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Le château de Doyssac à Doissat - Périgord noir

Photo du rédacteur: Glady de BrégeotGlady de Brégeot

Dernière mise à jour : 16 mars

Le célèbre capitaine huguenot, Geoffroy de Vivans (1543-1592), ami d’Henri IV, fait bâtir, entre 1580 et 1585, un superbe château protégé par des tours, fossés et pont-levis, en utilisant les pierres de l’église de Doyssac et du prieuré de Babiot, à la place d’un château médiéval acheté avec le fief de Doissat et sa justice, à sa suzeraine Marguerite de Lustrac, veuve de Geoffroy de Caumont-Berbiguières.

Quatre cents ans plus tard, ce superbe château, ne s’imagine plus que par des vestiges, tels une tour, des terrassements, une aile sur des caves voûtées et deux pavillons dont l’un porte une inscription funéraire du XVIIe siècle.

De Jean ler de Vivans (1564-1641), qui vivra les dissonances liées aux guerres de religion, à Antoine de Vivans (1742-1798) qui lui, sera dans la fureur révolutionnaire, la lignée de Geoffroy de Vivans, farouches protestants, voit la génération de Geoffroy III et Jacqueline de Caumont se convertir au catholicisme, sans pouvoir empêcher leur fils, Joseph Geoffroy, marié à Marguerite de Garrisson, de rester un ardent et irréductible calviniste, malgré les persécutions dues à l’intolérance croissante du pouvoir, qui les font émigrer en Hollande, puis en Angleterre en 1715. Cette émigration va entrainer une mise sous séquestre des châteaux de Doyssac, du Bosc et de Panjas. 

Doyssac, par le jeu des héritages, revient à Barthélémy de la Verrie par son mariage, en 1697, avec Judith du Lion de Belcastel, petite-fille de Geoffroy II de Vivans. Leur fils, Paul de La Verrie de Vivans (1700-1751), épouse Jeanne de Vincens et la famille habite dans leur château de Siorac, plus confortable que Doyssac dont les bâtiments souffrent d’abandon.

Une large aisance revient, quand Antoine, leur fils (1742-1798), épouse, en 1768, Jeanne de Bouilhac de Bourzac. Ils restaurent Doyssac mais vivent à Siorac. Antoine avec son beau-frère, Joseph de Coustins, va créer la « Compagnie Patriotique pour l’Europe du Nord » transportant et commercialisant le bois du Nord, qui prend une dimension nationale et s’effondre à la Révolution.

Arrêté et interné à Beaumont du Périgord, en 1793, comme père d’émigré, avec sa femme et ses filles Judith et Caroline, il est spolié de tous ses biens par les conventionnels dont Lakanal, qui trouve au château de Doyssac, le mobilier digne de son logis de Belvès.

Antoine et son épouse, mal remis de leurs épreuves, décèdent peu après, l’un en 1798, l’autre en 1800, dans un château dépouillé de ses tours, grilles et remparts.

Judith de La Verrie de Vivans épouse, en 1801, Achille de Boysson (1778-1855). Le couple s’installe, en 1820, au château de Doyssac, reconstruit sur la plate-forme avec des matériaux provenant de la démolition des tours et de la galerie. Les bâtiments et logis annexes disparaissent à leur tour.

Doyssac, de plan rectangulaire à trois niveaux est flanqué à droite d'une tour carrée avec un toit en poivrières à quatre pans. La façade du logis principal est surmontée en son centre d’un fronton triangulaire.

Leur fils Amédée de Boysson (1806-1888), maire de Doissat, épouse Marie-Thérèse de Chaunac-Lanzac, présageant une période heureuse car Ils auront 17 enfants.

Conseiller général, monarchiste convaincu, il est de tous temps membre du parti légitimiste du Périgord et succède au marquis de Campagne, comme président de ce comité et représentant en Dordogne.

Deux de ses fils sont tués à l’ennemi durant la guerre de 1870 et la Grande Guerre de 14-18 voit le nom de Xavier de Boysson inscrit sur le monument aux morts.

Par passation des droits, le château revient au petit-fils d’Amédée, Jehan de Boysson (1868-1944), marié en 1894, à Marguerite de Cruzy-Marcilhac. A son retour à la vie civile, l’ancien colonel de cavalerie et châtelain (dont le père Bernard de Boysson a été général de Division) est élu maire de Doissat.

Quand la seconde guerre mondiale éclate, le loyaliste Jehan, dévoué à son ancien chef le maréchal Pétain, ne tient pas compte des menaces de mort puis des mises en demeure de répondre aux réquisitions. Ses enfants s’en alarment mais le vieux soldat ne quitte, ni sa commune, ni son foyer, considérant comme une lâcheté tout abandon.

« Le 27 mars 1944 au soir, quatre hommes armés font irruption au château. Le colonel très pâle et sa femme, qui a tenu à partager son sort, encadrés par deux hommes armés, s’enfoncent dans la pénombre de la nuit... ils venaient de célébrer leurs noces d’or quelques jours auparavant ».

Longtemps, Doyssac a été au centre d’une des plus importantes noyeraie d’Europe et également musée de la noix.

Après moultes changements de propriétaires, le château est désormais habité par un couple de passionnés qui redonnent vie au domaine. 

 

Réf – Doyssac et sa Légende par Bertrand de Boysson

Les propriétaires

Dictionnaire des châteaux du Périgord Guy Penaud – Jean Secret p. 294.

 








 
 
 

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