehan Pasquet de Savignac et de Catherine de La Faye, apparaissent finement sculptés, sur les côtés.

242 vues0 commentaire

Comments


bottom of page