Fages est construit sur le site d’un oppidum gallo-romain qui contrôlait la voie romaine de Vésonne à Divone (de Périgueux à Cahors) puis au XIIe siècle sur les bases d’un donjon de plan barlong « Turris dicta de Fagas « .
Au XIVe siècle est ajouté le logis à haut pignon à l’origine couronné d’un chemin de ronde et desservi par un escalier à vis surmonté d’une chambre de guet dans une tour octogonale.
À la fin du XVIe début du XVIIe un pavillon Médicis orienté au sud s’adosse au logis médiéval et le prolonge. Il s’élève sur 4 niveaux au plan identique juxtaposant deux salles carrées avec chacune une belle cheminée dans un décor mouluré proche de celui du château de Lanquais. Ce pavillon rectangulaire offre des baies à meneaux avec frontons, encadrées par des pilastres toscans cannelés. Au sommet de chaque travée une lucarne interrompt le couronnement de mâchicoulis composé de consoles cannelées.. Les huit cheminées couplées dos à dos forment huit conduits culminant dans une colonne de pierre blanche. Des latrines à chaque niveau sont également superposées en encorbellement sur une gaine intérieure ventilée par une cheminée et s’écoulant dans une fosse.
Le château a appartenu au milieu du XVIe siècle à Jean de Fages et Anne de Salignac de la Mothe. Leur fille Anne épousera en 1553 Joachim de Monluc (mort en 1567), frère de Blaise. En 1570 elle épouse en secondes noces Jean de Monlezun (mort en 1573) proche d’un des exécuteurs de l’amiral de Coligny. Pour protéger son château harcelé par les huguenots elle épousera en troisièmes noces Jacques de La Tour maître de l’Arsenal de Saint-Cyprien.
En 1574 le Protestant Henri de La Tour d’Auvergne vicomte de Turenne fait sauter une partie du château en représailles à l’assassinat de Coligny et laisse des reîtres s’y installer
Vers 1590, sa cousine, s’appelant aussi Anne, mariée à un autre Monlezun, fait remplacer la tour d'escalier ébranlée en 1574. La charpente du logis gothique est redescendue et le chemin de ronde non rétabli repose depuis quatre siècles sur les denticules des mâchicoulis.
En 1637, le château appartient à Bernard de Montesquiou, chevalier, seigneur de Fages, Saint-Cyprien, Tursac, Le Bousquet. Le 28 janvier 1700, dans La Chapelle du château sa petite fille Marie de Montesquieu de Montluc épouse Bernard de Hautefort, dit le marquis d'Ajat, et lui apporte le château de Fages. Il passera par une série d’alliances aux familles d’Arlot de la Roque et au XVIIIe siècle le château appartiendra au comte Henry François Athanase de Taillefer qui émigrera à La Révolution. Au XXe siècle il sert de séchoir à tabac, puis d'usine d'équarrissage. En 1941 il est racheté par le directeur des sucreries Say qui utilise les carcasses de l’usine d’équarrissage pour « le noir animal » nécessaire au blanchiment du sucre. Il va démembrer le domaine de 44 ha sans tenir compte de l’arrêt ministériel qui protège le site. Le château abandonné sis sur seulement un peu plus d’un ha, voit ses toitures Renaissance s’effondrer emportant les plafonds à la Française, les boiseries. Le château va être pillé et saccagé par les vandales jusqu'en 1964.
Le 17 février 1964 Louis Durand Architecte en devient le nouveau propriétaire. Il obtint en 1965 le prix de « La Plus Belle France » pour ses premiers travaux de sauvetage du monument. Après avoir consacré une grande partie de sa vie à la sauvegarde de ce monument historique, il est décédé le 11 avril 2020.
Ses enfants, qui ont grandi au château, tentent de poursuivre son œuvre et ont obtenu de
la Drac (Direction Régionale des Affaires Culturelles Nouvelle-Aquitaine) de la Fondation du Patrimoine, des VMF et à un mécénat, de pouvoir assumer la première phase des travaux salvateurs sur la toiture du logis Renaissance commencée en février 2024. La seconde phase avant la remise des lauzes, nécessite la reprise des charpentes et des assemblages défaillants.
Cet encouragement permet aux héritiers d’envisager d’autres travaux indispensables pour l’ouverture à moyen terme, des intérieurs .
Les ruines du châteaux et leurs abords sont inscrit le 7 janvier 1944 et le pavillon Renaissance est classé le 9 septembre 1965.
ref - dépliant château de Fages (propriétaire)
Article_Fages_Guide Chefs d'oeuvre en péril.pdf
Article Fages_Périgord Magazine.pdf
_ Article_Fages_Revue Art et Histoire.pdft
Tuy
Article_Fages_Vieilles demeures en Pgd.pdf
Article VMF n°52 Avril 1972.pdf
_ Evolution chateau de Fages au 20ème siècle.pdff
La DRAC s’est engagé dans la protection du toit du pavillon Renaissance -
photo DR
crédit photo Pâquerette Durand
La Chapelle
voûte de La Chapelle
charpente du logis (habitable)
Jambage de la cheminée de même époque et facture que celle des La Tour d’Auvergne de Lanquais - (renforcée en 2023 par la DRAC)
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