Sur la terrasse d’une falaise à pic sur la Dordogne, un prieuré « prioratus de Verinaco » est fondé par l'abbaye charentaise de Saint-Jean-d’Angély vers le XIIe siècle.
Au lendemain de la guerre de cent ans, sur les fondations du prieuré aurait été édifié un premier repaire noble qui servira de tour de guet, comme en témoignent les deux tours rondes dans la cour. A cette époque, il appartenait à la famille limousine des de Cornil.
En 1541, Françoise de Cornil épouse Gilibert de Durfort, lui apportant Veyrignac et le château de Rocanadel, près de Veyrignac.
Joseph de Durfort, sans héritier, va léguer Veyrignac, en 1695, à François de la Brousse, proche des vicomtes de Turenne. Le château s’avére être « inhabitable » et pourtant, ce sont ses neveux qui l’occuperont.
Veyrignac est, au XVIIIe siècle, la propriété de Marc Joseph de Caors de Saint-Sernin et sa fille Marie-Angélique, en épousant, en 1757, le comte Pierre de Termes, seigneur de Termes, Veyrignac, Rocanadel et Lasvaux, colonel des beaux grenadiers de Laroche-Jacquelin, corps d’élite de la garde royale, lui apporte ses biens en dot.
Le château de Veyrignac, de style néo-classique, est reconstruit. Une pierre, retrouvée dans le jardin portant la date de 1787, donne une indication précise. Le logis a trois niveaux (le second étage est mansardé), ses toits sont en ardoise et il possède une porte d'entrée sur perron, arrondie, encadrée de pilastres. La façade dispose en outre de deux pavillons faisant saillie, hauts de deux étages. Côté nord, la façade donnant sur la rivière est remaniée.
Le château ne sera pas vendu en bien national mais le mobilier qu’il recélait fera l’objet d’une vente aux enchères sur place.
Leur fille, Angélique épouse Jean-Pierre de Pascal et ils résideront à Veyrignac avant de le céder, vers le milieu du XIXe siècle, à Charles de Formigier de Beaupuy de Génis et à son épouse Elisa de Cugnac qui feront à leur tour quelques travaux et y accueilleront toute la « bonne société des environs ».
En juin 1944, en raison de l’activisme des résistants dans ce secteur, le château de Veyrignac est incendié.
Nadalette de Prin, petite-fille de Génis, s’emploie à obtenir des indemnités de guerre et le fait en partie reconstruire, mais ne pouvant faire face, elle doit le céder.
Depuis 1994, les actuels propriétaires vont poursuivre la mise en valeur du château sur son domaine de 25 ha de prairies, de garennes et de bois. Le parc de 5 ha n’avait plus aucun jardin et leur ambition va être de récréer un écrin comme il pouvait l'être au XVIlle siècle. Leur voisin et ami, Patrick Sermadiras, propriétaire du manoir et des jardins d’Eyrignac, va dessiner les jardins en surplomb de la Dordogne et il leur faudra plus d’une dizaine d’années pour arriver à finaliser les jardins italiens, français et anglais, avec des pièces et couloirs d’eau, des topiaires scandant chaque espace et une roseraie voulue par Chantal Baudron dont une rose porte le nom.
La propriété est privée mais la châtelaine, passionnée de botanique, ouvre les grilles de sa demeure au public à l'occasion des "Rendez-vous aux Jardins" trois jours en juin.
Le site a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1962 avec une extension le 30 septembre 2013 pour l’ensemble des bâtiments.
Sources – documents transmis par les propriétaires
Photo Bernard Séris



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