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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

le château de Connezac - Périgord vert -

Dernière mise à jour : 30 août

Prés de l’église romane Saint-Martin de Connezac à clocher mur, la demeure étale ses logis dans une enceinte qui a conservé l’un de ses châtelets à mâchicoulis.

Le logis du XVII° siècle aligne de l’est à l’ouest un bâtiment très sobre entre deux pavillons.

Le logis nord sud est plus tardif. A son extrémité sud est un pavillon du XVIII° siècle d’une heureuse architecture à bossage. Au midi une terrasse donne sur les prairies et sur un pigeonnier rond à toiture conique.

Attesté des 1464, la seigneurie de Connezac fut à la famille Roux, puis passa par alliance aux Maumont.

En 1438 par le mariage d’Agnès de Maumont avec Thibaut de Conan, le château de Connezac est passé dans cette famille qui l’habitera jusqu’en 1844 et le transmettra ensuite à ses descendants.

A la Révolution son propriétaire est : « le haut puissant seigneur Louis Thomas de Conan, comte de Montbrun, Seigneur de Connezac et autres places, habitant en son château du dit, paroisse du même nom ». Alexis de Conan, le dernier du nom, chevalier de Saint- Louis et officier au régiment du roi, y décède le 20 septembre 1844. Il laisse deux filles.

La propriété va alors être transmise par les femmes durant plusieurs générations ; elle a ainsi appartenu successivement aux Galard de Béarn, aux Monëys d’Ordières, aux Braquilanges et en 1922, le mariage d’Odette de Braquilanges avec Edmond de Lamberterie du Cros fait entrer le château de Connezac dans cette famille qui l’habite depuis lors.

Ainsi, par le jeu des mariages, si les lignées ont changé le château est resté dans la famille depuis le XIIIe siècle.

Cette longue transmission aurait toutefois pu s’interrompre. En effet, à la suite de : « L’affaire d’Hautefaye », en 1870, la famille de Galard de Béarn quitte la région et le château de Connezac restera inhabité et pratiquement abandonné jusqu’à l’arrivée des Lamberterie du Cros en 1922 qui sauveront le château inhabité qui se dégradait depuis une cinquantaine d’années,

Le château et son environnement sont inscrits à l’I.S.M.H. (arrêtés des 4 octobre 1946 et 23 août 2022)


L’affaire d’Hautefaye -

Le 16 aôut 1870, un mois après le début de la guerre Franco-Prussienne, Lors de la foire annuelle aux bestiaux d’Hautefaye, alors que les passions sont exacerbées Alain de Monëy, dont les parents sont le Comte Amédée de Monëys d’Ordières et Magdeleine-Louise de Conan, jeune notable de la région, arrivant de son château voisin de Bretanges, est accusé à tort par la foule d’être un agent prussien. Il sera assassiné après plusieurs heures de lynchage.

Le drame fera grand bruit dans la presse. A la chute de l’Empire, il a même été question de supprimer la commune d’Hautefaye.

Vingt et un hommes seront inculpés dans cette affaire. Huit des accusés seront condamnés au bagne et quatre à la peine de mort.

Ils seront guillotinés à Hautefaye le 6 février 1871, sur les lieux mêmes du crime, en signe d’indignation.





L’affaire d’Hautefaye :

C’est dans le contexte de la guerre de 1870 appelée guerre franco-prussienne qui ne durera que six semaines et causera cent mille morts dans chaque camp, que le drame va se jouer.

La veille, le 15 août la fête de l’Empereur fut fervente et joyeuse pourtant la situation économique en Dordogne est désastreuse pour les agriculteurs et ce 16 août, jour de foire annuelle les affaires s’avèrent mauvaises et les paysans périgourdins craignent un complot ourdi par les « nobles et les curés« pour renverser Napoléon lll.

Arrivant de son château voisin de Bretanges à Beaussac, vers les quatorze heures, Alain de Monéys d’Ordières est pris à partie, après la fuite de son cousin, Camille de Maillard, qui aurait crié «À bas Napoléon ! vive la République »…

Alain de Monëys aura beau assurer être du côté des paysans, dire vouloir s’engager pour combattre les Prussiens… une mécanique monstrueuse s’est mise en marche. La foule va supplicier à coups d'aiguillons et de sabots durant plus de deux heures le jeune noble de 32 ans. Le délire est incontrôlable car les massacreurs considèrent avoir à faire à un traitre. Un bûcher est édifié et finalement il est brûlé plus ou moins vif.

Impossible de raisonner l’assistance et le Maire d’Hautefaye découragé, aurait alors dit « mangez-le si vous voulez ».

Vingt et un hommes seront inculpés dans cette affaire. Quatre seront guillotinés à Hautefaye le 6 février 1871, sur les lieux mêmes du crime en signe d’indignation. Un cinquième sera condamné à des travaux forcés à perpétuité et les autres protagonistes avérés, aux travaux forcés.

L’affaire fera grand bruit dans la presse. A la chute de l’Empire, rayer Hautefaye de la carte a même été proposé.

Ce drame terrifiant a inspiré de nombreux auteurs qui ont écrit :

Jean-Louis Galet 1970 «  Meurtre à Hautefaye »

Alain Corbin en 1990 « le Village des cannibales »

Georges Marbeck en 1992 « un crime de braves gens. Hautefaye - Périgord 1870 » ainsi qu’une version corrigée en 2012.

et Jean Teulé reprenant cette affaire, en 2009 a écrit «  mangez-le, si vous voulez ».















Eglise de Connezac



la sépulture de Jean Romuald Alain Monëys d’Ordieres - photo Polo Seneze

le pigeonnier de Connezac

En longeant le boulingrin -



église Romane de Hautefaye -

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