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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Château de Châlucet, au XIIIe siècle le Limousin faisait dejà partie de l’Aquitaine.

Dernière mise à jour : 31 oct. 2022

Les ruines majestueuses de Châlucet se dressent sur un éperon rocheux de prés de 400 m de long, à 5 km au nord du bourg de Saint-Jean-Ligoure et à environ 10 km au sud de Limoges en Haute-Vienne.

Châlucet se compose du bas castrum édifié vers 1130 par la famille des Jaunhac qui resteront co-seigneurs jusqu’en 1270. Autour de la Tour Jeannette qui est le donjon carré du XIIe siécle haut de 23 m du bas castrum, un village délimité par une enceinte protégeait une vingtaine de chevaliers, leurs familles et leurs gens soit 200 à 300 personnes. Ces chevaliers contre une rente, protégeaient les villages environnants.

C’était un enjeu de litiges et de pouvoir pour les seigneurs locaux car Châlucet appartenait au domaine de l’abbaye de Solignac et restera le symbole de la puissance des évêques ou vicomtes de Limoges, qui s’en disputeront l’usage et le contrôle.


Le haut castrum ne comprenait qu’un donjon et des bâtisses annexes bâtis vers l’an 1200.

Il faut se souvenir qu’en 1259 par le traité de Paris, le roi Saint-Louis a rendu le Périgord aux Anglais. L’Aquitaine est alors aussi composée du Limousin. Son peuple est donc soumis à l’Angleterre. Seulement le Roi de France reste maître virtuel de la région et tente de la faire changer de camp.

Le vicomte de Limoges Gui VI réussit à s’emparer d’une partie de la suzeraineté sur Châlucet. Il meurt en 1263 et c’est son homme de confiance Géraud de Maulmont qui deviendra ensuite celui de sa veuve Marguerite fille du puissant duc de Bourgogne au moment même où la « Guerre de la Vicomté » en Limousin a commencé. Limoges et les limougeauds disent ne plus faire partie de la Vicomté et Châlucet va contrôler Limoges et les routes qui y mènent, soutenu par le roi de France Philippe IV dit le Bel alors que Limoges est soutenu par les Plantagenêts qui occupent toute l‘Aquitaine. La forteresse résistera et les gens de Limoges livreront les clés de leur ville à la vicomtesse Marguerite. Celle-ci laissera à Géraud de Maulmont ses droits sur Châlucet afin de le rétribuer.


À la place du premier château haut, Géraud de Maulmont fera construire en 1289 et en seulement dix ans, un véritable palais fortifié avec barbacane amenant à la façade d’apparat avec hauts créneaux et mâchicoulis, chemin de ronde, herse et vantaux. À chacun des angles du château se trouvent des tours rondes et la puissante courtine sud avec sa galerie à archères. Son épaisseur et son double fossé vont faire du château une forteresse imprenable. Le donjon à éperon ainsi que l’ancien logis seigneurial restent ceux de l’ancien château.


Nota Bene : On peut imaginer la puissance de ce seigneur en rappelant qu’officiellement, le premier Sénéchal du Périgord nommé en 1243 par le roi Louis IX appelé Saint-Louis fut le très puissant Géraud de Maulmont seigneur de Châlus, de Châlucet, de Courbefy, de Bré, de Saint-Pardoux-la-Rivière et de Montfort en Bourgogne. Il possédait également des biens à Limoges, un manoir à côté du castrum d’Aixe, un hôtel particulier proche du Louvre à Paris et il possédera en fief, la châtellenie de Bourdeilles en 1283, imposé comme co-seigneur par l'abbé de Brantôme, Bernard de Maulmont, son frère.

C’est Géraud qui fera construire le château médiéval de Bourdeilles appelé le château des comtes (ou château neuf) à côté du château baronnial (détruit au cours des guerres que se firent les co-seigneurs de Bourdeilles au milieu du XIIIe siécle).


A la mort de Géraud de Maulmont en 1299 le château de Châlucet devait revenir à ses neveux Pierre, Guillaume et Hélie, mais en 1305 Philippe le Bel se l’octroie tout comme celui de Châlus-Maulmont et celui de Bourdeilles qu’il agrandira, malgré les protestations des anglais.

En 1317 son successeur Philippe V cédera Châlucet à son fidèle conseiller Henri de Sully qui n’y résidera jamais.

Durant la guerre de cent ans (1337-1453) Le routier Perrot le Béarnais en fit l’un de ses repaires de brigands, terrorisant et rançonnant les voyageurs et la population des alentours. Il sera délogé contre une énorme rançon par l’armée du roi de France en 1394. Les Sully transmettront le château à leur héritier Charles d‘Albret qui nommera des châtelains qui abuseront de leur pouvoir et Châlucet peu entretenu, tombera en ruines…

En 1594, à la fin des guerres de religions, le gouverneur royal et la ville de Limoges obtiendront le démantèlement de Châlucet.

Cent ouvriers mettront quatre jours pour réduire Châlucet à l’état de ruines.

Depuis 1996, le site de Châlucet qui reste l’une des plus belles ruines, classé monument historique est la propriété du Conseil Général de la Haute-Vienne qui mène depuis un vaste programme de sauvegarde et de valorisation du site avec la volonté d’y voir accéder le public, gratuitement.




Cette façade est l’entrée principale de la forteresse protégée par une barbacane : avancée en éperon surmontée d’un chemin de ronde crénelé. cette façade était flanquée de tours rondes à chaque angle détruites en 1594 lors du démantèlement.



La Tour visible du XIIIe consolidée récemment, avait été abattue en 1594. Une pièce aveugle en rez-de-chaussée à laquelle on accédait par « un trou d’homme ». les espaces supérieurs étaient résidentiels de plan carré avec escalier à vis. Des latrines existaient à chacun des niveaux.



Entrée du haut castrum au centre de l’arc brisé de l’entrée, l’orifice visible est un assommoir. une herse et un double vantail en bois fermé par une grosse poutre venait compléter le systéme défensif de l’entrée du château .



la Tour Jeannette


La porte du capitaine








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