Le château de Bridoire se trouve au cœur du vignoble de Monbazillac, sur la commune de Ribagnac. En 2011, Jacques et Catherine Guyot le rachètent dans l’objectif de l’ouvrir au public. Aujourd’hui, c.est leur fille Alice qui a repris les rênes de ce magnifique ensemble architectural remontant au XIIe siècle.
Après avoir traversé l’avant-cour du château aménagée en « plaine des grands jeux », il faut emprunter l’ancien pont-levis pour passer sous le châtelet d’entrée qui mēne à une cour intérieure. Le château est composé de deux corps de logis en retour d’équerre. Quatre tours à mâchicoulis sont à leurs extrémités. Une cinquième, grosse tour carrée, prolonge les communs et ferme la cour. A l’extérieur, un pigeonnier carré à pans de bois est construit sur neuf piles rondes en pierre.
Des lapins et des poules d’apparat, se baladent en toute liberté autour du château restauré et habité à l’année. Au total ce sont plus de 15 pièces meublées qui sont ouvertes à la visite.
Un peu d’histoire, avant d’arriver à « l’affaire du sauvetage».
Le château médiéval a été construit du XIIe au XIXe siècle et le nom de Bridoire (Buridorium) apparaît en 1150. En 1215, Bernard de Bridoire installe sa lignée avec, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, une coseigneurerie tenue par les Maureilhac et les Aubeterre. Durant la guerre de cent ans, c’est un repaire de pillards d’autant que le seigneur de Bergerac a rendu hommage à Édouard ler roi d’Angleterre.
Au XVe siècle, Bridoire, avec la famille de Pons, vicomtes de Turenne, appartient aux Roquefort associés aux de Badefols, aux Ségur de Pontchapt et aux Maureilhac.
Au XVIe, Catherine de Maureilhac épouse Pierre du Bois. Leur descendance fera passer le château aux Lubersac puis aux Pardaillan de la Mothe Gondrin.
Durant les guerres de religion, Bridoire tombe aux mains des Protestants et en 1560 Monluc le détruit..
Il sera reconstruit sous Henri IV, venu à Bridoire le 30 juillet 1576 chez Blaise de Pardaillan.
En 1624 par mariage, la seigneurerie va revenir aux Clermont Beauregard et le château sera à nouveau assiégé et démantelé en 1649 sur les ordres du Duc d’Epernon.
Ensuite l’histoire du château de Bridoire arrive au XVIIIe siècle…
Les terres morcelées reviennent aux de Peyronny et le château avec les restes des terres aux Boussant, marquis de Bazillac. En 1773, Jean-Jacques de Boussant échange le château contre la seigneurerie de Bourg de Quercy, et Bridoire revient à la famille de Souillac et par mariage en 1806 passe aux Foucauld de Lardimalie pour les 103 années à venir, qui restaureront avec dévotion le château et resteront propriétaires jusqu’en 1939. Louis de Foucauld puis son fils Arnaud entreprennent la restauration du château après 1865, avec une chapelle, une orangerie et une terrasse. Arnaud de Lardimalie sera maire de Ribagnac pendant 42ans.
Un industriel suisse Joseph Lecher le rachète en 1939 et l’habitera jusqu’en 1978. Il va le proposer à la commune de Ribagnac pour un franc symbolique qui, effrayée par l’entretien et la gestion de ce patrimoine, déclinera l’offre.
En 1978, Le château est alors vendu à une société sénégalaise gérée par Maître Boissier-Palun ancien avocat de la cour d’appel, en charge des intérêts en France de plusieurs dignitaires africains. c’est pour le compte de l’ex-empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa qui le destine à son fils Georges que Bridoire sera acquit….
En dix ans, le château va connaître plus d’outrages qu’au cours des trois siècles précédents.
Les gendarmes n’arrivent pas à faire réagir le gérant du bien dans l’ombre de Bokassa.
Sans autorisation, il est impossible aux forces de l’ordre d’intervenir sur ce lieu privé même s’il semble se vider de ses antiquités, quand il n’est plus que le lieu de fêtes douteuses où l’alcool et la drogue sont des éléments de vandalisme, les boiseries, huisseries et parquets finissent brulés dans les cheminées.
Georges expliquera en 2005 que le château était bien destiné à la famille, mais que les affaires familiales s’étant mal passées et lui-même ayant divorcé, il n’est plus revenu en Bergeracois.
En 1989 le maire de Ribagnac crée « l’Association de sauvegarde du château de Bridoire » sur les conseils de la Gendarmerie. L’action de l’association sera courageuse et les démêlées pour le sauvetage du château dureront jusqu’en 2011.
Bridoire va défrayer la chronique tant la convoitise politique et financière aura amené les ayant-droit à multiplier les recours pour faire pression sur ce bien dont l’État obtiendra l’expropriation en 2002. Le rachat par le Ministère de la Culture, qui fera faire les rénovations d’urgence, permettra une revente dans le domaine privé par le biais d’une procédure d’appel d’offres.
Le 13 septembre 2011, Catherine et Jacques Guyot rachètent Bridoire à l’État. une campagne de plus de 6 mois de travaux commence pour pouvoir le restaurer et l’ouvrir au public le 1er juillet 2012.
Aujourd’hui Bridoire est entièrement restauré et remeublé ´ il accueille chaque année plus de
65 000 visiteurs et fait partie des 10 châteaux les plus visités de Dordogne.
Jacques et Catherine Guyot n.en sont pas â leur coup d’essai car l’aventure a commencé en 1879 avec le sauvetage du château de Saint-Fargeau en Bourgogne. Aujourd’hui c‘est pas moins de 6 châteaux en plus de Bridoire que parents et enfants gèrent au quotidien : les châteaux de La Ferté Saint-Aubin et de Saint-Brisson-sur-Loire en Val de Loire - de Vaux à Fouchères en Champagne, de Beaumesnil en Normandie, de Marzac et dernièrement le château de Tiregand acquis par le plus jeune, Louis qui a 25 ans.
Vacances de Toussaint 2021 -Salle aménagée en classe pour l’escape game »l’école des sorciers » -
Comments