Le Change « Lo Chamnhe« en occitan est un joli petit village de 615 habitants, qui doit son nom aux deux méandres de l'Auvézère et qui fait partie de la commune de Bassillac et Auberoche, à seulement quelques minutes de Périgueux, capitale du Périgord Blanc.
Le territoire communal porte les traces d'occupations préhistoriques magdaléniennes (abri d'Auberoche).
Au Xe siècle, une forteresse est établie sur le site d’Auberoche « Castellina de Alba Rupe » afin de protéger Périgueux des invasions normandes. Au Moyen-Age la châtellenie d’Auberoche regroupe le territoire complet ou partiel des 14 communes actuelles.
Nota - Retour sur la guerre de cent ans Guerre de Cent Ans (1337-1453) et la bataille d’Auberoche le 23 octobre 1345 qui fut la première campagne et victoire en Guyenne du corps expéditionnaire anglo-saxon placé sous le commandement d’Henry de Gromont dit Henri de Lancastre, comte de Derby. En 1346 Auberoche redeviendra possession française du roi Philippe VI de Valois qui vendra cette châtellenie au cardinal Talleyrand de la Maison de Talleyrand-Périgord. Le cardinal la donnera à son frère Roger-Bernard comte de Perigord.
En 1361 à la mort de Roger-Bernard le comté de Périgord revient à son fils Archambaud V. C’est sous ses ordres que le cruel capitaine d’Auberoche Jean Cotet dit d’Auvergne pillera et brûlera l’église du Change en 1383.
Les comtes Archambaud V et VI semaient la terreur jusqu'aux portes de Périgueux, et en 1398 et 1399 le roi Charles VI dépossédera les derniers comtes de leurs terres et le Périgord sera inféodé de nouveau en 1400 avec rang de pairie, au duc Louis ler d’Orléans frère du roi qui prendra possession entre autres de la châtellenie d’Auberoche.
Charles le fils de Louis ler d’Orléans vendra toutes les possessions des comtes du Périgord à Jean de Châtillon dit Jean de l’Aigle, comte de Périgord, comte de Penthièvre et vicomte de Limoges. C’est Jean de L’Aigle qui sera chargé en 1431 à la demande des consuls de Périgueux de la destruction totale du château d’Auberoche. Seule La Chapelle castrale trouvera grâce et est toujours campée à l’extrémité de l’éperon de roche blanche.
Le centre historique du bourg (dont une partie est classée) étonne par son patrimoine privé médiéval entretenu avec vénération.
Le château de la Sandre est situé au cœur du village du Change, derrière l’Eglise Saint-Jean-Baptiste du XIe siècle. Plus rien du chateau fortifié qui durant la guerre de cent ans (1337-1468) surveillait le gué Ferrier sur l’Auvézère, puisque c’est sous les ordres d’Archambaud V que son capitaine Raymond del Perier pillera et brûlera l’église du Change en 1383 n’épargnant pas le château de la Sandre situé à l’arrière. Le château reconstruit au XVe siècle impose son donjon carré primitif à mâchicoulis sur corbeaux (recouvert d’un toit) et son corps de logis accosté d’une tour carrée d’escalier à vis. Cet escalier à noyau de 18 mètres de haut, aux marches monolithes conduit aux étages. Un souterrain aujourd’hui obstrué, le reliait à l’église. Ses façades dont l’une a conservé ses fenêtres à meneaux cruciformes et ses toitures sont inscrites à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 23 avril 1965.
Les de Banes dont l’existence au Change est attestée dés 1465 possédaient outre la maison noble de Banes, le château de la Faurie mais aussi celui de la Sandre, depuis plusieurs générations et y tenaient métairies franches.
Par alliance la Sandre passera aux Lambert de Rosiers et Henry de Lambert le vendra à François de hautefort
En décembre 1711 François de Banes deviendra coseigneur du Change par l’achat du droit de haute, moyenne et basse justices, sur le bourg et les métairies de la Sandre, qu’il fit à François de Hautefort seigneur d’Ans d’Ajat et autres places.
Au XVIIIe siécle château sera vendu à Léonard de Montozon seigneur de La Bordé coseigneur du Change, maire de Périgueux en 1740. sa fille Jeanne épouse Jean de Chancel seigneur d’Eyliac et de la Chaloupie. Leur deuxième fille Marie qui épousera François de Montozon de Saint-Circq gardera les châteaux appartenant à sa famille au Change. sans posterité c’est sa nièce Madame du Buc de Marcussy qui héritera. En 1860 sa fille Marie Felicité épouse Charles Chapiteau de Remondias et leur fille mariée à Monsieur de Chamerlat seront avec leur fils Jean les derniers propriétaires de cette fin du XIXe siécle.
Ref « Le Change en pays d’Auvezère » par Michel Charenton
Notice historique de Monsieur Jean Lassaigne ancien maire du change de 1929 à 1944.
la grosse tour carrée
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