Le château des Charreaux à Hautefort permet de revenir sur Nicolas Rambourg architecte et sculpteur né en 1559 à Saint-Mihiel en Lorraine et décédé au château de Hautefort le 2 juillet 1649… une longévité remarquable à l’époque.
Des lettres de naturalité octroyées par Henri IV aux frères Rambourg Architectes ont permis de savoir que Nicolas s’est fixé dans le Périgord avant 1588 tandis que son frère aîné Jean s'est établi en Limousin vers la même date.
De son union avec Jeanne Goumard, Nicolas a eu des enfants, dont plusieurs arrivèrent à l’âge adulte. L’aînée Anne, épousa en 1614 le notaire Claude Sarrazanes. Léonne épousa en 1618 le procureur d’office de Tourtoirac, Guillaume Souffron. Les deux plus jeunes filles se prénommaient toutes deux Françoise, la première, baptisée en 1602, épousa le 19 mai 1623 le praticien Anthoine Exartier du hameau des Charreaux, dépendant de Hautefort. La seconde, épousa donc en 1625 Blaise Dubreuil, mais très vite veuve, elle se remaria en 1627 avec Léonard Lidonne, juge de la juridiction de Hautefort. Un garçon, Bernard, était promis à une carrière juridique, mais mourut prématurément.
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Le château est construit en bordure du hameau des Charreaux, aux XVIIe et XVIIIe siècles, par le docteur Anthoine Exartier qui a épousé le 19 mai 1623 Françoise Rambourg fille du célèbre architecte Nicolas Rambourg. Le couple aura trois enfants Anne, Nicolas et Jean.
Anne Exartier (1633-1668) en épousant en 1649 Jean Dubreuilh notaire royal, fait entrer cette famille de magistrats aux Charreaux jusqu’au XXe siècle.
En 1670, Jean Dubreuilh fait construire le pavillon nord et l’aile sud. Ils auront eu huit enfants dont Pierre (1657-1732) avocat à la cour et juge du marquisat de Rastignac qui épousera en 1687 Catherine Randel et auront trois enfants, dont Léonard qui aura 10 enfants avec Jeanne Merilhou. Leur fils Emeric Dubreuil sieur de Maumond (1727-1780) prendra la suite de son père.
En 1834, le château est partagé par un mur en raison d’un désaccord entre deux héritières.
Les Charreaux, construit au XVIIe siècle comporte un long corps de bâtiment rectangulaire, flanqué au nord et au sud de deux pavillons latéraux avec un étage supplémentaire. Le toit brisé était à l'origine recouvert en ardoises à écailles. A l'extrémité des bâtiments sud subsiste un pigeonnier couvert d'une sorte de toit à l'impériale, avec un campanile en forme de casque de sarrazin.
Un portail monumental est daté de 1777. La chapelle construite en 1776 bénie le 19 mars 1780 reçoit la foudre le 27 juin de la même année. Elle possédait à l'origine la même toiture qui a été démolie au début du XXe siècle. Le château va rester à l’abandon et quasiment inhabité tout en conservant des ferronneries d’origine et de nombreuses et belles cheminées Louis XVI et Empire.
Racheté en très mauvais état vers 1960 par la famille des actuels propriétaires, le château des Charreaux est aujourd’hui une propriété qui se fait aussi remarquer par son magnifique jardin à l’anglaise.
Les façades et les toitures du château et des communs ; la chapelle et le pigeonnier, le portail d'entrée, la cheminée de la salle à manger, de l'ancienne chambre (actuellement salle de bains) et de la chambre contigüe au rez-de-chaussée, du salon et de la chambre contigüe et d'une autre chambre au premier étage (cad. BI 18, 19) sont inscrits par arrêté du 11 juillet 1979
Sources - SHAP Tome X VI année 1969, Nicolas Rambourg par S. Gendry
Hautefort Notre Patrimoine - chronologie Edition n° 5 du 6 mai 2018 – geneanet.org
Dictionnaire des châteaux du Périgord de Guy Penaud.
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