Entre le XVe et XVIIe siècles, plusieurs maisons nobles sont construites à Saint-Crépin de Richemont dont le château de Pleyssac qui sera la propriété des Saunier du Pleyssac, une des nombreuses branches de la famille Saunier très présente jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Guy Saunier (1420-1492) écuyer seigneur du Chastenet et de la Barde qui a épousé en 1441 Antoinette de Naboliéras en sera le constructeur. L’ampleur de la maison, la présence d’une ancienne chapelle attestent d’une maison noble. Leur fils Charles (1468-1564) écuyer seigneur de la Barde, du Pleyssac, du Vergier et d’Ambelle se marie avec Jeanne Richard en 1484 après avoir été émancipé par son père qui lui donnera tous ses biens en Périgord, Poitou et Angoumois.
Décédé à l’âge de 96 ans, Charles aura reçu en succession, les fiefs de sa femme.
Leur fils Jean Saunier (1485-1567) se marie en 1538 avec Anne de Beauchamp et ils auront 7 enfants.
Le logis de Pleyssac de la fin du XVe siècle est une demeure de plan rectangulaire avec deux pièces sur deux niveaux possédant une tour d’escalier polygonale qui a été rapportée contre la façade sud au début du XVIe siècle flanquée d’une échauguette pourvue d’un escalier à vis. Le pavillon ouest a été bâti ou remanié à cette époque aussi. Le pavillon d’angle qui flanque le logis principal au nord-est a pu être construit à la deuxième moitié du XVIIe siècle.
La façade nord est assez austère, mais la façade sud ouvre sur une cour par une terrasse. Un petit escalier permet d’accéder à cette cour où l’on remarque la présence d’un puits ancien avec une margelle constituée de deux demi-cercles en pierre. L'édifice est entouré d’autres bâtiments d’habitation ou d’exploitation agricole.
Au XVIIIe siècle en ligne directe François de Saunier du Pleyssac, né en 1707 épouse en 1755 Marie Antoinette de La Roche-Aymon de La Roussie. Quatorze enfants, 8 garçons et six filles, naîtront au Pleyssac : Georges (30/10/1755), Marie-Elizabeth (1756), Anne 1757), Jacques (1758), une fille mort-née (1760), Pierre (1761), Antoine (1764), les jumeaux Catherine et Pierre 1765), Jean-Marc (10/04/1768), les triplés Barthélemy, Françoise et Marie (15/01/1771), André (10/04/1772).
Le colonel Georges de Saunier aîné des enfants, émigre en 1792 et l’ensemble de ses biens est vendu au titre de biens nationaux. Il meurt en 1836 en Pologne. Son décès sera enregistré en 1848 dans les actes d'Etat civil de Saint-Crépin.
Plusieurs des frères puînés sont engagés dans les gardes de corps du roi. Pierre, entré en 1782 à son service sert toujours en 1791 ensuite il émigre et fait partie de l'armée de Condé. Jean-Marc est garde du corps du roi. André François de Saunier du Pleyssac, le dernier né, ancien officier émigré désargenté, est volontaire dans les gardes d'honneur de Napoléon et il sert l’armée de Condé jusqu'en 1801 au régiment noble à cheval d’Angoulême.
Parmi l'ensemble des biens appartenant aux Saunier du Pleyssac, les domaines situés sur Saint-Crépin (château, domaine attenant, domaine du Meyrat, Moulin de La Forge) sont vendus à Monsieur Durand de Noaillac lors de la vente des biens nationaux.
Suite à la loi dite du « milliard des émigrés », du 27 avril 1825, le bordereau d'indemnité, porte comme ancien propriétaire, Georges Saunier du Pleyssac. Un acte d'inventaire de 1842 atteste de la présence d'Antoine Saunier comme propriétaire fermier au château du Pleyssac.
Les propriétaires actuels qui ont acheté cette maison noble en 1995 ont fait planter une trentaine de cyprès dans l’esprit des collines toscanes, qui attirent le regard et ont entrepris de la restaurer et de la mettre en valeur et ils ont fait appel à l’architecte Alain de La Ville ; Ainsi, la grande salle du rez de chaussée a été restituée, avec d'autres aménagements intérieurs divers dont l'installation de la cheminée monumentale du XVe siècle précédemment située à l'étage. La vis d'escalier a été restaurée, l'échauguette reconstruite, et la tour polygonale a été rehaussée de son plafond voûté à nervures rayonnantes.
Ils ont fait remettre à jour l'emplacement de l'ancienne chapelle. Le bénitier a été retrouvé, et on remarque aussi, contre le mur d'un des communs du château, le départ d'une arcature. Cette chapelle qui figure sur la carte de Belleyme a été vraisemblablement détruite à la Révolution. En effet, en 1792, il est fait mention des cloches et girouettes du Plessac utilisées pour faire des munitions.
Photo 1 bulletin SHAP
photos 2 et 3 propriétaire
Sources - armorial de la noblesse du Périgord Froidefond de Boulazac
Maurice Cestac « Saint-Crespin de Richemont au fil du temps » 2006 le livre.com consultableà la SHAP -
Bulletin SHAP tome CXXXVIII année 2011 page 587
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