Les vestiges de cette commanderie se situent sur la commune de Chancelade au croisement du « chemin des Templiers » et de la « route des Andrivaux.
La tradition rapporte qu’aux environs de l’an 1000, un monastère de religieuses bénédictines, dirigé par les chanoines de Saint-Astier s’est fondé à cet endroit.
En 1139, Geoffroy de Cauzé, évêque de Périgueux, donne aux « Frères de la milice du Temple », l’église Saint-Maurice d’Andrivaux (dont il ne subsiste que la crypte percée de trois fenêtres), bâtie sur le monastère des religieuses.
Il faut de larges ressources matérielles au Temple pour subvenir aux frais du maintien en Palestine des Templiers. Les communautés se vouaient à ce travail pour le bénéfice des maisons d’Orient et au quotidien à la garde des chemins où passaient les pèlerins.
Vers 1275, Hélie Rudel 1er, sire de Pons, seigneur de Bergerac et de Montignac vend au frère Géraud de Lavergne, commandeur des Andrivaux (qui est la plus importante commanderie du Périgord), précepteur des maisons du Temple, maître de l’ordre du Périgord, toute la juridiction avec les terres et le droit de justice sur le bourg de Sergeac.
Le 13 octobre 1307, après de la dissolution de l’ordre du Temple, la commanderie des Andrivaux passe aux Hospitaliers de Saint-Jean.
Arnaud de Mauléon est commandeur de 1398 à 1412. Le dernier commandeur d’Andrivaux connu en 1446 est Arnaud de la Mole. vers 1460 s’achève la liquidation des biens d’Andrivaux rattaché à la commanderie de Condat.
En 1542, Condat passe entre les mains d’un homme de valeur, François de Toucheboeuf Clermont, procureur de l’ordre de Malte, qui temporise les querelles religieuses de la Réforme.
La famille Chillaud va peu à peu substituer son influence à celle des commandeurs.
Catherine Chalup demoiselle du Roc de Campniac apporte de nouvelles terres à Andrivaux par son mariage avec Pierre Chillaud, avocat à Périgueux. De leurs dix enfants, ce sera Jean qui habitera Andrivaux. Le 26 juillet 1575 Commandant en second de la garnison de Saint-Astier par commission du maréchal de Biron, il chassera les Protestants de Périgueux. Elu maire, comblé d’honneurs, anobli en 1584 puis nommé vice-sénéchal du Périgord, réélu maire de Périgueux en 1609, il décède le 11 janvier 1614 ayant eu la fierté de voir son fils Bertrand épouser Isabeau de Fayolle, d’une des premières familles du pays. Bertrand, qualifié de « seigneur de la chapelle », suit les traces paternelles, maire de Périgueux à trois reprises, sans pouvoir obtenir la juridiction d’Andrivaux, toujours au commandeur de Condat.
Jean II seigneur de la Chapelle, la Jarte, Lancinade et autres places, marié à Jeanne de Saillant ont eu au moins cinq filles mais pas de fils. En 1660 l’aînée Isabeau épouse François d’Anglars sieur de Péchaure et ils vivront dans l’enclos de la commanderie d’Andrivaux.
En 1789, les réformes sont en marche. Les métairies sont confiées à Joseph puis à Jean Sirventon et un descendant des Chillaud Léon de Leymarie, prieur de Merlande, est élu maire. La réunion des Andrivaux et de Merlande est réalisée.
Le 3 novembre 1791, le renouvellement de la municipalité voit l’élection de Jean Sirventon.
En 1810, au début de l’Empire, c’est Jean-Alexandre d’Anglars , revenu dans son village natal après plus de 40 ans d’absence, qui est élu maire de la commune de Chancelade et il est permis de penser que Jean Sirventon fut l’un de ces régisseurs dévoués qui remettaient leurs domaines aux mains des anciens maîtres. Aucune vente comme « bien national » n’a été retrouvée.
Remplacé par son fils Jean-Baptiste d’Anglars , né en 1760, ancien officier émigré, celui-ci dut hériter de la propriété d’Andrivaux mais résida à Périgueux coupant vers 1830 les liens séculaires avec la famille de Chillaud.
Parmi les demeures du hameau on remarque la belle maison Chillaud avec ses arcades et ses fenêtres à meneaux. Dans une cave se trouve un blason à triple fleurs de lys qui symbolisaient pour les Templiers la foi (le pape), la sagesse (le roi) et la chevalerie (le temple).
Désormais la commanderie des Templiers des Andrivaux est un lieu de location saisonnière composé d’une maison de maitre, d’une autre maison dite « le pavillon » et d’une troisième dite « la métairie ».
photos DR
Shap 1971 de Suzanne Gendry
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