« Castelli del Chapdoil » château fort de plaine édifiée au XIIIe siècle sur un îlot un peu surélevé et entouré par l’Euche, protégé par des courtines reliant ses points de défense, était accessible par un pont-levis encadré par deux tours, près du donjon barlong. Les bâtiments servant de logis et de communs étaient groupés. Il sera pratiquement détruit durant le long conflit de « la guerre de cent ans) et ne subsisteront que le donjon roman surmonté d’un chemin de ronde avec corbeaux et quelques pans de murs.
Le château était le siège au XIVe siècle d’une châtellenie composée de trois paroisses.
Reconstruit en partie à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, le donjon verra un logis le compléter. Un pont dormant à deux arches précédées d’un petit châtelet, remplacera le pont-levis qui était à un autre emplacement. A l'extérieur de l'îlot, un magnifique colombier circulaire de même époque, complètera la nouvelle édification. Son beau donjon rectangulaire se couvrira d’une haute toiture à quatre pans avec coyaux.
Le château au sein du village, est massif avec des façades aveugles qui n’arrivent pas à rompre son charme attractif grâce à sa position sur l’ilot parfaitement paysagé...
En 1760 ce repaire noble n’avait plus haute justice que sur Chapdeuil et Bourg-de-Maisons.
À la Révolution, il sera demantelé sauf le donjon. Même la chapelle Romane construite devant les douves sera détruite et l’église actuelle du village est sur son emplacement.
La violence des évènements qui l'ont affecté a donc réduit le château à un donjon et à un corps de logis reconstruit partiellement en 1844 ; tous deux sont isolés dans l'îlot où il n'y a plus ni tour, ni courtine. Le grand portail d'entrée avec sa belle croix en pierre et sa porte piétonnière ouvre sur une large cour où se trouve, à droite a 50 m le colombier, les communs et une maisonnette limitent la cour au-delà de laquelle s'étendent les près du château. Légèrement sur la gauche, un châtelet avec archères défend l'entrée du pont à deux arches qui enjambe les douves. Dans l'îlot, à gauche, un haut corps de logis s'appuie sur le donjon barlong qui s'impose de n'importe quel endroit du village. Sa face sud présente, trois contreforts et une double arcade, surmontée d'un remarquable chemin de ronde soutenu par de magnifiques corbeaux.
Plusieurs familles illustres ont revendiqué la propriété de ce château : du XIIe au XIVe la puissante famille de La Tour (de La Tour-Blanche). Au XVe par alliance avec la maison de St-Astier, Les Peyronenc et au XVIe, Chapdeuil passera à Pierre de Pontbriand chambellan du roi Charles VII par son mariage avec Anne de Peyronenc (également héritière du château de Montréal à Issac). Hector le fils de son frère François de Pontbriand épousera Catherine de Montardit en 1584 et leur fille apportant Chapdeuil en dot en 1611 à Gaston de Foucault. En 1633 Chapdeuil revient par alliance à Jean de Fayolle par son mariage avec Catherine de Foucault et y restera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Toujours par alliance la famille Grand de Bellussière est propriétaire du château mais en 1789 leur grand tante Christine Gauthier de Fayolle usufruitière enverra son neveu la représenter dans l’ordre de la noblesse.
Aux XIXe et XXe siècles, Chapdeuil sera aux Gros de Beler descendants des Bertin et alliés aux Grand de Luxoliere de Tenteillac et en 1841 à la famille Augereau, membre de la famille qui possède actuellement le château...
Sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques le 29 février 1988 – le donjon et le pigeonnier en totalité, façades et toiture du corps de logis, le sol compris à l’intérieur des douves et celles-ci, le pont avec son châtelet.
(bibliographie - SHAP rubriques Nontronnaises 26)
Photo - Marie-Claude Pauly
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