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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château de Doissat (Doyssac) à Doissat - Périgord noir

Dernière mise à jour : 29 févr.

Le célèbre capitaine huguenot Geoffroy de Vivans, ami d’Henri IV, avait bâti, entre 1580 et 1585, un superbe château en utilisant les pierres de deux églises qu'il avait détruites, sur un château médiéval acheté avec le fief de Doissat et sa justice, à sa suzeraine Marguerite de Lustrac veuve de Geoffroy de Caumont-Berbiguières.

Le château de Doyssac, vieux de quatre cents ans, reconstruit vers 1820 ne s’imagine plus que par des vestiges tels une tour, des terrassements, une aile sur des caves voûtées et deux pavillons dont l’un porte une inscription funéraire du XVIIe siècles car aujourd’hui c’est un château XIXe classique duquel les derniers châtelains-descendants Jehan et Marguerite de Boysson seront arrachés un soir de 1944.

De Jean ler (1564-1641) qui vivra les dissonances liées aux guerres de religion à Antoine (1742-1798) qui lui sera dans la fureur révolutionnaire, la lignée de Geoffroy de Vivans farouches protestants verra la génération de Geoffroy III et Jacqueline de Caumont se convertir au catholicisme sans empêcher leur fils Joseph Geoffroy marié à Marguerite de Garrisson de rester d’ardents et irréductibles calvinistes malgré les persécutions dues à l’intolérance croissante du pouvoir, qui les font émigrer en Hollande, puis en Angleterre.

Doyssac par le jeu des héritages revient à Barthélémy de la Verrie par son mariage avec Judith du Lion de Belcastel, petite-fille de Geoffroy II de Vivans. Leur fils Paul de La Verrie-Vivans (1700-1751) épouse Jeanne de Vincens et la famille habite dans leur château de Siorac dont ils sont co-seigneurs. Antoine leur fils (1742-1798) qui a épousé Jeanne de Bouilhac de Bourzac, est spolié de tous ses biens par les conventionnels dont Lakanal qui trouve au château de Doyssac, le mobilier digne de son logis de Belvès. Antoine et son épouse décéderont chez eux dans un château dépouillé de ses tours, grilles et remparts ne se remettant pas de leur internement avec leurs filles Judith et Caroline.

Judith de La Verrie-Vivans épouse en 1801 Achille de Boysson (1778-1855) et ils s’installent en 1820 au château de Doyssac reconstruit sur la plate-forme avec des matériaux provenant de la démolition des tours et de la galerie. Les bâtiments et logis annexes disparaissent à leur tour. Doissat ou Doyssac de plan rectangulaire à trois niveaux est flanqué sur son flanc droit d'une tour carrée avec un toit en poivrières à quatre pans. La façade du logis principal est surmontée en son centre d’un fronton triangulaire.

Leur fils Amédée maire de Doyssac épouse Marie-Thérèse de Chaunac-Lanzac, présageant une période heureuse.

La Guerre de 1870 y met fin car deux de leurs fils sont tués à l’ennemi. La Grande Guerre de 14-18 voit le nom de Xavier de Boysson inscrit sur le monument aux morts. Par passation des droits, le château revient au neveu du fils d’Amédée, Jehan de Boysson officier ayant épousé en 1894 Marguerite de Cruzy-Marcilhac. A son retour à la vie civile, l’ancien colonel et châtelain est élu maire de Doissat.

Quand la seconde guerre mondiale éclate, loyaliste Jehan dévoué à son ancien chef le maréchal Pétain, ne tient pas compte des menaces de mort puis des mises en demeure de répondre aux réquisitions… Ses enfants s’en alarment mais le vieux soldat ne quittera ni sa commune, ni son foyer, considérant comme une lâcheté tout abandon.

« Le 27 mars 1944 au soir, quatre hommes armés font irruption au château…le colonel très pâle et sa femme, qui avait tenu à partager son sort, encadrés par deux hommes armés, s’enfoncent dans la pénombre de la nuit... ils avaient célébré leurs noces d’or quelques jours auparavant ».

Désormais le Château de  Doyssac à Doissat se consacre à la culture des fruits d'arbres ou d'arbustes et de fruits à coque (les noix).

Le château est également un lieu de villégiature de qualité dans un environnement campagnard intemporel.

 

 

Réf – Doyssac et sa Légende par Bertrand de Boysson

Dictionnaire des châteaux du Périgord Guy Penaud – Jean Secret p. 294.

 

 






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