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Le château de Marzac à Tursac en Dordogne

  • Photo du rédacteur: Glady de Brégeot
    Glady de Brégeot
  • 25 janv. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 18 heures

Le premier seigneur de Marzac mentionné est Guichard de Marzac sénéchal du Périgord et du Quercy qui en 1294, envoya une lettre au bailli de Sarlat pour faire lever des soldats, afin de défendre la province contre les anglais.

La guerre de cent ans (1337-1453) battra son plein entre le roi de France et le roi d’Angleterre et ses belliqueux partisans dont Archambaud comte de Périgord.

En 1420, excédé par les incessants combats, le commandant pour le roi de France de la citadelle de Montignac, Richard de Gontaud de Badefols va s’emparer du repaire, aux mains des anglais.

La famille Campniac est la première à avoir durablement disposé de la seigneurie.


Le château actuel a été reconstruit à la fin du XVe siècle par Hélie de Campniac, sur les ruines d’un fort. Il est implanté et bâti de façon à prendre en enfilade un méandre de la Vézère en aval de Tursac. Composé d'un logis barlong flanqué de quatre tours circulaires, surmonté de mâchicoulis et de chemins de ronde, ses façades sont percées de fenêtres à meneaux. Un fossé isolait le château qui défiait ainsi les assauts alternatifs des Anglais et des Français.

Marzac passe ensuite à son fils Ebrard qui transmet l’héritage à son propre fils François, qui le perd au profit de la maison de Roffignac à la suite d'un décret. le fief passera à Christophe de Roffignac (mort en 1572) seigneur de Couzages et de Marzac et partie à Pierre de Sireuil.

Une chapelle au XVIe siècle (utilisée comme chapelle funéraire) sera ajoutée et à une centaine de mètres.

À l’ouest-nord du logis un pigeonnier monumental du XVIIe à trois dômes d’ardoises et ses multiples boulins confirme les privilèges des seigneurs.

De très beaux communs du XVIIe siècle avec de belles belles lucarnes ferment la cour d’honneur par lequel on accède par un porche.

Côté plateau, s’accolant à la tour carré d'escalier à vis et reliant le château, un cloître faisant saillie, avec des galeries voûtées d’ogives qui ne datent que du « Grand Siècle », rompt avec l’esprit médiéval de l’ensemble. Sous Louis XV le fief est élevé en marquisat. Le château a appartenu à Madeleine Marie Bart (1697-1781), petite-fille du célèbre corsaire Jean Bart, dont la famille posséda Marzac de 1756 à 1859, mariée en 1732 à Marc de la Barthe de Thermes (1707-1787) ). En 1756 leur fille Marie de la Barthe de Thermes épousera François de Carbonnier (1727-1802), qui héritera de François de Roffignac son grand-oncle, des terres de Tursac, de Reignac, de Puymartin et de Lasserre del Duguat dans les vallées de Beunes, qu’il conservera malgré la Révolution.

En 1864, le domaine passe dans la famille de Fleurieu à la suite du mariage de Marie

Marguerite Carbonnier de Marzac avec Henri Claret de Fleurieu (1828-1897). Ils ont deux fils, Robert en 1866, Paul-Alphonse en 1870 et une fille Blanche en 1880.

Le Comte Alphonse de Fleurieu explorateur, géographe et protecteur des arts, fait don au musée de Périgueux de quantité de pièces ethnologiques. Il est une personnalité souvent venue au Japon et va être celui choisi en 1913 par la représentation diplomatique pour ramener le jeune peintre Fujita Tsuguharau (1886-1968) diplômé de l’école des beaux-arts arts de Tokyo, dont la famille aristocratique est très influente. FOUJITA s’installera à Paris rejoignant les peintres de l’Ecole de Paris à Montparnasse. C’est en mai 1915, à court de moyens financiers et ne pouvant risquer de rentrer au Japon, qu’il arrivera à Tursac accompagné de son ami Kawashima Riichiro lui aussi considéré comme peintre majeur japonais . D’abord logés à la maison forte de Reignac, son ami malade repartira dès l’automne et FOUJITA l’invité du comte séjournera à Marzac jusqu’en février 1916.

Le neveu d’Alphonse de Fleurieu, le comte Pierre Claret de Fleurieu (1896 - 1976)

sorti troisième de Saint Cyr, sera sous-lieutenant au 28e dragons en 1915, et deviendra à 23 ans un héros de l’aviation de chasse en abattant quatre avions allemand en 10 jours avant d’être amputé d’un bras. Il terminera sa carrière de soldat en recevant l’insigne de commandeur de la Légion d’Honneur.

Grâce au soutien financier de la Marmorosch Blank Bank, de l’Etat français et de plusieurs pays européens, il va concevoir et mettra en place le 23 avril 1920 la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne (CFRNA) la première compagnie aérienne véritablement européenne qui va devenir la Compagnie internationale de navigation aérienne (CIDNA) en 1925, puis l'une des cinq compagnies qui engendreront Air France en 1933. Il aura ensuite et encore l'occasion d'illustrer son courage pendant la Seconde Guerre mondiale, en fondant un maquis de résistance en Dordogne sous le pseudonyme de « Capitaine Vézère».

Les deux dernières guerres du XXe siècle et leurs conséquences économiques et sociales, feront que Pierre de Fleurieu descendant des Carbonnier se résignera à jeter l’éponge en 1962, en revendant le domaine.


On peut donc dire que pendant prés de six siècles, le château est resté dans la lignée de la même puissante famille par la transmission du jeu des alliances.


Dans les années 60, il appartenait à la famille Lavaysse.

En 1987, il est acheté par une famille danoise qui a contracté une importance créance bancaire.

En Septembre 2019, Catherine et Jacques Guyot achètent le château de Marzac qui devra être restauré et le domaine composé de granges et de neuf maisons avec piscines sur un terrain de 288 hectares couvert de bois ou de terres agricoles.

Ce domaine est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et labellisé Grand Site de France.

Le château est inscrit au titre des MH pour les vestiges du cloître le 13 mars 1963. Inscription est faite le 15 mars 1991 pour La Chapelle, le pigeonnier et deux bâtiments accolés, la terrasse et ses murs de soutènement, le jardin avec clôture et bassin ainsi que les façades et toitures du château et des communs.

Château de Marzac

24620 Tursac-Les Eyzies

Leal.guyot@orange.fr

Photo d’accroche - /Périgord Noir de Marie - (trop belle)

Photos 1 - 2 et 3 Jean-Pierre Roussarie

Photos 4 - 5 - 6 et 7 Bernard Séris

Sources - Journal Sud-Ouest culture du 26 juillet 2025 - archives Sylvie Buisson. bulletin /hap 1993-3 le château de Marzac et son histoire par Jean-Louis Galet

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Le château et les 288 ha du domaine couverts de bois et de terres agricoles.


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Le pigeonnier XVIIe avec son dôme -


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panneau au MAAP de Perigueux -

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