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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Château Barrière, maison-forte de familles féodales de la cité de Périgueux au Moyen-Age

Dernière mise à jour : 5 sept. 2023

Impossible de ne pas voir les ruines du Château Barrière en me rendant à la gare de Périgueux, mais je remettais à plus tard une halte devant ce monument étonnant, qui offre pourtant devant lui, une esplanade de parking.

À moins de 200 m de l’amphithéâtre construit au ler siècle à Vesunna (le quartier sud de Périgueux aujourd'hui) et de la première cathédrale catholique romaine de Périgueux, (l’Église Saint-Etienne de la Cité du XIIe siècle), d’autres découvertes m’attendaient.

D’abord les vestiges d’une imposante muraille du IVe siècle de « la Cité des Pétrucores » avec l’une des quatre portes de la Cité, ralliant au bourg de Saint-Front, la « porte du bourreau » restée en service jusqu’au début du XXe siècle (classée au Monuments Historiques depuis 1942).

Il faut savoir que :

Le château Barrière confirme que de nombreuses maisons nobles avaient érigé leur tour maîtresse sur l’enceinte de la cité de Périgueux. En effet, cette maison forte se trouve tout près du site du château comtal de la Rolphie (Rolphie, mais écrit Rouffia dans l’arrêt de 1399, était le nom du château que Boson III, comte de Périgord (1106-1166 ) fit construire dans les arènes aux portes de Périgueux) et constitue, avec la toute proche « maison d’Angoulême » un des rares vestiges de l’Antiquité et du Moyen-Age.

Aujourd’hui ce sont les ruines majestueuses du XIIe siècle (haut Moyen-Age) qui fut le fief de la famille Barrière. Côté ouest, le château fut bâti sur l’antique enceinte gallo-romaine du IIIeme siècle pour protéger la Cité. On imagine facilement ce qu’était ce château médiéval avec sa haute tour bâtie au XIIe sur la partie inférieure d’une tour orientale tronquée du IVe siècle. Du côté de la ville, il est rectangulaire, du côté de la campagne (aujourd’hui la vue porte, avec regret, sur la voie de chemin de fer) il est semi-circulaire épousant la forme de l’ancien mur d’enceinte. Le logis lui, est doté, d’une tourelle d’escalier accessible par une belle ouverture Renaissance de style flamboyant fin XVe.

Du château ne subsistent que des murs percés de fenêtres à meneaux et deux tours à l’est et au sud.

Plus au nord « la Maison d’Angoulême » bâtie vers 1100 par la famille d’Angoulême, demandera un peu plus d’imagination, car désormais nous sommes en présence de blocs de pierres antiques laissant apparaître les restes d’une cave voûtée et d’arcatures semblables à l’Église Saint-Etienne.

Le site en son entier est la propriété de la Ville de Périgueux et est inscrit aux monuments historiques classement par liste de 1862.

Un peu d’histoire :

Le château de Barrière est cité en 1245 comme appartenant à Willem Barrière, vassal du comte du Périgord.

Au XIVe siècle, Guillaume IV, sire de Barrière, épouse Bertrande de Périgueux (1310-1359) il auront un fils Amalric de Barrière, seigneur de Reilhac, marié à Huguette de Guerre qui eux-mêmes auront trois filles dont Jeanne de Barrière, dame de Reilhac qui épousera le 28 mars 1400, Olivier d’Abzac seigneur de la Douze..

– à noter « Une Jeanne de Barrière, s'est illustrée par sa résistance, face aux troupes du prince de Galles, Edouard de Woodstock à Reilhac en 1369. »

La famille Abzac de la Douze sera propriétaire du lieu jusqu’en juillet 1474.

Le 6 août 1575, Périgueux est pris par une troupe protestante avec pillage des églises et incendie du château Barrière.

Le 12 février 1621, Antoine du Puy de la Motte de Forest de Trélissac épouse Jeanne d’Abzac de la Douze. Le couple aura six enfants.

Nota Bene – En 1594, les révoltes des croquants - huguenots et ligueurs, ont déposé les armes mais la misère est grande dans nos campagnes. Les malheureux paysans malgré leur absolu dénuement doivent se soumettre à « la taille » sous peine d’emprisonnement. Leurs révoltes de 1594 et 1595 se termineront fort mal pour les croquants qui ne se sont pas révoltés contre le roi dont ils se disent les serviteurs, mais réclament l’allègement des impositions.

En 1637, des révoltes paysannes grondent à nouveau en Périgord. En 1636, quelques gentilshommes font cause commune avec ces insurgés. Antoine du Puy de la Motte sera le capitaine des croquants à la tête de cette jacquerie d’environ 10 000 hommes. Ils prennent la ville de Bergerac où le 10 mai 1637 Antoine du Puy s’est auto-proclamé Maire. 15 000 insurgés marchent sur Grignols qu’ils investissent. 10 000 hommes délivrent les leurs, à Excideuil et saccagent Château-L‘evêque.

En Agenais, les défaites se succéderont et le sieur La Mothe de Forest devra se soumettre au duc de Duras au lieu et place du duc de La Valette, sous condition de la grâce royale pour lui et ses compagnons, moyennant l’abandon de la ville de Bergerac.

En 1726, Elisabeth du Puy de la Motte de Forest, demoiselle Barrière, épouse Pierre Jay seigneur de Beaufort. Elle lui apporte en dot le château et les terres qui l’entourent. Sept maires de 1543 à 1869 portent le nom de Jay de Beaufort.

À la Révolution, Jacques Jay de Beaufort, maréchal de camp, émigre en Angleterre. Ses trois sœurs finiront par racheter les bâtiments de Périgueux, saisis et vendus comme bien national.

Né à Londres en 1809, Henri Michel de Jay Comte de Beaufort deviendra propriétaire du château Barrière au XIXe siècle.

Inventeur au service des handicapés, en 1868 il fonde l’association « assistance aux mutilés pauvres » et créé à Paris en 1891 « l’Asile du Travail » pour les chômeurs. Par testament, il donne à la municipalité de Périgueux sa propriété de Barrière pour y faire un asile de vieillards, qui sera remplacée par un lycée qui porte son nom. Une rue proche du château Barrière porte également le nom de ce bienfaiteur.










arrière du château Barriere



la Porte du Bourreau


Photo Bernard Mazeau DR

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