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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château des évêques à Plazac en Périgord noir

Dernière mise à jour : 13 nov. 2022

Plazac entre Montignac-Lascaux et les Eyzies est à proximité de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Sergeac et Peyzac-le-Moustier. Plazac est arrosé par un ruisseau, le Vimont., 20 à 25 sources existent sur le territoire.


Plazac a été fondé au Moyen Age, autour de son église Romane Saint-Martin qui était la chapelle de la résidence fortifiée remontant à la fin du XIIe siècle qui deviendra au cours des siècles, l’une des principales résidences d’été des évêques de Périgueux. Ceux-ci considéraient le pape comme le maître de l‘église et leur pouvoir et leurs privilèges seront confirmés par des bulles en 1154 à Raymond de Mareuil et en 1187 à Pierre II Minet.

Pour protéger l’église Saint-Martin de Plazac, l’Évêque de Périgueux fera construire un véritable complexe fortifié (fortalicium de Plazaco) organisé afin que chaque côté devienne imprenable grâce à plusieurs ailes délimitant une cour centrale, protégée par des courtines défensives. L’Eglise Saint-Martin impressionnante par les 24 m de sa tour du XIIe siècle, possède une nef longue de 30 m percée d’une série de chapelles. La tour dite « maîtresse » est percée de deux poternes. Le beffroi est desservi par un escalier de pierre bâti dans l’épaisseur des murs. Les Èvêques de Périgueux « seigneurs de Plazac » occuperont les lieux pendant près de six siècles…

Ce complexe fortifié résistera en novembre 1397 à une attaque du Comte du Périgord Archambault VI du parti de l’Anglais, qui possédait le château de Montignac, Cette attaque voulait contrer l’autorité, le pouvoir et l’indépendance du Seigneur Évêque Pierre Durford en son château de Plazac.

Pendant les guerres de Religion (1562-1598) , Montignac et son château appartenaient à Henri de Navarre futur Henri IV. La Roque Saint-Christophe, au Moustier, était occupée par les protestants. Le 27 janvier 1586, l’armée et le duc de Mayenne, chef des ligueurs, vint à Plazac, et ses soldats occupèrent le château . Mayenne, frère d’Henri de Guise, s'empara de Montignac avant de repartir ; mais les Ligueurs occupèrent Plazac jusqu'en 1591, d'où ils furent chassés par les soldats du duc de La Force. Au XVIe siècle, une prison pour femmes existait dans une petite tour carrée avec oubliette et même une chapelle.

Nota Bene pour vous donner une idée de la puissance des Évêques - Les quatre baronnies du Périgord tenues par quatre puissants barons égaux en orgueil, étaient Beynac, Mareuil, Biron et Bourdeilles. Pourquoi quatre ? … parcequ’il faut être quatre pour porter le trône de tout nouvel évêque faisant son entrée à Périgueux et cela donnait lieu à chaque fois à de terribles luttes d’étiquette. Les plus enragés étaient les sieurs de Bourdeille et Biron qui par exemple, à l’entrée du révérend Père en dieu Foucauld de Bonneval, le ler janvier 1532 arrivèrent escortés chacun de quelque trois ou quatre mille hommes armés jusqu’aux dents, pour être en tête.


La Fronde (1648-1653) - Au début du règne de Louis XIV, les frondeurs, partisans du Prince de Condé, révoltés contre Mazarin, occupèrent Périgueux. Le 16 avril 1652, environ 1500 hommes, venant de Périgueux, attaquèrent Plazac. Les habitants, réfugiés dans l'église et le château, résistèrent et ne se rendirent pas.

C'est en 1657 que le donjon du 12ème siècle fut transformé en clocher, avec une grosse cloche fondue par le sieur Boyer et couronné d'un lanternon imposant, couvert de lauze.

La Révolution - Le 8 mars 1789, convoqués au son de la grosse cloche, les habitants de Plazac rédigèrent leur cahier de doléances destiné aux nouveaux députés des Etats Genéraux. Aux derniers jours du mois de janvier 1790 eut lieu dans tout le Périgord, « la guerre des girouettes et des bancs de l’église ». Les habitants de Plazac sortirent les bancs de l’église, enlevèrent leurs girouettes, coupèrent un grand arbre et creusèrent un fossé dans la place.


Son intérêt au point de vue de l’histoire et de l’art a suscité son classement au titre des Monuments Historiques par arrêté du 6 juin 2005.









la tour devenue clocher - vue prise à la hauteur de la Maison Noble des Calvimont -









en 1832 Monsieur Dubois propriétaire du Château de Chaban et receveur des postes à Perigueux fit construire une halle sur l’emplacement où deux maisons brûlèrent en 1652.


le ler Septembre 1939 le gouvernement français décrète la mobilisation générale. les Alsaciens et Mosellans doivent dans les heures quitter tout ce qui leur appartient. Strasbourg devint une ville morte. Périgueux devient capitale alsacienne. 498 (soit 85 %) des communes vont accueillir des Alsaciens. Aprés l’armistice de juin 1940, 20 % choisissent de rester. Après la guerre beaucoup d’Alsaciens retissèrent les liens et les jumelages virent le jour. À Plazac les habitants logèrent les réfugiés alsaciens de la commune de Bootzheim de septembre 1939 à Septembre 1940 sous la protection du Prince de Monaco.

Ce petit village dominé par son église Romane laisse s’écouler en pente douce la perspective de ses maisons aux tours carrées, leurs toits périgourdins à coyaux (L’utilisation de coyaux permet d’éloigner les eaux de pluie du mur) ainsi que ses fontaines, ses lavoirs, ses pigeonniers et la halle.


Au-dessus du Chateau et au pied de la tour sont apparus les restes d’un cimetière chrétien du Xe et XIIe siècle donc datant d’avant le recours au sarcophage monolithe et avant même d’avoir élevé la tour. Le lieu reste étrangement bucolique par la présence de buis de plus de 400 ans semblant veiller sur les quelques 21 000 personnes enterrées par couche successive sur une profondeur de 2,50 m.




Plazac est classé comme l’un des plus beaux villages de France avec ses lavoirs, ses fontaines et ses pigeonniers. Son jardin médiéval concourt à l’authenticité du lieu.




Maison Noble de Calvimont




le lavoir en bas de la Maison Noble des Calvimont





un manoir Renaissance en descendant au lavoir











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