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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le chateau de la Meyfrenie à Verteillac - Périgord Vert

Dernière mise à jour : 13 mars

La commune de Verteillac est à 11 km au nord de Ribérac.

Le domaine doit son nom à la famille Mayfré ou Mayfren, présente à Verteillac aux XIIIe et XIVe siècles, et dont la possession s’appelait alors “le Mas d’Alifren“, devenu vraisemblablement Mallifren, puis Malifrenie, et enfin Meyfrenie

Néanmoins les traces les plus anciennes visibles dans la construction sont du milieu du XVe siècle. A cette époque, La Meyfrenie est une simple maison forte, ou “repaire noble“, appartenant à la famille du même nom. Au milieu du XVIe siècle, les derniers héritiers sont contraints de céder le fief en échange de rachat de dettes, à Ythier Lelong.

La famille Lelong, de noblesse récente, ajoute deux échauguettes dans les angles rentrants, puis un siècle plus tard, une tour ovale, signes de son ascension sociale. En 1708, le fief passe à un neveu, François de Massacré qui y reste peu de temps. Son fils vend le bien en 1752, très délabré, à Joseph Lafon, sieur du Cheylard,

Les trois générations de cette famille qui y ont vécu auront fort à faire : d’abord, remettre en état et au goût du jour. Puis vers la fin du siècle, ajouter un pavillon et aligner la façade Sud. Et enfin, faire renaître la maison de ses cendres après un incendie en 1820. Les dépendances forment alors une cour fermée du côté est, selon une disposition fréquente. Sans enfant, Jean Lafon-Châtillon laissera le domaine à son affectionné neveu, Jean-Antoine Pasquy Ducluzeau.

Celui-ci entreprend dès 1820 la construction d’une ferme modèle comme outil de développement, à proximité du logis. Médecin, botaniste, humaniste, franc-maçon à ses heures et homme politique, il ne cesse d’innover ; dans l’organisation et les outils fonctionnels, dans la multiplication des débouchés et la transformation. Sur une trentaine d’hectares, il produit du mousseux, du vin doux, vendus en bouteilles étiquetées. Il distille également. Les bâtiments, spacieux et rationnels, sont composés avec soin. Son fils Emile poursuivra tant bien que mal le projet, fortement affecté par le phylloxéra. Mais il fera encore de grandes transformations en modifiant les façades et l’agencement du corps central, dans les années 1866.

Les Deshorties de Beaulieu, neveux de son épouse, héritent en 1897, et viendront en villégiature à La Meyfrenie jusqu’en 1920, date à laquelle ils vendent à la famille Guinard.

Lucien Guinard et son épouse Elisabeth embellissent, et aménagent un chef-lieu familial pour faire souche, projet couronné de succès puisque 9 de leurs petits enfants ont aujourd’hui une maison dans les envions proches.

La Meyfrenie échoit à leur fille ainée qui continue le projet familial à partir de 1970 avec son mari Ferréol de La Ville. L’activité agricole laisse la place à un centre équestre pendant une trentaine d’années et à l’installation d’un grand gîte de vacances dans les anciens chais. Le cinquième des six frères, Alain et son épouse Inés, grâce à une entente exceptionnelle de la fratrie, peuvent reprendre le flambeau.

Il faudra bien ces mêmes trois décennies de travaux de remise en état des bâtiments, pour permettre d’accueillir un projet de reconversion inspiré par la philosophie de M. Ducluzeau : revenir à la fonction de production en développant l’expérimentation, la transmission et la diffusion de connaissances et pratiques orientées vers le développement durable, et d’une manière générale, avec les composantes d’une vie saine. Projet commencé avec l’installation du cabinet d’architecture spécialisé en bâti ancien, puis par l’installation d’un maraîcher permaculteur. Celui-ci rapidement suivi par un boulanger installé dans l’ancien fournil à bois, puis par un couple de pharmaciens qui produit des plantes médicinales, hydrolats et huiles essentielles, suivi de près par un groupe de thérapeutes en soins alternatifs, et enfin par une cuisinière traiteur.

Ainsi, la Meyfrenie, grâce à ces jeunes initiatives qui entendent “faire leur part“, tente de participer à une évolution qui résonne avec le temps et s’inscrive dans l’histoire.


Éléments protégés MH : les dépendances, en totalité : inscription par arrêté du 5 mars 1998. Le château, son parc, la cour et le verger clos de murs, avec leurs réservoirs, en totalité : inscription par arrêté du 14 septembre 2010.


Document communiqué par le propriétaire.





photo DR (sera remplacée)

Photo DR sera remplacée

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