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Biographie de Geneviève Callerot.

Photo du rédacteur: Glady de BrégeotGlady de Brégeot

Dernière mise à jour : 24 janv.

Geneviève Callerot (1916-2025) nous a quittés le 16 janvier 2025 et grâce aux documents communiqués par son fils François en 2016, cette courte biographie vous parle d’elle et commence par la famille Mellerio ses grands-parents.

 

La famille Mellerio est une dynastie de joailliers français d’origine italienne, venue en 1515 à Paris…

André Mellerio (1862-1943) homme de lettres et critique d’art, marié en 1890 avec Isabelle Leroux, musicienne, auront cinq enfants. Ils sont liés au monde artistique et culturel du tout Paris et entretiennent entre autres, des attaches avec les Sue qui habitent à Servanches en Dordogne. Marie Sue d’origine irlandaise, agrégée de lettres sera le professeur de leur fille ainée Thérèse née en 1892.

Thérèse Mellerio va épouser à Paris le 21 juillet 1914 Paul Morise d’origine suisse, agriculteur, apiculteur et sculpteur et bon-vivant qui cultivera sa vie durant l’art de la blague avec talent. Geneviève Morise va naitre le 6 mai 1916. Deux sœurs et deux frères suivront.

Pour oublier la Grande Guerre, ils vont tout quitter.

En 1921 Marie et Gabriel Sue (1867-1958), maire de Servanches mais également peintre campagnard et animalier néo-impressionniste et neveu de l’écrivain Eugène Sue, leur offre l’opportunité d’acheter le domaine de Casserat à Saint-Aulaye. Les grands-parents Mellerio viennent à Casserat en automne et André très érudit et bavard donne aux enfants le goût de la culture. Lui-même ramasse avec passion, les silex néolithiques taillés sur Saint-Aulaye (il en fera un communiqué en 1938 pour la Sté Préhistorique Française).

Chaque samedi, Les sœurs Morise déjeunent chez les Sue  où la conversation enthousiaste affine encore leurs connaissances.

La vie à Casserat est originale et fantasque et la maison ouverte à qui veut participer aux séances récréatives où chants et discussions mêlent les locaux aux connaissances de tous milieux.  

 

La famille Morise a gardé beaucoup de contact avec Paris et quand la seconde guerre mondiale arrive, une filière de Paris à Cassarat via Parcoul prend naissance. De janvier 1940 à septembre 1942 Geneviève et Agnès sa sœur,  font passer la ligne de démarcation entre Echourgnac et La Jemaye à des centaines d’évadés et de réfugiés. 

Jean Callerot, né le 29 juin 1916 qui veut être architecte, est l’un des fils d’Asseneth Jullien-Callerot qui fréquentait les cours de Madame Sue avec Thérèse.  Jean doit être exfiltré car ce troisième enfant d’une fratrie de onze, mobilisé en 1937 puis maintenu sous les drapeaux a été fait prisonnier sur la ligne Maginot en juin 1940 et envoyé dans un stalag en Prusse orientale. En se faisant passer pour son frère ainé Louis, alors médecin miliaire au Maroc, il réussira à se faire libérer comme soutien de famille nombreuse. A Noël 1942, Jean Callerot arrive à Cassarat par la filière, dans l’intention de passer en Espagne pour rejoindre l’Angleterre.  Jean et Geneviève se plaisent, se fiancent et se marient le 31 juillet 1943 à Servanches.

En septembre ils s’installent comme métayers à Saint-Michel-Léparon, au jamot propriété de la famille Hugon de Masgonthier. En 1944, la métairie des Sue à Servanches se trouve vacante. Ils y resteront 13 ans et travailleront sur 60 ha en culture, avec une quarantaine de vaches, plus la naissance de trois enfants et la responsabilité du syndicat des métayers de Dordogne dont Jean est devenu Président.

En 1957, ils achètent Mothe-Rouge. Les remboursements du Crédit Agricole n’attendent pas et Geneviève fera tourner l’exploitation pendant que Jean occupera des fonctions de gestionnaire agricole à Angoulême et d’un domaine fruitier en Lot et Garonne, tout en étant comptable dans diverses entreprises de la région.

Dans les années 1970, Geneviève devenue membre de la commission communale avec arbitrage des réclamations prendra l’habitude de se déplacer en tracteur, puisque le foyer n’a qu’une seule voiture.

La maison est toujours accueillante comme l’a été la maison de Cassarat et les activités intellectuelles constituent la toile de fond de la vie quotidienne. En 1972, Geneviève participe avec Jean-Paul Bourrut-Lacouture « au jeu des 1000 francs » animé par Lucien Jeunesse. Ils échouent au super-banco sur une question de musique. Lucien Jeunesse et son équipe finiront la soirée à Mothe-rouge.

En 1979, la ferme est reprise par ses deux fils. En 1980, Genevève dépose sa candidature et est sélectionnée au jury du « Livre inter » à Paris. Constatant que les œuvres proposées ne sont pas d’une qualité exceptionnelle, elle décide de se mettre elle-même à l’écriture. C’est son cousin et petit-fils d’André Mellerio, Jean-Charles, auteur de « la Foire aux cancres », consacrée en 1962, en se vendant à plus d’1,3 million d’exemplaires en 24 langues, qui l’aidera à trouver un éditeur. (Elle publiera en 1983 les cinq filles du Grand-Barrail, en 1986 13 grains de maïs, en 1993 l’étang des trois Jules, en 2001 quatre sons de cloche, en 2014 la demoiselle du château et en 2018 deux filles sous la botte).

De 1979 à 1984 l’église romane de Saint-Aulaye nouvellement restaurée accueillait les musiciens du » Curtis Institute of Philadelphia » meilleurs jeunes instrumentalistes du monde entier «. Chaque soirée se terminera par un souper dans la grande salle de Mothe rouge.

Jean qui s’éteindra en 1994, a découvert le pastel gras. Il verra ses œuvres reconnues et deviendra vice-président de la société des Beaux-Arts du Périgord.  

De 1998 à 2010 Geneviève a tenu le stand de l’Association des Ecrivains Paysans au salon de l’Agriculture à Paris. Elle organisera en 2010 leur Assemblée Générale Nationale.

En août 2018 à l’âge de 102 ans Geneviève Callerot a reçu la légion d’honneur pour son action de résistante. Elle y a fait associer sa famille impliquée toute entière dans le passage en zone libre de plus de 200 personnes.

 

Cette biographie de Madame Callerot, permet de revenir sur sa famille qui a choisi de vivre au XXe siècle dans ce Périgord vert, en bordure de la forêt de la Double et à proximité de la vallée de la Dronne.


De G à D Geneviève (Todie) appuyée - Agnès (Agneau) et une amie

la fratrie Morise - en haut Jean-Jean - Agnès et Geneviève - les enfants devant Étienne et Françoise.


Agnès et Geneviève Morise

Jean et Geneviève Callerot avec Gabriel Sue le 31 juillet 1943


Les noces de Jean et Geneviève Callerot

 
 
 

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