top of page
  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

BIRON - 1000 ans de pouvoir au carrefour du Périgord, du Quercy et de l’Agenais

Dernière mise à jour : 14 oct. 2023


Sur un piton rocheux entre Lacapelle-Biron et Monpazier, aux confins du Périgord pourpre et aux portes de la vallée du Lot, apparaît gigantesque et royal le Château de Biron, médiéval, Renaissance et classique, car chaque siècle a laissé son empreinte, de l’an mille à nos jours.


Le château de Biron, siège d’une des quatre baronnies du Périgord avec Bourdeilles, Beynac et Mareuil est lié depuis le XIe siècle à la grandeur de la famille Gontaut-Biron et ce durant huit siècles.

En 1208 à Biron Gaston de Gontaut, marie sa fille Raymonde, au croyant cathare, Martin d'Algaïs, sénéchal de Gascogne et du Périgord pour le roi d'Angleterre. L’armée de Simon de Montfort assiège le château et moyennant la vie sauve pour tous, les assiégés livrent Martin d’Algaïs à Simon de Montfort. Le prisonnier sera trainé derrière un cheval et pendu.

En 1222, le château est vendu par le roi Louis VIII à Henri de Gontaut. En 1248 Gaston II de Gontaut accompagne Saint-Louis en terre sainte.

Le château qui par sa place stratégique va subir cinq sièges au moyen âge, sera pris et saccagé par les Anglais aux XIVe et XVe siecles, mais restera la propriété des Gontaut-Biron.

Autour de 1450, au milieu d’une fratrie de dix garçons, Pons de Gontaut Biron partira avec le Roi de France Charles VIII faire les guerres d’Italie. Il en reviendra riche et sera à l’origine de la restauration du château dans le style Renaissance Italienne mêlé à un gothique flamboyant. Il se fera construire une exceptionnelle chapelle à l’étage où demeurent son tombeau et celui de son frère Armand de Gontaut (né en 1462) Evêque de Sarlat, qui deviendra Archevêque de Nazareth, mort au château de Biron le 13 octobre 1531. Pas facile d’imaginer la magnificence passée du lieu puisque deux ensembles de sculptures « La Piéta et la mise au tombeau du christ » qui ornaient la chapelle ont été vendues en 1907 à Pierpont John Morgan et exposés à partir de 1908 au MET (Metropolitan Museum de New-York) . Des fac-similés sont en cours de réalisation et seront mis dans la Chapelle.

Son petit-fils Armand de Gontaut à la mort d’Henri III, est Maréchal de France et l’un des premiers à reconnaître Henri IV. Son fils Charles fera ses premières armes sous ses ordres et sera amené à servir avec dévouement Henri IV qui comblera d’honneurs le fils valeureux de son ami.

Charles de Gontaut sera nommé Amiral de France et de Bretagne, Maréchal de France puis gouverneur de Bourgogne, duc et pair du royaume en 1598 sur sa Terre de Biron et enfin ambassadeur auprès de la reine Élisabeth .

Et c’est cet homme là qui va conspirer contre son Roi…

Le 20 décembre 1599, Henri IV reçoit le duc de Savoie à Fontainebleau, ce dernier va proposer à Biron d’épouser sa troisième fille avec en prime un domaine en Bourgogne et un autre en Franche-Comté, en échange d’un soulèvement de la noblesse contre « le bon Roi ». Cette conspiration dans laquelle sont cités quelques proches du roi mais aussi des ducs et comtes, est attestée dans les mémoires de Sully.

Le complot est dénoncé mais Biron refuse d’avouer donc de se repentir, bloquant le pardon royal.

La Preuve qu’il aurait pu éviter la mort, par orgueil et entêtement à ne pas reconnaître sa trahison, est toute entière dans cette expression populaire « être con comme Biron ».

Le 29 juillet 1602, Charles de Gontaut est condamné à mort et décapité le 31 dans l’enclos de la Bastille à la requête de ses proches parents et pour témoigner de l’affection que le roi lui a portée.

Son frère Jean II récupérera les biens confisqués et sa seconde épouse Marthe-Françoise de Noailles fondera en 1641 les Récollets de Monpazier.

Le château ne revivra vraiment qu’au XVIIIe siècle et sera sérieusement restauré dés 1715 jusqu’à la Révolution par le marquis Charles-Armand duc et pair en 1723 et héritier des Lauzun ensuite par son fils Louis-Antoine. La loggia aux doubles colonnes ouvrant sur un escalier de pierre inspirée par ce qui est en vogue à Versailles, sera édifiée. D’autres rénovations au XIXe siècle dans l’esprit de Viollet le Duc seront entreprises.

En 1939, Guillaume de Gontaut, Marquis de Biron, sans descendance, fut le dernier à posséder le monument historique. il le vendra à des amis, la famille Copper-Royer.

En 1978, le département de la Dordogne achète le château et entreprendra de le restaurer. Le château, reconnu Site Majeur d’Aquitaine en 2011, est classé Monument Historique depuis 1928.

Dés le XXe siècle, le château de Biron est ouvert à la visite du public.






Photo prise le 18 août 2022 - le château était en fête « les Villégiatures » -



La conciergerie - sur quatre niveaux - au premier, cul de basse-fosse ou cachot - au second des baies percées dans les contreforts - parties hautes remaniées début XVIe siècle avec

fenêtre Renaissance - Porte gothique - influence italienne avec les guirlandes de fleurs, cornes d’abondance, coquilles. Le chemin de ronde est du XIXe s.


la chapelle fin XVe s.- sur deux niveaux - inspirée du plan de la Sainte-chapelle à Paris - Conçue pour veiller sur les gisants de Pons et de son frère Armand.

La Chapelle

bas de La Chapelle donnant sur le village -


l’aile des Maréchaux - ancienne salle des 4 baronnies du Périgord : Biron, Beynac, Bourdeilles et Mareuil sur Belle. - désormais le département propose des expositions sur deux étages -


La grande cuisine du XVIIIe siècle - vouée à l’organisation de grandes réceptions - la voûte en anse de panier est remarquable -

la cour d’honneur et le péristyle et ses colonnes du XVII et XVIIIe -

l’escalier qui mène à la cour d’honneur - au pied des jardins aujourd’hui disparus et qui en faisaient un lieux de prestige.



la petite cuisine -

dans l'ancien logis médiéval -

de nombreux films furent tournés à Biron - Le Capitan

la fille de d’Artagnan - Le pacte des Loups - Jacquou le croquant… ou la serie Nicolas Le Floch -






1 093 vues0 commentaire
bottom of page