En 1489, François 1er de Caumont (1453-1514), qui possède également le château de Castelnaud qui conservera son rôle militaire, fait bâtir pour sa dame, Claude de Cardaillac, le château des Milandes qui devient la demeure principale des seigneurs de Caumont.
Si des éléments architecturaux du Moyen-Âge y sont conservés, il présente des logis asymétriques avec des tours carrées ou circulaires et des tourelles en encorbellement coiffées de poivrières. Les balustres des terrasses, les lucarnes des toits, les fenêtres à meneaux couvertes de vitraux vont l’inscrire dans la Renaissance flamboyante.
Les seigneurs de Caumont se placent en fervents contestataires de la religion catholique, les mettant en péril.
Jacques Nompar de Caumont, duc de La Force (1558-1652), arrière-petit-fils du fondateur des Milandes, assiste, au côté de ses parents, au mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois le 18 août 1572. Il échappe miraculeusement au massacre de sa famille lors de la Saint -Barthelemy et est recueilli au château des Milandes par son oncle Geoffroy et sa tante Marguerite de Lustrac. Geoffroy sera certainement empoisonné et les catholiques récupèreront le château en 1578.
Anne, fille de Geoffroy, est déshéritée par sa mère, à la suite de son mariage, en 1595, avec le catholique François d’Orléans-Saint-Pol, futur duc de Fronsac et c‘est Jacques Nompar de Caumont qui hérite des Milandes et de toutes les possessions de son oncle, en Sarladais. Dévoué serviteur d’Henri IV, il est dans le carrosse royal le 14 mai 1610. En 1622, Louis XIII lui donne le bâton de maréchal de France, promis par Henri IV. En 1630, il commande l’armée d’Italie et le roi le nomme duc et pair. Il se retire dans son château de La Force et, à sa demande, il sera inhumé aux Milandes en 1652.
Confiant l’entretien des terres aux fermiers, les Caumont-La-Force le garde jusqu’à la Révolution où il est vendu comme bien national, noté « propriété de Caumont émigré », à Etienne Fleurac et Pierre Delpeyrat qui, quatre années plus tard, le divisent.
En 1893, les Milandes sont au lieutenant-colonel Michel Tournier qui, avec sa femme, le cèdent à un riche industriel Charles-Auguste Delbret-Claverie et son épouse. Avec l’aide de l’architecte Henri Laffillée, des travaux titanesques y sont effectués dans l’esprit néo-gothique et néo-Renaissance en rajoutant tours et balcons. Un chai ultra-moderne et une ferme complètent l’ensemble. En 1908, Jules Vacherot, architecte paysagiste crée, dans le prolongement du château, un jardin à la Française entouré d’un parc à l’Anglaise.
En 1932, la veuve d’Auguste Claverie se sépare du domaine qui devient la propriété du docteur Henri Malès. En 1937, Joséphine Baker, célèbre meneuse de revue, lui loue le château qu’elle achète dix ans plus tard avec son mari, Jo Bouillon. Elle y développe un complexe touristique avant-gardiste baptisé « Village du Monde » et y vit avec ses douze enfants, adoptés de neuf nationalités différentes, qu’elle surnomme sa « tribu arc-en-ciel ». Ses dépenses vont l’amener à la ruine, l’obligeant, en 1968, à revendre le château pour un dixième de sa valeur.
Après son expulsion violente des Milandes, la princesse Grace et le prince de Monaco deviennent ses mécènes. Le 24 mars 1975, pour célébrer ses cinquante ans de carrière, elle inaugure la rétrospective « Joséphine à Bobino ».
Le 12 avril 1975, des milliers d’admirateurs l’accompagnent lors de ses obsèques à la Madeleine.
En 2001, Henry et Claude de Labarre rachètent le château (inscrit au titre des monuments historiques en 1986) et leur fille, Angélique de Labarre de Saint-Exupéry, le gère, devenant à son tour la « Dame du château ».
En 2012, le château est labellisé « Maison des Illustres » par le ministère de la culture, en consacrant ses pièces à la résidente la plus connue, Joséphine Baker, avec une présentation de ses costumes de scènes, en récréant ses lieux de vie sans oublier une évocation de sa vie de résistante au service de la France Libre.
La chapelle, enclavée dans la propriété, était déclarée propriété de la commune et inscrite au titre des monuments historique depuis le 9 juin 1926.
En 2016, Angélique de Saint-Exupéry, après un long bras de fer avec la municipalité, a pu racheter la chapelle, numérotée sur la matrice cadastrale, devenue sans attribution en 1956.
Elle y a consacré des années de travaux pour rendre son faste à ce monument bâti entre la fin de l’époque gothique et le début de la Renaissance (1489 et 1503).
Le jardin a reçu, en 2018, le label de « Jardin Remarquable » et l’art de la fauconnerie est à l’honneur, avec 59 rapaces qui s’ébattent dans un parc de 6 ha.
Le 30 novembre 2021, 46 ans après sa mort, Joséphine Baker est devenue la sixième femme à entrer au Panthéon.
« Le Périgord des châteaux et des manoirs » Dominique Repérant Chêne 1988
Wikipedia.org- milandes.com – mondomicile.centerblog .net
Shap bulletin tome CXLV année 2018






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