Le joli village de Bonnes est déjà en Charente. Derriere lui Saint-Aulaye est en Dordogne et devant lui Aubeterre est en Charente. Bonnes semble liée par les seigneurs d’Esparbes de Lussan d’Aubeterre, Comtes de Bonnes.
L’actuel Château de Bonnes est édifié sur les fondations du grand château médiéval qui fut le siège seigneurial de la famille de Lambert, pendant six siècles, du XIe au XVIe siècle, tantôt dans le royaume de France, tantôt sous la couronne britannique. Peu après la fin de la guerre de cent Ans, une héritière des Lambert, Jeanne de Camblezac, épousa Robert de La Marthonie, et le château fut presqu’entièrement reconstruit dans le style Renaissance. Robert de La Marthonie, Gouverneur de Touraine ayant suivi la construction des châteaux du Val de Loire, donne à Bonnes une note Renaissance très raffinée que ses descendants appauvris ne pourront mener à terme... Les temps fastes reviennent pour le Château de Bonnes avec l’acquisition qui en est faite au XVIIe siècle par la famille de Pompadour, qui s’entend avec François d’Esparbès de Lussan, le fameux Maréchal d’Aubeterre, pour conclure un mariage entre Marie de Pompadour, Demoiselle de Bonnes, et François II d’Esparbès de Lussan. Ce dernier puis son fils Pierre, comte de Bonnes, d’Aubeterre et de Jonzac, furent Lieutenants Généraux des Armées du Roi, et créèrent les Régiments Aubeterre-Infanterie et Aubeterre-Cavalerie, participant à toutes les guerres contre l’Empire et les Habsbourg et l’Angleterre qui dessinèrent les frontières Nord et Est de la France. Cette période redonne au château une seconde vie, prestigieuse, Mais cela ne dure pas plus de 70 ans. La haute noblesse s’appauvrit et le château commence son déclin et basculera à la Révolution. Le château de Bonnes, qui appartient à la famille Périer de Gurat, anciennement en Périgord, passé dans le département de la Charente lors de la création des départements en 1790, « qui possède – ainsi que le rapporte le document révolutionnaire – les plus beaux meubles armoriaux de la Charente », est saccagé et systématiquement mutilé. Libéré de prison après l’exécution de Robespierre, Jean-Baptiste Périer de Gurat, gravement malade, fait vendre les restes du château dont il ne reste qu’un tiers des bâtiments d’origine, tous les terrains environnants ainsi que les fermes et moulins. En1859 la partie centrale du château est reprise par la commune pour servir de Mairie et d’Ecole pendant 74 ans. A partir de 1950 un nouvel acquéreur, la famille Delmond, réunit lentement et patiemment les trois parties de ce qui reste du château : la partie centrale, la maison de village donnant vers l’église (construite en 1800 à la place du châtelet médiéval) et adossée à la galerie Renaissance, la tour et sa petite aile. Ainsi sont rassemblés les vestiges du Château de Bonnes, et les travaux de restauration sont depuis peu menés par ses descendants pour redonner une partie de son lustre à l’édifice. Le Château de Bonnes est ouvert à la visite, généralement du 20 Juillet au 31 août.
S’informer auprès de la Mairie, du château ou des Offices de Tourisme de St Aulaye et d’Aubeterre. Et on vous dira sans doute que la Dronne est omniprésente avec ses anciens moulins à grains et à huile dans ce charmant village aux maisons respectueuses de toutes transformations modernistes. Comme Aubeterre, ce village semble un coin d’Angleterre en Aquitaine.
photos 1 et 2. Maryanick Gaultier
Photo - wikipedia Photo : Par Jack ma — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,
Comments