Au moyen-âge, le repaire de Marzac et le château du Petit-Marzac situé au-dessus de l‘abri de la Madeleine sur la rive opposée du cingle de la Vézère, contrôlaient la navigation.. Ils doivent leur nom à la famille de Marzac qui occupait le site au XIIIe siècle, le premier mentionné étant Guichard de Marzac (ou de Marzi) qui en 1294 envoya une lettre au bailli de Sarlat.
Guerre de Cent Ans (1337-1453).
Le traité de Troyes signé le 21 mai 1420 livre la couronne de France aux anglais. A la mort de Charles VI, le roi d’Angleterre Henri V est proclamé « héritier de France ». Refugié à Bourges, le Dauphin Charles prend néanmoins le titre de roi de France…. et c’est en 1420 que les habitants de Sarlat et le Sénéchal du Périgord Pons de Beynac s’empareront du repaire aux mains des Anglais.
Le château actuel a été reconstruit à la fin du XVe siècle par Hélie de Campniac, sur les ruines d’un fort. Il est implanté et bâti de façon à prendre en enfilade un méandre de la Vézère en aval de Tursac. Composé d'un logis barlong flanqué de quatre tours circulaires, surmonté de mâchicoulis et de chemins de ronde, ses façades sont percées de fenêtres à meneaux. Un fossé isolait le château qui défiait ainsi les assauts alternatifs des Anglais et des Français.
Marzac passe ensuite à son fils Ebrard qui transmet l’héritage à son propre fils François, qui le perd au profit de la maison de Roffignac à la suite d'un décret. le fief passera à Christophe de Roffignac (mort en 1572) seigneur de Couzages et de Marzac et partie à Pierre de Sireuil.
Une chapelle au XVIe siècle (utilisée comme chapelle funéraire) sera ajoutée et à une centaine de mètres.
À l’ouest-nord du logis un pigeonnier monumental du XVIIe à trois dômes d’ardoises et ses multiples boulins confirme les privilèges des seigneurs.
De très beaux communs du XVIIe siècle avec de belles belles lucarnes ferment la cour d’honneur par lequel on accède par un porche.
Côté plateau, s’accolant à la tour carré d'escalier à vis et reliant le château, un cloître faisant saillie, avec des galeries voûtées d’ogives qui ne date que du « Grand Siècle », rompt avec l’esprit médiéval de l’ensemble.
Le château a appartenu à Marie-Madeleine Bart (1697-1781), petite-fille du célèbre corsaire Jean Bart, mariée en 1732 à Marc de la Barthe de Thermes (1707-1787) ). En 1756 leur fille Marie de la Barthe de Thermes épousera François de Carbonnier (1727-1802),
qui devient marquis de Marzac.
En 1865, le domaine passe dans la famille de Fleurieu à la suite du mariage de Marie
Marguerite Carbonnier de Marzac avec Henri Claret de Fleurieu.
En 1913 Le Comte Alphonse de Fleurieu explorateur, géographe et protecteur des arts, lors d’un traversée en bateau, rencontre le peintre Foujita. Lorsque la première guerre mondiale éclate Foujita se retrouve coupé des siens et du Japon. Sans ressource, le jeune peintre accompagné de son ami Kawashima (peintre et future égérie de la marque de cosmétique SHISHEIDO) séjourneront au château de mai 1915 à Juin 1916.
Le fils d’Alphonse de Fleurieu, le comte Pierre Claret de Fleurieu (1896 - 1976)
sorti troisième de Saint Cyr, sera sous-lieutenant au 28e dragons en 1915, et deviendra à 23 ans un héros de l’aviation de chasse en abattant quatre avions allemand en 10 jours avant d’être amputé d’un bras. Il terminera sa carrière de soldat en recevant l’insigne de commandeur de la Légion d’Honneur.
Grâce au soutien financier de la Marmorosch Blank Bank, de l’Etat français et de plusieurs pays européens, il va concevoir et mettra en place le 23 avril 1920 la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne (CFRNA) la première compagnie aérienne véritablement européenne qui va devenir la Compagnie internationale de navigation aérienne (CIDNA) en 1925, puis l'une des cinq compagnies qui engendreront Air France en 1933. Il aura ensuite et encore l'occasion d'illustrer son courage pendant la Seconde Guerre mondiale, en fondant un maquis de résistance en Dordogne sous le pseudonyme de « Capitaine Vézère».
Les deux dernières guerres du XXe siècle et leurs conséquences économiques et sociales, feront que Pierre de Fleurieu descendant des Carbonnier se résignera à jeter l’éponge en 1962, en revendant le domaine.
On peut donc dire que pendant prés de six siècles, le château est resté dans la lignée de la même puissante famille par la transmission du jeu des alliances.
Dans les années 60, il appartenait à la famille Lavaysse.
En 1987, il est acheté par une famille danoise qui a contracté une importance créance bancaire.
En Septembre 2019, Catherine et Jacques Guyot achètent le château de Marzac qui devra être restauré et le domaine composé de granges et de neuf maisons avec piscines sur un terrain de 288 hectares couvert de bois ou de terres agricoles.
Ce domaine est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et labellisé Grand Site de France.
Le château est inscrit au titre des MH pour les vestiges du cloître le 13 mars 1963. Inscription est faite le 15 mars 1991 pour La Chapelle, le pigeonnier et deux bâtiments accolés, la terrasse et ses murs de soutènement, le jardin avec clôture et bassin ainsi que les façades et toitures du château et des communs.
Château de Marzac
24620 Tursac-Les Eyzies
Leal.guyot@orange.fr
Photos 1 - 2 et 3 Jean-Pierre Roussarie
Photos 4 - 5 - 6 et 7 Bernard Séris
Ref - https://laphotodetreizeheures.wordpress.com/2021/07/25/chateau-de-marzac-2-3/
Le château et les 288 ha du domaine couverts de bois et de terres agricoles.
Le pigeonnier XVIIe avec son dôme -
panneau au MAAP de Perigueux -
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