Maison Daumesnil à Périgueux
- Glady de Brégeot
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Dernière mise à jour : il y a 10 heures
la rue de la Clarté or!entée du levant au couchant sans entrave à la lumière, est l’une des rares du Puy-Saint-Front qui pouvait bénéficier de la clarté.
Au n° 7 de la rue de la clarté, depuis 1759 Jean François Daumesnil (1728-1711) ancien officier d’origine normande devenu bourgeois de Périgueux, tient un commerce de linge. Chez ce drapier qui sert les plus belles dots, on trouve des coiffes à la reine façon Marly, des bas de soie, des mouchoirs de gaze, des palatines couvrant cou et épaules et des bijoux d’or. Il a donc la clientèle la plus huppée de Périgueux.
Derrière la façade du XVIIIe siècle, va naître le 14 juillet 1776, Yrieix Pierre Daumesnil qui deviendra un général français du Premier Empire et de la Restauration. Pourtant il avait mal commencé sa vie, obligé de fuir Périgueux après avoir tué un soldat alors qu’il n’avait que 17 ans. Il s’engagera dans l’armée des Pyrénées-Orientales et ira conquérir tous ses grades sur les champs de bataille. Grièvement blessé au combat de Dôle le 19 août 1794, il fera comme brigadier la campagne d'Italie, se distinguera à la bataille d'Aboukir en sauvant deux fois la vie de Bonaparte.
Le 6 juillet 1809 à la bataille de Wagram, il est si grièvement blessé à la jambe gauche, qu'il doit subir l'amputation.
Baron d’Empire en 1810, le 11 février 1812 il se marie à Paris avec Anne Fortunée "Léonie" Garat (1795-1884) et Le contrat de mariage est signé par Napoléon 1er et la famille impériale. Attaché à son province d’origine, en 1812 commandeur de la légion d’honneur, il achète à Marie-Denise de Bonneval et à son fils Louis, la terre de Nanthiat qu’il revendra rapidement quand il est nommé général de brigade, commandant de Vincennes, le 12 mai 1813, place qui va le faire entrer vivant dans la légende. En 1814 après la campagne de France et la capitulation de Paris, il refuse de livrer à l’ennemi, les forces européennes alliées, le matériel qu’il a regroupé à Vincennes, même après la seconde abdication et ne sortira de la forteresse que pour la rendre aux troupes des Bourbons
Le baron Daumesnil est mort du choléra à Vincennes le 17 août 1832. une statue cours Marigny à Vincennes honore sa mémoire. Les Chambres vont accorder une pension à sa veuve qui a eu trois enfants. Elle est nommée par Napoléon III surintendante de la maison impériale de Saint-Denis de 1851 à 1869 puis surintendante honoraire de 1869 jusqu'à sa mort.
En 1873, la municipalité de Périgueux érige une statue à sa gloire. En 1942, le gouvernement de Vichy ordonne aux villes de fondre les statues qu'elles possèdent pour en remettre le produit aux occupants. A Périgueux, certaines statues sont effectivement descellées et fondues mais, s'agissant de Daumesnil, les édiles, et le transporteur Parichot en charge de l'opération décident de sauver le natif de la cité et recourent à un subterfuge. La statue est cachée et à la place, ce sont les restes d'une vieille cloche fondue à cette occasion qui sont remises aux allemands. A la Libération, la statue est sortie de sa cachette et remise en place. La jambe de bois a encore une fois eu le dernier mot !
Le nom de Daumesnil est inscrit sur la face nord de l’arc de Triomphe dernier mot l’Etoile.
Sources - Petite histoire de Périgueux - Guy Penaud La Gedte 2013

Le général Daumesnil refuse de livrer Vincennes (huile de Gaston Mélingue, 1882).jpg
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