Donc sur la place Sainte-Cécile, la fabuleuse Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, ne permettait pas d’envisager un deuxième choc et pourtant le palais de la Berbie sur cette même place (avec son musée Toulouse-Lautrec) me laissera sans voix.
Le nom du palais vient du mot occitan « bisbia », devenue « verbie » puis « berbie»
et qui signifie évêché.
Le palais de la Berbie s'élève, à partir d'anciennes maisons canoniales. L’édification du Palais, au caractère fortifié, s’étalera entre 1228 et 1306.
C’est l’évêque Durant de Beaucaire (1228-1254) qui édifiera le palais de la Berbie. Il réorganisera la récupération des dimes en faveur de l'Évêché tout en pratiquant une tolérance assez large à l'égard des Cathares.
Le palais militaire et religieux de par sa fonction, prendra la forme d’un imposant donjon de briques (dit donjon Sainte-Catherine) flanqué de quatre tours d’angle.
Bernard de Castanet (1277-1308)
Ancien chapelain du Pape, nommé par Innocent V, Bernard de Castanet évêque d'Albi en 1276 et Vice inquisiteur du Languedoc pour le Roi de France, entend renforcer le rôle de la foi catholique face à l’hérésie Cathare. Le 15 Août 1282, il fait poser la première brique de ce qui deviendra par la suite la plus grande cathédrale de brique au monde. Deux siècles seront nécessaires à son édification de 1282 1480.
Il renforcera le Palais de la Berbie en le ceinturant de murailles et de courtines et en y élevant la Tour Saint-Michel. Le palais est agrandi d’une vaste aile rectangulaire (aile des suffragants) qui abrite la chapelle Notre-Dame
Dominique de Florence (1379-1382) va pourvoir à la porte triomphale de la Cathédrale Sainte- Cécile.
Cardinal Jean Jouffroy (1462-1473) Il obtient de Rome, pour sa cathédrale, des reliques de sainte Cécile et de ses proches.
Louis Ier d'Amboise (1474-1503) Évêque d'Albi est lieutenant général du roi en Aquitaine, Roussillon, Cerdagne et Languedoc. Grâce à lui, Albi est parmi les premières villes de France à disposer d'une imprimerie.
Cardinal Louis Il d'Amboise (1503-1510). On lui doit l'introduction à Albi de l'art italien pour réaliser le somptueux décor pictural de la Cathédrale.
L’âge d’or du pastel - À la Renaissance Albi et Toulouse s’imposent au cœur du commerce du bleu. Albi va entrer dans une ère de prospérité économique grâce à cette plante tinctoriale, le pastel. Les familles Albigeoises enrichies se feront construire de beaux hôtels particuliers en brique et pierre, symbole de leur ascension sociale.
Cardinal Laurent Stozzi (1561-1567) nommé à Albi grâce à la protection de sa cousine Catherine de Médicis, organise la défense de la ville contre les Réformés et installe une solide garnison à la Berbie.
Gaspard de Daillon du Lude (1635-1676) remaniât l'aménagement intérieur de l'aile d'Amboise au Palais de la Berbie.
Hyacinthe Serroni (1676-1687) Louis XIV lui octroie sa charge en 1676 lors de la création de l’Archevêché. Il fait construire un séminaire et poursuit l'aménagement du Palais notamment de la Chapelle.
Charles Le Goux de la Berchère (1687-1703) embelliera également le Palais de la Berbie et fera achever les décors peints de la chapelle.
Léopold-Charles de Choiseul-Stainville (1759-1764) fait construire un quai qui porte son nom, depuis le pont du Tarn jusqu'au pavillon de l'Archevêché. Il lance perpendiculairement à l'aile d'Amboise une galerie qui abrite une bibliothèque.
Cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis (1764-1794) Conseiller discret de la Marquise de Pompadour, il obtient l'Archevêché d'Albi grâce à l'appui du duc de Choiseul.
À la Berbie il fait courir côté Tarn le vaste balcon qui commande la surélévation des sols de l'aile des Suffragants, creuse la tour nord-ouest du donjon pour y créer un petit salon qui ouvre sur les jardins et le fleuve, et perce un portail sous l'aile d'Amboise donnant sur le quai Choiseul.
Parmi les trésors, vous admirerez l’ameublement ainsi que quelques tableaux des collections particulières des archevêques dont celles du célèbre cardinal de Bernis, ancien ambassadeur de France à Venise, dont la collection fut saisie à la Révolution.
Des collections sont aujourd'hui présentées dans les salons des évêques, salles de réception aux parquets lambrissés et aux plafonds ornés d'un riche décor peint du XVIe siècle.
L’hôte perpétuel des lieux est Henri de Toulouse-Lautrec naît à Albi en 1864 dans une famille de propriétaires terriens de la plus ancienne noblesse provinciale du Sud-Ouest. Son père, le comte Alphonse de Toulouse-Lautrec et sa mère, Adèle Tapié de Céleyran, sont cousins germains. Ce mariage consanguin explique sûrement sa constitution fragile et la maladie génétique dont il souffre. C'est à cette maladie qu'il doit sa silhouette singulière si caractéristique que l'on retrouve dans les portraits dressés par ses amis artistes.
L'artiste qui porte sur lui-même le même regard vif et burlesque, finira par sublimer ses modèles. La prostitution est un thème fréquemment traité au XIX° siecle en peinture et en littérature.
Si Lautrec fréquente comme client ces maisons, Il n'en retient pas le lieu de plaisirs, mais s'attache à décrire le quotidien des prostituées, sans voyeurisme et avec tendresse.
En 1891, alors que Toulouse-Lautrec commence à être connu, Joseph Oller et Charles Zidler, directeurs du Moulin-Rouge, lui commandent sa première affiche : Moulin-Rouge, la Goulue où il propose une vision marquante de l'attraction du moment, le « cancan ». un succès qui incita l'artiste à s'engager dans la création d'affiches et plus largement de lithographies. Il puise en partie son inspiration dans les estampes japonaises alors très recherchées. Entre 1891 et 1900, Henri de Toulouse-Lautrec crée 31 affiches et près de 325 lithographies travaillées avec autant d’attention que son œuvre peinte et qui lui permettent de se faire connaître du grand public.
photos Bernard Séris -
le Palais militaire de la Berbie.
L’intérieur du Palais de la Berbie.
Galerie d’Amboise vers 1498
entrée du Musée Toulouse-Lautrec
Toulouse-Lautrec tête nue, de face 1883 - par le peintre Javal
la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec vers 1883 - par Toulouse-Lautrec
L’Anglaise du « Star » au havre vers 1899 par Toulouse-Lautrec
au salon de la rue des Moulins 1894 par Toulouse-Lautrec
Monsieur, Madame et le chien 1893 par Toulouse-Lautrec
Entre 1891 et 1900, Henri de Toulouse-Lautrec crée 31 affiches et près de 325 lithographies travaillées avec autant d’attention que son œuvre peinte et qui lui permettront de se faire connaître du grand public.
tombe de Toulouse-Lautrec au Verdelais en Gironde - Photo DR Maryanick Gaultier -
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