Le château de Berbiguières en Périgord noir

Situé en Périgord noir, proche de Saint-Cyprien, le château de Berbiguières est bâti sur une plate-forme autour de laquelle s’inscrit le village.

Avant 1125, le “château” de Berbiguières, est un poste de défense avancée de Castelnaud, appartenant à la famille de Cladech.

Durant la Guerre de cent ans (1337-1453) trois familles, les Cladech, les Veyrines et les Fréjac se regroupent pour fortifier Castelnaud, leurs descendants seront Seigneurs de Castelnaud. L’aîné en portera le nom, tandis que, pendant des siècles, la coutume voudra que le cadet des Castelnaud devienne Seigneur de Berbiguières.

En 1368 Magne de Castelnau héritière du château de Castelnaud épouse Nompar de

Caumont .

En 1420 , Brandelys de Caumont leur petit-fils voit le jour et devient seigneur de Berbiguières, comme le veut la tradition. Il épouse le 22 janvier 1444 Marguerite de Bretagne et avec sa dot fera reconstruire Castelnaud démantelé en 1442 et bâtir la partie ouest du château de Berbiguières.

Françoise de Caumont dame de Berbiguières, hérite de la seigneurie et épouse en 1574 « le Grand Bourzolles » François II de Coustin de Bourzolles, protestant convaincu et capitaine de 100 hommes d’armes et futur conseiller du Roi Henri IV.

Veuf, et père de François III, il épouse en secondes noces Louise de Vienne, qui lui apporte une dot considérable, grâce à laquelle il réalise, de 1608 à 1613, d'immenses travaux qui donnent au château sa forme définitive. Le pavillon Est est construit puis relié au corps cen trial par le porche voûté orné de quatre colonnes doriques et muni de niches permettant de monter commodément ã cheval. Le plan s’inspire du château de Saussignac de son cousin le duc de Caumont-Lauzin, de style Henri IV avec un toit à double pente « à La Mansart » couvert de lauzes.

François III de Bourzolles de Caumont, capitaine comme son père de 100 hommes des ordonnances et conseiller du roi en ses conseils d’état et privé fils du premier mariage, épouse en 1615 Gabrielle d'Orléans. Protestant fanatique, en 1623 en plein Édit de Nantes, il va détruire avec l’aide du seigneur de Bétou, l’église paroissiale de Berbiguières et Il aménagera au château un temple protestant.

Dans la nuit du 2 au 3 avril 1717, le feu prend au château, la destruction est presque totale. Ce nouvel événement sonne après 800 ans, le glas de l’ère des Bourzolles.

Jean de Bourzolles de Caumont devenu seigneur de Berbiguières en 1692, en raison des exactions de son grand-père est condamné en 1695 à verser 5000 livres qu’il ne paye pas. En 1723 cent ans après la destruction de l’église, le château et le domaine de François III de Bourzolles sont saisis aux descendants

En 1792 le château et le domaine sont vendu en biens nationaux à la famille Souc de Plancher qui remet en état le château et la nouvelle église (l'église actuelle) et les revend en 1794 au

ci-devant Marquis Arthur-Luc de Chevigné qui n'a pas émigré, et est séduit par la description du domaine à vendre « avant de comprendre qu’il s’est fait rouler… Il meurt en 1820, Elisabeth sa femme en 1822, laissant à leurs enfants une demeure presque vide.

Propriétaire du château et de nombreuses métairies, le marquis Louis-Marie François-Xavier de Chevigné qui a epousé en 1882 Hélène de la Borie de Campagne achève de restaurer le château et en agrandit les terrasses en comblant les maisons abandonnées les plus proches. Dans le même temps, il se débarrasse de toutes ses métairies. Le château lui-même est vendu en 1919.

Autrefois chef lieu d'une seigneurie de 6 Paroisses (Berbiguières, Allas, Carves, Cladech, Marnac et Saint-Germain) le domaine castral ne comporte plus alors que 70 ha.

Sa descendance le revendra en 1920 au comte de Roton et le bien restera dans la famille jusqu’en 1983.

Désormais une famille anglaise respectueuse de son histoire en est propriétaire.

Inscrit à l’inventaire des M.H. Le 6 décembre 1948.

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