Le château de Paluel situé dans le Périgord Noir, à Saint-Vincent de Paluel est un édifice bâti aux XIIe et XVIe siècles, entouré d’une double enceinte quadrilatère. Edifié sur un promontoire au centre de l’entière propriété, dominant le ruisseau Enéa à deux kilomètres en aval du bourg, En 1463 Jean VIgier qui est seigneur de Paluel rend hommage au vicomte de Turenne. Sa fille Mathilde a épousé Pierre de Gimel en 1446.
Pons de Gimel (1485-1543) petit-fils de Pierre, épouse en 1520 marguerite de Chaumont. Il héritera de tous ses oncles et ses tantes mais son élévation fut surtout due à ses exploits militaires, chevalier en 1510 après avoir participé aux Guerres d’Italie à la suite du roi, il reconstruira le château en l’entourant d’une double enceinte quadrilatère.
Le 18 septembre 1600 la damoiselle Jacqueline de Gimel âgée de 15 ans épouse Jacques de Durfort très haut et puissant seigneur. 1650 à 1700 Paluel est abandonné et Jean de Durfort arrière petit-fils de Jacques, le vend le 13 juillet 1700 à Antoine d'Aymerique. Ses descendants le possèdent encore au début du XIXe siècle et le lègue au marquis de Seilhac. Les Seilhac le revendront vers 1875 au docteur Vialard-Goudou qui fera des travaux bien pensés, notamment dans La Chapelle.
Au début du XXe siècle , le Prince Louis de Croÿ, dont la mère est née de Durfort de Civrac de Lorge, achète le château de Paluel et ses métairies, ainsi que le petit château de Saint-Vincent-de Paluel et le château de Commarque entièrement en ruine pour utiliser ses pierres qu’il destine à la restauration de Paluel. Il s’y installera après y avoir fait d’énorme travaux. Il sera maire de Paluel de 1892 à 1919.
Par arrêté du 5 novembre 1927, le château est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Dans les années 1930 le Prince de Croÿ autorise « la Cagoule », un groupe terroriste d’extrême droite, à entreposer un stock d'armes dans les souterrains du château .
Lors la Seconde Guerre Mondiale, en 1942, quand les Allemands envahissent la zone libre pour occuper l’ensemble du territoire français, le prince, s'inquiéte de cet arsenal et se rend auprès du juge de Sarlat pour avouer l'existence du stock d'armes. Ces armes, finiront par servir la Résistance.
Le Château est incendié en juin 1944 par la Division SS Das Reich de retour d’Oradour sur Glane. Alors qu'elle s'apprête à monter vers le front de Normandie, la Division rencontre, au bas du château, un résistant armé et l'abat. Une stèle au bas du château commémore cet évènement.
En ruine, il n'est jamais restauré et la végétation prend alors le dessus.
En 1968 le château sert de cadre au tournage du film « Le Tatoué« de Denys de La Patelière avec Louis de Funès jouant le rôle d'un marchand d'art et Jean Gabin celui d'un comte et châtelain désargenté qui en échange de son tatouage de Modigliani, demande la rénovation du château.
la réalité rejoint la fiction, quand en mars 1988 au fonds d’un puits, le corps identifié d’un trafiquant de drogue, a été retrouvé.
Les ruines du château appartiennent ensuite au professeur Jean Lassner pionnier de l'anesthésie. Il avait choisi d’habiter dans la grande ferme en contrebas du château. À sa mort en juillet 2007, ses enfants mettent en vente la propriété. En 2010, le site est complètement nettoyé par Kevin Cartledge, un nouveau propriétaire britannique. Toutefois, le propriétaire n'arrive plus à payer ses dettes et met le château aux enchères en septembre 2017. Sa mise à prix est de 250 000 euros. L’association « Adopte un château », se fixe pour objectif de collecter la somme de 500 000 euros pour racheter et rénover l’édifice, en réunissant 10 000 donateurs qui deviendraient copropriétaires. Cependant, la somme réunie est insuffisante et le 21 septembre 2017, lors de la vente aux enchères à Bergerac le château et la propriété de 36 hectares sont adjugés à Étienne Cluzel, un restaurateur de 31 ans originaire du Pays pour la somme de 853 000 euros. Une société luxembourgeoise a surenchéri de 10 % lors du délai légal de dix jours qui a suivi la vente. Le 21 décembre 2017, le juge de l'exécution de Bergerac a estimé cette surenchère irrecevable.
Le premier travail d’Etienne Cluzel et de sa famille qui le soutient, a été de nettoyer la végétation qui avait envahi le château et les abords, mettant en danger la structure globale des ruines.
Des travaux d’urgence sur la route Est sont programmés afin d’éviter l’effondrement des murs de soutènements. Un projet global de restitution des toitures est en préparation en concertation avec les services architecturaux.
Des moutons participent activement au nettoyage.
Donc j’ai fait des photos du château tel qu’il m’est apparu et promis au père d’Etienne de revenir d’ici quelques mois. En attendant il me précède pour me montrer à moins de 2 km de Paluel, leur Château de Sirey situé à Prats de Carlux, acheté « une bouchée de pain » en 2008 et sur lequel son fils et lui-même ont fait des miracles en y travaillant durant 4 ans . Une bouteille de gaz défectueuse, en 1993 est à l’origine de l’explosion de la partie droite du château des XVe et XVIe siècles.
Si vous aimez merci de liker -
Photo 2 - Marie Haond
Photos 5 avant 1944
Photo 6 - communication Frédéric Deneux
Photos 7…et 8 Château de Sirey
avant juin 1944
le château de Sirey à Prats de Carlux en 1993
le château de Sirey sauvé par Étienne Cluzel et sa famille.
Comments