Dépendance de la Commanderie des religieux de Malte de Saint-Nexans, la chartreuse « Albinhanc » est édifiée au XVIIe siècle sur des salles basses voûtées d’une suite de berceaux transversaux, par Jacques d’Aurout seigneur de Lapalisse en Bigorre. Devenu officier au régiment des Gardes de Louis XIII, il est ensuite capitaine au régiment de la Valette.Jacques d'Aurout est nommé maire de Bergerac le 27 décembre 1629. Étranger au pays, mais aussi, catholique, or depuis nombre d'années le maire de Bergerac est protestant, il faudra au maire imposé, la protection du pouvoir en la personne de Richelieu, pour pouvoir exercer sa fonction.
Le logis principal est régulièrement rythmé sur chaque façade par cinq ouvertures et est couronné d’une corniche.
Les lucarnes de deux extrémités sont simples dans un ressaut du toit. La travée du centre comporte une baie en plein cintre surmontée d’une imposte en éventail.
Côté cour, les lucarnes ont disparu au profit d’une lucarne en charpente, percée d’une fenêtre ovale.
Une terrasse est accessible par un escalier à double volée à montées convergentes. Une deuxième volée à montées divergentes amène à une autre terrasse pour atteindre une pièce d’eau.
La famille d’Aurout, écuyers toujours au service du roi, sont propriétaires de la Chartreuse de Bignac jusqu’à la Révolution quand ils choisissent de retourner dans leur fief de « La Serpent » en Lot et Garonne.
Dans la première moitié du XIXe siècle la famille Blanc vend la propriété à la famille Nadal.
Par alliance, la chartreuse passe pour un long temps dans la famille de Grézel.
Au milieu des années 1920 la famille Bernicot en devient propriétaire. Louis Bernicot né en 1883, jeune retraité, officier de Marine puis capitaine au long cours y jettera l’ancre mais il déléguera à son épouse l’activité agricole;le qui l’intéresse peu, pour partir en 1936 faire un tour du monde en solitaire. ce gentleman navigateur embarque à Carantec en Bretagne sur son cotre l’Anihita et il sera le quatrième marin à réussir cet exploit.
une plaque a été érigée quai Salvette là où les bergeracois avaient salué la victoire de l’explorateur breton, lors de son retour en 1938. Il finira ses jours en 1952 à la chartreuse de Bignac, non sans avoir souvent repris la mer.
La propriété a été rachetée en 2001 par les actuels propriétaires qui avec détermination ont restauré la bâtisse, son moulin et ses pièces d’eau attenantes, pour en faire un hôtel et un restaurant gastronomique dans l’esprit d’une belle propriété de famille.
Source - « le Périgord des chartreuses » Belingard 2000
www.perigordattitude-lemag.com - texte amendé
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