A quelques kilomètres de Bergerac, sur des terres de 25 ha à l’emplacement d’un ancien castrum ou oppidum gallo-romain, comportant encore au XVIe siècle une maison forte fief vassal de Montcuq qui avait été fondé par la famille de Rudel au XIIe siècle, le château de Monbazillac tel qu‘il se présente est édifié sur une colline qui portait le nom de Mont Basilius, au début du XVIe par François d’Aydie héritier du repaire noble de Monbazillac par sa mère Anne de Pons -Rudel. Il épouse en 1528 Françoise de Salignac, baronne de Montcuq qui lui apporte en dot son puissant fief de 13 paroisses.
Le plan est simple ; un rectangle avec quatre grosses tours circulaires entouré d’une douve sèche et un pont fixe à deux arches. Un chemin de ronde crénelé fait le tour. Ses lucarnes à deux étages de baies à meneaux comportant trois boules de pierre l’inscrivent dans l’art de la Renaissance.
Charles d’Aydie vicomte de Ribérac et de Montagrier, seigneur de Monbazillac, qui épouse le 12 juillet 1575 une prestigieuse et fortunée « huguenote « Jeanne de Bourdeille dame des Bernardières, termine en 1580 le château que son père tenait de sa propre mère. Le vicomte décède en 1584. le couple ayant eu un fils Guy (1575-1650) qui sera seigneur de Monbazillac. Jeanne se remarie la même année, suite à une dispense spéciale de Rome, avec Antoine de Beaupoil de Saint-Aulaire de Lanmary qui dés 1568 sera un homme d’armes de la compagnie du Baron de Bourdeille suivie par le Maréchal Biron.
Vendu en 1607 par son frère Armand d’Aydie de Ribérac frère de Guy, au noble protestant Louis de Bouchard d’Aubeterre. la seigneurerie sera érigée en vicomté par Henri IV. Cette dernière famille est huguenote et Monbazillac devient un des îlots du protestantisme bergeracois.
Marie de Brisay , veuve de Louis de Bouchard d’Aubeterre, se remarie avec le marquis Hector de Pontbriand, seigneur de Montréal, et veuve à nouveau va léguer Monbazillac à l’un de ses neveux qui en 1666 le revendra à Pierre Barraud, écuyer, seigneur de Fournils et de Montaud. Sa veuve Marie de Barraud se remarie avec un homme de lois mais catholique Eleazar de Luxe de Capian et abjurera sa religion protestante.
Les terres exploitées depuis le XVIIe siècle produisaient déjà un vin liquoreux apprécié et bénéficiaient d’un négoce avec la Hollande.
En 1710 David d’Alba colonel du régiment d’Auvergne devient vicomte de Monbazillac de 1740 à 1777.
Le 26 septembre 1749 Isaac de Bacalan puis son fils François Hilaire de Bacalan (1626-1802) en 1777 sont seigneurs de Monbazillac. Ce dernier sera Maire de Monbazillac et en 1790 abandonnera sa particule, traversant sans dommage la Révolution.
Son arrière petite-fille Marie épouse en 1872 Gaston de Lapoyade de Piquetterie et Monbazillac reste dans cette famille jusqu’en 1928, date à laquelle il passe aux Hibon de Frévent. En 1929 ils le revendent à Jean Eyma qui lui-même le cède en 1960 à la Cave Coopérative de Monbazillac qui commercialise les vins produits sur les 25 ha qui entourent le château.
Il est classé ISMH par arrêté du 20 février 1941.
Il devient un musée, sous l’influence de Jean Secret, Président de la Société Historique et Archéologique du Périgord de 1967 à 1971, il a pu faire l'inventaire de 1 200 demeures et de 600 églises, a publié des études et des ouvrages et est devenu conservateur des antiquités et objets d'art de la Dordogne, Conservateur du château de Bourdeilles et du château de Monbazillac, il sera l’initiateur du musée consacré aux meubles périgourdins, aux estampes et cartes postales. Une salle est consacrée à Sem (Georges Goursat caricaturiste périgourdin de la Belle Époque, aux arts et traditions populaires et surtout à l’histoire protestante du Bergeracois.
Le terroir de la commune de Monbazillac avec ses 3 500 hectares de vignes ayant une propension à la pourriture noble (Botrytis Cinerea) comme à Barsac ou Sauternes a atteint à une renommée internationale.
Bibliographie Jean Secret « Seigneurs et dames d’antan » consulté à la SHAP
Photo 1Guy Lallement
Photos 2 à 9 Bernard Séris
À droite les anciens chais du XVIIe (restaurés) conservent trois belles lucarnes décorées de trois boules de pierre, comme celles du château .
en 1584. Jeanne se remariera suite à une dispense spéciale de Rome, avec Antoine de Beaupoil de Saint-Aulaire de Lanmary - l.’enfant est leur fille -
photo DR Wikimedia Commons.
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