le château du Logis à Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert - Périgord Vert
- Glady de Brégeot
- il y a 4 jours
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Le château du Logis à Javerlhac-et-la-Chapelle Saint-Robert est situé sur la rive gauche du Bandiat à 100 m de la route départementale d’Angoulême à Nontron, et à 30 km de Brantôme.
En Périgord, le dix neuvième siècle a vu se construire les deux tiers des châteaux existants. Signe de réussite sociale, les notables eurent leurs châteaux ou les firent reconstruire à l’emplacement de châteaux plus anciens. L’arrivée du chemin de fer comptera dans cette émergence des châteaux de campagne.
Le château du Logis a remplacé le Château de la Forge dont certains éléments architecturaux de la cave et de la cuisine le confirment du XVIe siècle, avec en outre, une date « 1522 » sur la façade Est ou les piliers de l’escalier en forme de canons
Il sera revendu par la famille Bourdage et reconstruit de 1881 à 1892 dans un style néo-Renaissance, par Jean Édouard Dolezon, riche propriétaire du grand magasin parisien « Aux Travailleurs », que son fils Charles conservera jusqu’en 1950.
Cette forge de La Chapelle Saint-Robert est mentionnée pour la première fois vers 1533, lorsque Marie demoiselle de Saint-Martin, épouse Jean Faure, seigneur de Beauvais.
Au XVIIe siècle, le chevalier Léonard de Lambertie, propriétaire de la forge de l’Espinasse en Limousin épouse Marie de Fontlebon qui lui apporte la forge de La Chapelle Saint-Robert. Leur fils Charles reçoit en 1741 une commande de Versailles pour 151 canons.
Les forges de Ruelle (Charente) et de Javerlhac fournissent l’Arsenal de Rochefort, en canons de Marine.
En 1750, Blanchard de Sainte-Catherine loue la forge à son propriétaire du moment, le Comte de Roffignac.
300 ouvriers fondeurs et une foule de métiers travaillent à la forge, charbonniers, forgerons, charpentiers, ingénieurs ainsi que tout un monde de transporteurs-charretiers et le
fourmillement des tâcherons, que génère cette industrie.
Blanchard de Sainte-Catherine livre 253 canons de 1761 à 1765. Il fut pourtant le protégé de Choiseul, de Madame Adélaïde et du Duc d'Orléans. S'il réussit, grâce à Maritz, à obtenir une commande de « 200 canons de 24 et de 30 mortiers de 12 pouces avec leurs affûts › pour l'Espagne en 1768, elle lui occasionna de sérieux déboires et fut la cause déterminante de sa faillite finale. En 1772 à 49 ans, il meurt ruiné, certaines créances royales n’étant pas honorées, amenant l’arrêt complet de la forge en 1775. La Révolution et l’Empire (1790 à 1807) la verront placée sous séquestre national.
La reprise de l’activité se fera en 1833 pour s’arrêter définitivement en 1870.
Aujourd’hui, le château du Logis avec son parc de 4 ha et ses arbres rares, abrite les ruines des hauts fourneaux d’une forge royale du XVIe siècle qui vit son apogée sous Louis XV, liant son histoire à celle de la sidérurgie et des forges du Bandiat. L’association Loralyr veille à sa conservation.
Les actuels propriétaires de ces lieux, tombés sous le charme de cet environnement, il y a une quinzaine d’années, ouvrent leur maison à l’événementiel et dispose de possibilités d’hébergement. Ils participent également à la mise en valeur des châteaux du Périgord Vert.


vestige de la forge royale de la Chapelle Saint-Robert


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