Cette forteresse dont il ne reste que de belles ruines, était constituée de deux châteaux le Château Haut et le Château Bas dans un même rempart.
Le premier seigneur de Bruzac, Hélie Flamenc, apparaît en 1040 dans un acte de donation à l'abbaye d'Uzerche qu'il fait avec sa femme Attiburge, sœur de l'évêque de Limoges.
En 1244, à la suite d'un héritage, les frères Radulphe et Bérald Flamenc se partagent le Bas Bruzac entrant dans la vassalité de Guy VI, vicomte de Limoges, qui tient de l'évêque d'Angoulême la moitié du château, mais en 1256 un litige va l’opposer à Aimery IX Vicomte de Rochechouart qui récupéra le Haut-Bruzac pour son homme-lige qui prêtera serment au roi de France.
A la fin du XIIIe siècle le Haut-Bruzac changera de mains, puisqu’Hélie de Neuville en sera le seigneur en titre.
Au XIVe siècle Bruzac était le siège d’une châtellenie dont 12 paroisses relevaient.
Durant la guerre de Cent Ans (1337-1453) les Anglais occuperont les lieux avant d'en être chassés en 1404-1405 par le seigneur Charles ler d’Albret , connétable de France.
Le château de Haut-Bruzac où Puy-Bérard entouré d’une douve sèche sortira ruiné de la guerre de cent ans. En 1451 le vicomte de Limoges va reconnaître que la terre de Haut-Bruzac relève de la vicomte de Rochechouart. C’est sur ses ruines que sera édifié le château actuel du XVe siècle, dont il ne reste que la façade percée de fenêtres à meneaux, entre deux tours circulaires dont l’une conserve l’emplacement d’un pont-levis sous un cartouche armorié ; un cordon de mâchicoulis faisant le tour de la demeure. La tour nord conserve trois niveaux et comporte deux belles cheminées Renaissance.
Le château bas ou Soleyra surplombe l’à-pic de son élévation Sud battue par des mâchicoulis. Deux logis en « L » sont reliés par deux tours qui se compénètrent, l’une circulaire et l’autre polygonale. De style Renaissance, çà et là apparaissent des portails à accolade, de vertigineux chemins de ronde. Chaque étage est éclairé par des fenêtres à meneaux et de monumentales cheminées XVe.
La Chapelle castrale (Saint-Saturnin) hors enceinte, bâtie en plan rectangulaire à nef unique comporte des éléments gothiques. La Chapelle latérale ou oratoire qui lui est accolée avec une cheminée pour le confort et un enfeu démontrent l’évolution des mœurs au XVe siècle.
Au cours de l'année 1547, Jean de Gontaud, seigneur de Biron et de Bruzac , cèdera le Bas-Bruzac à Geoffroy de la Marthonie, Dépossédé en 1583 par le futur Henri IV, Bruzac reviendra à Antoine de la Marthonie et restera dans cette famille jusqu’en 1667. En 1691, Marie de La Marthonie, seule enfant survivante du dernier marquis Jean-Gaston de la Marthonie et héritière du château de la Marthonie , épouse Guy de Beynac. Leur petite-fille Marie-Claude de Beynac fille aînée de Pierre dernier marquis de Beynac, héritera à son tour du château de la Marthonie et épousera en 1761 Christophe marquis de Beaumont (1731-1802) maréchal des camps et armées du Roi, à qui elle transmettra les terres. Son mari, Christophe était seigneur de Beynac, Commarque, La Marthonie, Bas-Bruzac et autres places et titres des seigneurs de Beynac qui faisaient partie des quatre premiers barons du Périgord.
Les familles de Marqueyssac d’Ans et de Hautefort etaient également co-seigneurs de Bruzac jusqu’en 1789.
les Beaumont ayant émigré en 1793, Bas Bruzac est abandonné, et devient une carrière de pierre.
Le corps de logis, partie centrale qui unissait les deux châteaux a disparu au XIXe siècle, emporté par la dégradation du site.
Au XXe siècle le château sera à Monsieur Eugène Bourdon puis à André Fargeot qui fera volontiers visiter ses vieilles pierres.
Depuis début 1989 Bruzac est la propriété d’un couple qui avec leur association « Renaissance du vieux Bruzac » s’emploient à faire revivre les deux châteaux et la chapelle hors enceinte.
Les ruines du château sont inscrites ISMH depuis le 27 septembre 1948.
photos 3 et 4 Huguette Lheraud
Ref-
« les châteaux de Bruzac « Sonia Breux et JP Pouxviel – PLB éditeur -Collection fleur de lys –
Dictionnaire des châteaux du Périgord de Guy Penaud
Note Août 2023 sur la Marthonie, de Monsieur Thierry de Beaumont-Beynac.
Photo Père Igor DR
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