hôtel Lestrade de la Cousse à Périgueux
- Glady de Brégeot
- il y a 4 jours
- 3 min de lecture
L’incendie du 28 mai 2025 aurait pu détruire « cette merveille ».
L’escalier qui a quand même souffert rappelle une réalité, notre précieux patrimoine est le résultat de l’attention des générations qui nous ont précédé.
son histoire
A la fin du XIVe siècle, Marie de Lestrade, fille et héritière de Guy II de Lestrade, épouse en secondes noces, Bernard IV dit de Roux. Le 14 septembre 1430, leur fils Bernard V rend hommage à Jean de Bretagne, comte de Penthièvre et le 11 avril 1439 Bernard de Roux, qui se nomme depuis 1432 « Lestrade » épouse Marie de Jaubert, fille de Golfier de Jaubert, seigneur de La Roche-Jaubert à Saint-Pantaly d’Excideuil. Golfier lui donne en dot sa maison de Manhac à Saint-Jory-Lasbloux et sa maison de la Cousse, paroisse de Coulaures. Jean de Bretagne, vicomte de Périgord, présent lors de ce mariage, permet d’ajouter à leur blason, les hermines de Bretagne, signe de la protection royale.
Au XVIe siècle, la ville de Périgueux est extrêmement puissante et dialogue directement avec le roi ; le pouvoir est entre les mains d’une cinquantaine de familles élites bénéficiant de privilèges juridiques et fiscaux qui possèdent des terres et des châteaux aux alentours et font édifier leur hôtel particulier pour se rapprocher du Consulat.
L’hôtel de Lestrade de la Cousse 11 place du Coderc dont l’entrée se situe 1 rue de la Sagesse, est édifié est 1540 par un descendant de Golfier de Jaubert, d’où le nom donné aussi de « maison de la Jaubertie ».
L’hôtel de Lestrade élevé sur deux étages à l’époque de François 1er, déconcerte par sa sobriété mais son accès rue de la sagesse, cache un escalier « à la française » qui en est la pièce maîtresse.
Cet escalier au décor sculpté est le vestige d'un logis du XVIe siècle détruit par un incendie au début du XIXe siècle.
Il s'agit d'un escalier tournant à quatre noyaux, avec trois volées droites et deux repos formant retour d'équerre. Il comporte deux paliers et s'appuie sur un mur de cage. Les plafonds à caissons des repos et paliers sont ornementés, de même que les colonnes constituant les noyaux. Le plafond du palier de l'étage noble est disposé en trois caissons, avec un décor très recherché : Vénus aux longs cheveux et Eros, et des armoiries martelées. La lecture du travail de la pierre, nous met en garde avec la figuration de harpies éloignant les intrus ou des allusions aux explorateurs des nouveaux continents, telle cette coiffe de plumes ou des cabosses de cacao.
La balustrade de la première volée conserve des balustres rampants de forme originale. Les balustres des autres volées, plus récents, sont en double poire.
Il a toujours fait l’objet de l’attention de sa propriétaire et la Socra s’était déjà chargé de le restaurer découvrant d’ailleurs en consultant les archives de la ville, que l’analyse du visuel du monogramme H et S du caisson au dernier étage, correspondait en fait à 5 lettres dans les volutes A et M (Ave Maria) et IHS (Jésus).
L’escalier a forcément souffert du récent incendie ne serait-ce que par les tonnes d’eau qu’il a reçu mais sa restauration sera supervisée par la DRAC.
La maison en totalité, à l'exception des parties classées (cad. BL 265) : inscription par arrêté du 20 novembre 2003 - L'escalier Renaissance avec son mur de cage, en totalité (cad. BL 265) : classement par arrêté du 27 juin 2005








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