le château de grignols qui avait résisté à tant de sièges et avait traversé sans dommage plus d’un siècle de guerre anglaise et 20 années de guerres protestantes, trouvera sa ruine le 20 juin 1652, lors de la guerre civile de la Fronde.
Son histoire -
Un château fort en bois fut érigé dès le Ve siècle à l’endroit où subsistent trois mottes castrales et les vestiges d’une tour du Xe siècle. Les vicomtes de Grimoard le possédèrent, puis leurs descendances les Taillefer, les Barrière et les Talleyrand-Périgord.
Le château de Grignols a été construit à la fin du XIe siècle par Boson III de Périgord qui avait épousé en 1032 Aïna de Montignac fille de Gérald de Montignac et de Nonia de Grignols, apportant la terre de Grignols aux comtes de Périgord . Cette première famille s’éteindra à la fin du XIe siècle.
En 1135 Boson IV comte de Grignols devient comte de Périgord après le décès de son cousin Hélias V Rudel et le « castrum novum de Granholio » est édifié à la pointe de l’éperon naturel triangulaire sur quatre plateaux défensifs reliés par des ponts-levis. La demeure élevée sur une terrasse entre deux douves est organisée autour d’une cour.
Cette forteresse castrale est un « Bourg Castral » siège d’une châtellenie comptant 27 chevaliers des comtes de Grignols vivant dans « le fort » du château, dans des logis allant du XIIIe au XVIIe siècle qui va voir se multiplier les tours, les courtines, les fossés, les salles voûtées. Un donjon carré crénelé et deux enceintes secondaires défendront une partie du village et les demeures des co-seigneurs.
Au début du XIIIe siècle Archambaud II comte de Périgord abandonne à Boson de Grignols son neveu, tous ses droits sur le château et la châtellenie.
Entre 1277 et 1320 Hélie de Talleyrand seigneur de Grignols, fils de Boson prend le parti du roi d’Angleterre et s’installe à Chalais après son mariage avec Agnès de Chalais.
Cette orgueilleuse et puissante famille plante sa bannière aux lions d’or grimpant sur fond de gueules, en conservant le titre de seigneur puis de comte de Grignols jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Durant la guerre de cent ans, les Talleyrand seigneurs de Grignols resteront fidèles aux rois de France.
Jean de Talleyrand (1473-1514) chambellan de Charles VIII et chevalier d’honneur d’Anne de Bretagne (la cheminée de la cuisine en porte les roses et les hermines) est à l’origine des deux pavillons d’esprit Renaissance.
En 1584 Grignols est assiégé sans succès par des huguenots de Bergerac mais Turenne prend le château en 1587.
En 1587 Daniel de Talleyrand marquis d’Excideuil, baron de Beauville, de Mareuil et de Grignols, épouse Jeanne-Françoise de Lasseran-Massecôme fille de Blaise de Monluc et obtient le 6 septembre 1613 par lettres patentes, le titre de Prince de Chalais et Grignols est érigé en Comté.
En 1594 quinze mille croquants assiégèrent Grignols pour délivrer les leurs.
La Fronde (1648-1653) –
En Mai et juin 1652 le capitaine Balthazar qui commande l’armée du Prince de Condé joue sur tous les fronts. Il prend la ville de Saint-Astier fait prisonniers les 150 hommes qui y tiennent garnison pour le roi dans l'église fortifiée. Avec trois cents chevaux, il prend après trois heures de défense le château de Beauséjour où le comte de Grignols André de Talleyrand, seigneur de cette terre, a mis 80 hommes de garnison. Il met le siège devant Grignols qui durant huit jours se défend vaillamment, laissant les quelques hommes nécessaire au maintien du siège, Balthazar prend le chateau de Montanceix dont le baron d'Argence est seigneur. Le marquis de Montausier, qui commande pour le roi en Saintonge et Angoumois, informé de ces événements, rassemble ses troupes le 13 juin à Saint-Severin sur la Lizonne et se porte aussitôt vers Montanceix. Il arrive le 16 juin sur la rive droite de l'Isle, dans la plaine en face du château, avec un millier de cavaliers et cinq à six cents fantassins. De son côté, Balthazar rassemble ses troupes, sensiblement de même nombre que celles de l'armée royale. Le lundi 17 juin, la bataille s'engage dans la plaine de l'Isle (rive droite). Cinq cents cavaliers tomberont aux mains des vainqueurs, sans compter les tués et les blessés.
Le comte de Grignols se sauve mais est très grièvement blessé d'un coup de fusil.
Après cette série de victoires Balthazar sans perdre un instant revient à Grignols qui capitule le 20 juin 1652 laissant les co-seigneurs quitter la place.
Seul un corps de logis Renaissance est épargné dans lequel habitera jusqu’en 1681, la Comtesse Marie de Courbon, veuve d’André de Talleyrand depuis 1663.
Les Révolutionnaires en 1789 terminent la destruction de la fortification comtale, martelant les blasons. Grignols est donné par les héritiers Talleyrand aux hospices de Chalais. en attendant Grignols est revendu en parcelles, sert de nurserie, de prison, de carrières de pierres….
Jusqu’en 1879, le château et les terres restent propriété des Talleyrand, date de la donation effective à l’hôpital de Chalais par le Prince Hélie-Louis Roger (1809-1883) troisième et dernier duc de Périgord, comte de Grignols, marquis d'Excideuil, prince de Chalais et grand d'Espagne, qui meurt sans descendance directe à Paris, le 7 avril 1883.
L’Hôpital de Chalais vend cette ancienne forteresse en ruine en 1902 à monsieur André Jouanel qui, dès 1935, aura sauvé Grignols en y faisant exécuter d’énormes travaux en esthète, il est amoureux des vieilles pierres et lié à la Société Historique et Archéologique du Périgord. Ensuite c’est le docteur Pierre Sigaux qui fera reconstruire la tour et les défenses XIIIe puis revendra Grignols à des Hollandais qui ouvriront ponctuellement les lieux.
Au début des années 2000 une famille américaine rachète le château, fait restaurer le logis seigneurial et fait réouvrir l’entrée d’origine.
La propriété est privée mais des visites et événements festifs y sont ponctuellement programmés par une association. Renseignements au 05 53 03 73 53.
Le château fait l’objet d’une protection au titre des monuments historiques depuis le 31 mars 1928
Sources numériques habituelles dont
www,rempart,com - La Fronde « Mémoire du Colté de Grignols »,
- coupure de presse d’un article de 1949 de Monsieur André Jouanel -
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