Durant le Haut Moyen-âge un castrum ou un repaire, fut aménagé sur le puy c’est-à-dire sur le sommet, en langue d’Oc, dominant le bourg de Saint-Astier et la vallée de l’Isle.
La seigneurie allait se transmettre dans la même descendance du XIe siècle jusqu’à la Rėvolution.
Les Saint-Astier (1025-1286)
Issus de Geoffroy ler, son fils Hélie ler eut deux fils qui vont assurer la lignée. L’aîné Geoffroy II (1085-1135) épousera Pétronille de Gimel et de cette union descendront jusqu’au XVIIIe siècle les branches des Sauveterre en Agenais ainsi que des Bories et d’Antonne. Du cadet Raymond 1er descendirent les seigneurs de Montanceix. Eblon III fit un grand mariage vers 1260 en épousant Marguerite fille du comte de Périgord Archambaud II Talleyrand. Naquirent deux enfants Raymond et Marguerite.
Les Fayolle (1286-1409)
Marguerite va hériter de la terre du Puy- Saint-Astier et épouser Hélie IV de Fayolle (lignage ancien, positionné à Tocane). Le couple aura onze enfants et trois générations de Fayolle vont s’y succéder.
Les La Porte (1409-1605)
Jeanne de Fayolle va épouser Jean de La Porte et cette famille La Porte sera même signalée comme les premiers seigneurs du Puy Saint-Astier qui portait auparavant le nom de Puy Saint-Barthélémy et furent les probables bâtisseurs du château. Guillaume de la Porte est signalé exerçant la »petite justice » sur la seigneurie du Puy en 1476 et Arnaud de La Porte est signalé comme seigneur vers 1500. Au XVe la terrasse est à pic entourée d’un rempart, le château présente un logis principal composé de deux corps en équerre dont le toit était posé au-dessus d’un chemin de ronde. D’un côté, le logis est accosté de tours circulaires et de l’autre de tourelles en encorbellement, le tout surmonté de mâchicoulis
Les guerres de Religion 1562-1598
La garnison de Saint-Astier fut massacrée et les fuyards du village vinrent se réfugier au Puy. Bertrand de la Porte prêta hommage en 1583 pour le Puy et épousa sa riche cousine Marguerite de Belcier. En janvier 1591 le château favorable à Henri IV et aux ligueurs, tomba mais le bourg restera ligueur dés octobre.
Les d’Aloigny (1605-1793)
Le 22 octobre 1605 Charlotte de La Porte fille de Bertrand épousa en secondes noces François d’Aloigny Ils eurent seize enfants qui s’établirent continuant la lignée mais certaines filles finirent religieuses pour pouvoir survivre…puisque telle était la dure loi pour les cadets sans état
Nous arrivons au milieu du XVIIIe siècle où la propriété agricole était prospère avec une majeure partie des terres, plantée en vignes.
En 1760 cet ancien repaire noble avait justice dans la paroisse de Saint-Astier.
Mais la Révolution allait balayer les seigneurs du Puy Saint-Astier qui se succédaient depuis vingt et une générations.
Le Marquis d’Aloigny Thomas-Louis, baron de Saint-Pardoux-la-Rivière né en 1757 quitta clandestinement le pays, le château fut déclaré bien national et revendu à Pierre Imbert marchand de biens qui dépeça durant trente-cinq ans le fier château.
La résurrection vint sous la Restauration, le 2 mai 1830 Pierre Sacreste né à Aurillac en 1790 allait redonner de son lustre d’abord à la chartreuse, ne touchant pas le château dans un premier temps.
Il fonda en 1861 l’hospice du couvent de Fontpeyrière et sera à l’origine de la Societé de secours mutuel et de prévoyance. Cet homme ne sera jamais oublié de ses descendants.
Cinq châtelaines vont lui succéder qui donneront à la demeure l’éclat qui lui est unanimement reconnu. Sa veuve Jeanne-Joséphine Sacreste née Prax secondée par une amie très chère, épouse du Docteur et fille du maire du bourg, furent la providence des pauvres. Sans enfant, Jeanne lèguera l’ensemble de ses biens à sa nièce Marie-Christine Esquirou (1836-1862) qui disparut trop tôt laissant son héritage dès juillet 1864 à sa fille Hélène qui s’efforcera sa vie durant de faire prospérer l’exploitation agricole. Son père la mariera au séduisant Guillaume Lafaye juriste. Ils auront deux enfants. Encore une fois c’est leur fille Henriette qui héritera des biens de sa mère.
Henriette épousera Maxime Bertrand habitant la Genèbre à Hautefort, l’ homme serait aujourd’hui « le meilleur parti » mais l’époque nourrissait des préjugés ancrés.
Le père du jeune homme Charles Bertrand était un riche propriétaire entre autres, des Grands Établissements de Cabourg et lui-même maire de Cabourg (Calvados) pendant trente et un ans , créant les jardins du Casino, l’hippodrome, le golf et le garden-tennis Club, contribuant à l’aménagement urbain et au développement de cette station balnéaire.
Le couple eu quatre enfants. Jacques l’ainé fut un grand architecte. Charles (1916-1999) développa l’usine de chaux « La Dordognaise » inventant le procédé de coloration de la chaux « Chromes », ainsi qu’une importante entreprise de chaussures.
Sa sœur Henriette Lafaye-Bertrand qui avait commencé à restaurer la toiture de la grosse tour nord-ouest, fit entrer le premier confort au château en faisant amener l’électricité et un ingénieux système de citerne l’alimentant en eau courante, . Elle donna des terrains nécessaires à l’extension de l’hôpital fondé par Pierre Sacreste à la condition qu’on y édifie une chapelle. Une de ses maisons devint le presbytère de Saint-Astier.
Le dernière fille Antoinette Bertrand (1912-1996) reprendra la propriété. elle avait épousé en premières noces Florian Chardon homme politique et fils du grand Henri Chardon. Veuve en 1941, elle se remariera à Serge Varangot, héros de la seconde guerre mondiale, qui occupera de hautes fonctions dans la finance et sera le conseiller du Président Edgar Faure où du Comte de Paris. Vivant à Paris, Antoinette Bertrand-Varangot fera du Puy sa résidence secondaire, restaurera la toiture de la petite tour nord, et apportera au château le maximum de confort. Elle soutiendra la fanfare de Saint-Astier pour continuer l’œuvre de Pierre Sacreste.
Cette belle histoire se continue car trois générations honorent le Puy-Saint-Astier, avec
leurs propriétaires Jean-Pierre Boissavit, Marie-Christine Boissavit née Chardon, et leurs enfants et petits-enfants.
Le château est une propriété privée.
Bibliographie - Jacques Bernot - SHAP Tome CXXXV - Année 2008 - 4e livraison -
Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac, Lieu de mémoire
Photos par Marc Delage
Le lendemain 2O août 1944 à 11 heures, la reddition est complète :
Il y a soixante‑dix‑sept prisonniers dont deux officiers, trois mitrailleuses Hotchkiss, trois F.M. modèle 24, 1 OO kilos d’explosifs. A midi, voici que des éléments ennemis arrivent aux Quatre-Routes et commencent à se déployer. Le feu est ouvert mais le combat doit s’arrêter vers 18 heures, car je n’ai plus de munitions. J’ai envoyé à trois reprises des coureurs à Périgueux pour demander des renforts et surtout des munitions, mais rien n’arrive. Je suis obligé de donner l’ordre d’évacuation. Nous emmenons nos prisonniers.
Dès que le feu a baissé d’intensité, les Allemands avancent et pénètrent dans Saint‑Astier où ils brûlent mon P.C. Ils ramassent dans le bourg tous les otages qu’ils peuvent saisir. Il y en a dix, ils seront fusillés le lendemain matin ainsi que deux parlementaires, dont le curé Lafaye et un Israélite qui l’accompagnait comme interprète. Les pertes sont très sévères. Nous avons quatorze tués et de nombreux blessés. Les adversaires beaucoup plus.Avec le lieutenant Lelong nous restons les derniers à tirailler encore pour retarder l’ennemi.
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