La forteresse de Carlux - Périgord Noir
- Glady de Brégeot

- 27 nov. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 nov.
Carlux est construit au XIIe siècle, sur des fondations qui peuvent remonter à l’époque romaine. Cette ancienne dépendance des vicomtes de Turenne, citée en 1251, « Castrum de Carlus » est à Marguerite de Turenne (1230-1290), qui a épousé Renaud III, sire de Pons le 18 juin 1250.
Située dans le diocèse de Cahors, la forteresse de Carlux dépend de la sénéchaussée de Sarlat. C’est le siège d’une châtellenie de vingt paroisses.
Par lettres datées de 1304, Philippe Le Bel s’engage à ne jamais détacher le château de la Couronne de France, cependant, durant la guerre de cent ans, Carlux passe alternativement des Français aux Anglais. Le 21 novembre 1405, les Anglais commandés par Archambaud d’Abzac s’en rendent maîtres puis le 23 avril 1406, cette même garnison s’empare du château de Commarque amenant prisonniers au château de Carlux, Pons de Beynac, ses deux frères Aymar et Bos ainsi que l’épouse de Pons qui ne seront libérés que six mois plus tard, contre rançon. Un impôt, ordonné par le roi, sera levé sur les habitants du Périgord et du Quercy pour payer la rançon demandée.
En 1445, Jacques de Pons, vicomte en partie de Turenne, de Ribérac, sire de Montfort, de l’Ile d’Oléron, Marennes, Broue, est déclaré coupable de lèse-majesté pour participation en 1440 à la sédition connue sous le nom de « la Praguerie ». Condamné à l’exil en Espagne, ses biens sont confisqués au profit de Louis de Brézé, sénéchal de Normandie et maréchal de France.
En 1481, Louis XI ordonne le démantèlement de Carlux à Raymond de Salignac, sénéchal du Périgord.
En 1510, Guy de Pons fils de Jacques partage ses fiefs du Périgord avec son gendre Odet d’Aydie vicomte de Ribérac.
Durant la Ligue (1576-1594), en mai 1593, François d’Esparbès de Lussan, seigneur d'Aubeterre, commandant l'armée royale, prend Carlux, après un siège de trois semaines.
Au sortir des guerres de religion, Carlux devient un repaire calviniste quand François II de Coustin de Bourzolles l’achète en 1600 à Armand d’Aydie et fait construire près des ruines qui conservent un donjon et une tour d’entrée, un petit château composé d’un logis encadré de tours circulaires, qui servira de retranchement aux réformés.
Carlux a changé souvent de mains et sera aussi la possession des Vassal, des Debrial et des Vialard-Vergne.
Il est aux Noailles au moment de la Révolution.
Une pietà, sauvée de la destruction de la chapelle est conservée dans l’église paroissiale.
De 1840 à 1850, la forteresse est éventrée pour construire la route allant de Salignac à Rouffillac. En 1940, une tour surplombant la route est démolie.
Les vestiges actuels comportent trois terrasses : au centre le pied d’une tour, trois pans de murs enserrent une terrasse plus petite offrant une vue panoramique. Au Sud, les fouilles ont dégagé l’assise d’un donjon roman.
En 1990, son propriétaire, monsieur Platel en fait don à la commune.
En 1995, le Conseil Régional d’Aquitaine participe au financement de la restauration du château, suivi en 1996 par le département.
Les ruines du château sont inscrits aux Monuments Historiques depuis le 6 janvier 1927.
Le site entier est classé par arrêté ministériel en date du 7 décembre 2022.
La visite est libre.
sources - conférence des archives départementales de la Dordogne - Laure Leroux Janvier 2024
- Guy Penaud 1996 Dictionnaire des châteaux du Périgord




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