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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château de Peyraux au Lardin-Saint-Lazare - Périgord noir -

Dernière mise à jour : 3 juin

Bâti au flanc d'une colline au sommet de laquelle subsistent les restes d'un oppidum gallo-romain, le nom de Peyraux a pour origine Peyradibous qui signifie endroit pierreux.

Vraisemblablement la première construction a été faite pour garder la source alimentant en eau l'oppidum : il reste près de la fontaine des figurines Renaissance.

Une première mention de Peyraux figure dans le testament de Guillaume de Peyraux en 1302. Peyrals en 1411 et castrum de Peyralibus en 1486.

Depuis cette date, en filiation directe par les femmes, Peyraux est demeuré dans la même famille. Après les Peyraux, ce furent les Montauriol, puis les Flamenc, les Badefols et enfin depuis 1628 les Royère qui s'y succédèrent par alliance.

Le premier château fut vraisemblablement édifié sur des caves du XIIIe siècle, là où se trouve aujourd'hui le châtelet des communs, voisin d’un colombier.

Il est fait mention de l'édification en 1450 d'un château neuf défensif sur une terrasse à l’est. Les différentes reconstructions vont toujours prévaloir au niveau de sa défense. En 1451 Jaubert de Flamenc se dit seigneur de Peyraux puis Guillaume Flamenc jusqu’à son décès en 1488. Sa fille Françoise sera seule et unique héritière de tous ses biens et elle va épouser en 1497 Pierre de Pompadour seigneur de Château-Bouchet et en 1508 en secondes noces Gauthier de Badefols (d’Ans).

- Peyraux au XVIe siécle -

Françoise Flamenc sera à l’initiative de l’organisation générale du château. Celui-ci sera précédé d’une vaste basse-cour fortifiée qui en défendait l’accès. Son bâtiment principal sera très développé en hauteur, de plan rectangulaire allongé flanqué de grosses tours circulaires en façade postérieure ouest (dont l’une sera décapitée à la Révolution) et l’autre couronnée de mâchicoulis et chemin de ronde avec toiture en poivrière. Une tour d’escalier en vis en façade sur cour disparaîtra aussi. L’étage de soubassement abritait de grandes caves (des chais), un rez-de-cour, un premier étage avec de larges fenêtres et un étage de combles.

La partie nord est bien conservée avec ses appuis de fenêtre de profil gothique flamboyant et croisées de fenêtres, soit à petit chanfrein droit ou à listels.

Le 2 décembre 1541, Leur fils Jean de Badefols se mariera « au lieu et place de Peiraux ».

Le 8 août 1600 Guy de Badefols chevalier, seigneur de Peyraux acquiert d’Henri de Navarre, justice haute, moyenne et basse sur les seigneuries de Badefols, Saint-Lazare et Saint-Nicolas, détachées de la châtellenie d’Ans, faisant de Peyraux le siège d’une seigneurie haut-justicière . La défense du château va être renforcée par de grandes canonnières « à la Française » côtés vallée et nord et reprise des parties hautes avec nouveaux chemins de ronde au sommet des tours et des aménagements divers tels que cuisine dans l’étage de soubassement et reprise de des grandes fenêtres.

- Peyraux au XVIIe -

Louis son fils qui sera le dernier de son nom , fait construire la tour sud-est avec de petites ouvertures de tir circulaires pour armes légères et fera creuser le canal bordant l’avant-cour. Il aura fait bénir La Chapelle le 19 juillet 1622. Son héritage ira à son neveu François de Royère, fils de sa sœur Marguerite de Badefols et de Philibert de Royère. Louis laisse d’immenses revenus et les seigneuries de Badefols et de Peyraux sont ainsi transportées dans la famille de Royère.

En 1635 François de Royère va tuer Antoine Magrand Avocat du parlement de Bordeaux et devra capituler après tentatives de résistance de ses gentilshommes au siège des troupes du duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne et payer une grosse indemnité au fils du légataire en lui laissant la jouissance du domaine pour quatre ans, durée au cours de laquelle François et son épouse résideront au château de Badefols.

Une nouvelle campagne de travaux sera entreprise après 1640. Le millésime 1688 se retrouve sur un arc de porte des dépendances.

Gabriel-Jacques de Royère Marquis de Peyraux, succédera à son oncle Dominique de Royère propriétaire de la fin des années 1720 jusqu’en 1765 continuant son œuvre de remaniement du château. Les travaux de terrassement, d’élargissement du château avec couverture d’un haut toit en ardoise, une reprise de la façade sur cour ouvrira largement les fenêtres. Une partie des remarquables communs peut aussi leur être imputée. Au-dessus d’une des portes de la partie « nouvelle » la date de 1760 figure.

Gabriel-Jacques de Royère confiera la création des peintures décoratives de sa grande salle à Gabriel Bouquier professeur de ses enfants et peintre Terrassonnais. Ce dernier devint Conventionnel et vota la mort de Louis XVI.. Gabriel-Jacques sera arrêté et mourra à Sarlat.

Jean-Marc de Royère Evêque de Castres et son neveu François de Royère vont émigrer et la municipalité de Beauregard-de-Terrasson décidera de la démolition des tours de Peyraux, symboles de féodalité. Des bœufs arracheront la première toiture qui en s’effondrant blessera grièvement un des démolisseurs. La marquise de Royère le soignera avec dévouement et les révolutionnaires arrêteront là le démantèlement. La tour sud sera découronnée, puis à la restauration recouverte d'un toit en « bonnet d'évêque ».

En 1920 les grands-parents des actuels propriétaires reprirent le château à leurs tantes car le Marquis de Peyraux Gaston de Royère, Maire de Beauregard s‘était éteint en 1886 sans enfant.


Ce sont les parents des actuels propriétaires qui feront abattre une galerie qui datait de 1820 pour permettre la création d’un jardin en terrasse d’esprit médiéval sur 1,5 ha autour du château.

Désormais le abords du château sont présentés pour les journées du patrimoine et celles consacrées aux jardins début juin.

Le château (XVe-XVIlle siècles) est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis le 6 décembre 1948, les façades et toitures des communs depuis le 15 mai 1974. Est inscrit depuis le 5 août 1985, l‘ensemble formé par le château, ses terres et ses abords sur 160 ha.

Sources : Périgord de Marc Blanpain

Dictionnaire des châteaux du Périgord - Guy Penaud

Le Périgord des Mille et Un Châteaux - Jacques Lagrange - Pilote 24

Communication avec les Propriétaires du château des Peyraux

et recherches personnelles internet



Photos - Bernard Séris -

à droite la tour découronnée à la Révolution et recouverte en « bonnet d’évêque »

châtelet d’entrée - (et les communs) -


tour couronnée de Mâchicoulis et chemin de ronde avec toit en poivrière


La tour médiévale découronnée lors du siège de Peyraux de 1635 -


entrée des jardins -




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