Dés 480, le château de Jumilhac situé aux confins du Périgord et du Limousin, relevait de l’autorité de Limoges. Le fortin initial sera détruit et rebâti en 629.
Dés 1152 la forteresse est convoitée puis détruite tant par Philippe Auguste que par Richard Cœur de Lion. Les Teyssières sont alors co-seigneurs des terres et vont faire adosser à la tour carrée à l’angle de la façade, un premier corps de logis.
Détruit à nouveau en 1275 , l’édifice sera fortifié en 1289 par les co-seigneurs de Jumilhac, les Bruchard et les La Porte, qui y ajoutent en période de paix avec les anglais, les deux corps de logis du centre. Il sera conquis par les troupes du Prince Noir. (Édouard de Woodstock, Fils aîné du roi d'Angleterre Édouard III qui l’a nommé Duc d’Aquitaine à l’âge de 32 ans).
Le château sera démantelé ensuite par les hommes du Connétable Du Guesclin qui s’en emparent en 1370, après 10 ans d’occupation anglaise.
En 1581, Antoine Chapelle, riche maître de forges épouse Marguerite de Vars, héritière par alliance des Bruchard et devient seigneur de Jumilhac . Rallié à la cause huguenote, Il va financer largement le futur Henri IV l’aidant dans sa conquête du trône de France, de qui il recevra le titre de Comte de Jumilhac en 1597 avec suzeraineté sur toute la région. C’est lui qui fera restaurer le château au goût de la Renaissance avec des baies à meneaux plus spacieuses et fera remanier les toitures surmontées de sculptures de plomb en rapport avec son activité. Ses faîtières allégoriques, bien mystérieuses sont uniques en Europe et donnent aux quatre corps de logis et à la tour une impression de symétrie. A la période de construction des toits, l’alchimie est à son apogée, les symboles qui présentent les droits et obligations d’un seigneur, ont aussi une symbolique liée à l’alchimie.
Nota bene -Trois épis de faîtage ont intrigué Henry de La Tour du Pin qui en 2002 pense avoir percé le mystère : « Les trois éléments de chauffe que sont la Justice pour l’élément féminin, la Loi élément masculin et l’Ange élément neutre qui sont les éléments indispensables à la création de la pierre sont illustrés sur le toit du château ».
Antoine 2ème Comte de Jumilhac épousera en 1610 Louise de Hautefort à l’origine de la « légende de la Fileuse ». Parti guerroyer, à la guerre de trente ans (1618-1648) le comte l’aurait fait séquestrer sous bonne garde durant une trentaine d’années pendant lesquelles elle fila la laine. Son lieu de réclusion est aujourd’hui présenté dans une pièce dont les murs portent encore des pans peints où on retrouve la symbolique de chauffe et qui était certainement le laboratoire consacré à l’alchimie.
Cette mauvaise union sans enfant, fera que Jacques frère d’Antoine, héritera de Jumilhac.
En 1655, le fils de Jacques, François voit ses terres érigées en marquisat et influencé par Versailles, il va donner tout son lustre au château. Il éleva les deux ailes et la courtine d‘entrée qui encadrent la cour d’honneur. Le Grand salon de 20 m sur 10 lambrissé et parqueté « à la Chantilly » et son plafond aux poutres habillées sert d’écrin à 9 Scènes de chasse d’une taille impressionnante attribuées au peintre Jean-Baptiste Oudry. La pièce maîtresse est l’exceptionnelle cheminée en bois sculptée du XVIIe siècle…
Bien que destitué de tous ses biens à la Révolution, Pierre-Marie de Jumilhac, respectueux de l’état, recouvrera son château intact en 1794.
Son fils Antoine-Pierre va se dessaisir de ses biens en Périgord en 1811, quand il deviendra l’héritier présomptif d’Armand-Emmanuel-Sophie-Septimanie de Vignerot du Plessis, Duc de Richelieu, diplomate et homme politique, Gouverneur de Guyenne, faisant sortir le château de la famille pour plus d’un siècle. À l’origine de cette décision, l’incendie en 1808 de son exploitation modèle d’ovins mettant fin à sa passionnante expérience d’éleveur. Il revendra ses biens à son épouse qui était la sœur du Duc de Richelieu et choisira de rejoindre les armées napoléoniennes en reprenant une carrière militaire commencée sous Louis XVI. Il sera Général d’Empire durant la Campagne de Russie et atteindra les plus hautes distinctions militaires sous Louis XVIII jusqu’à sa mort en 1826 sous Charles X.
Au XXe siècle la propriété sera vendue au Comte de Rochechouart puis à de grands industriels sucriers (les sucres Begin-Say) qui la revendra en 1915 avec ses quelques 1400 hectares de terres à un marchand de biens, qui l’utilisera sans considération de l’histoire du lieu. Par exemple Monsieur Say avait accordé que la Gare des tramways soit installée dans la cour d’honneur du château.
En 1927 Le Comte Odet de Jumilhac et son épouse Mathilde de Dreux-Brézé rachète le château familial, à la demande pressante de Monsieur Georges Bonnet député de l’arrondissement et plusieurs fois ministre jusqu’en 1940.
Aujourd’hui leur petit-fils Henry de La Tour du Pin Jumilhac onzième Marquis du nom et son épouse, en sont les dépositaires.
Au sud du château l’église Saint-Pierre-ès-Liens ancienne chapelle castrale, date des XIIIe et XVIIIe siècles.
Le château est classé au titre des monuments historiques le 21 décembre 1922 pour le corps central - Le 20 décembre 1923 pour l’aile droite et le 22 mars 1924 pour l’aile gauche –
Les jardins « à la française » rénovés par l’actuel marquis de Jumilhac, s’appuient sur une maquette de 1777 reprenant les concepts des jardins en terrasse Renaissance et les principes de Le Nôtre et évoquent l’or et l’alchimie.
From 480, the castle of Jumilhac located on the borders of Périgord and Limousin, came under the authority of Limoges. The initial fort was destroyed and rebuilt in 629.
In 1152 the fortress was coveted and then destroyed by both Philippe Auguste and Richard the Lionheart. The Teyssières are then co-lords of the land and will back up against the square tower at the corner of the facade, a first main building.
Destroyed again in 1275, the building was fortified in 1289 by the co-lords of Jumilhac, the Bruchards and the La Porte, who added to it in times of peace with the English, the two main buildings in the center. It will be conquered by the troops of the Black Prince. Edward of Woodstock, eldest son of King Edward III of England who appointed him Duke of Aquitaine at the age of 32.
The castle was then dismantled by the men of Constable Du Guesclin who seized it in 1370, after 10 years of English occupation.
In 1581, Antoine Chapelle, a wealthy blacksmith, married Marguerite de Vars, heiress by marriage to the Bruchards and became lord of Jumilhac. Rallied with the Huguenot cause, it will largely finance the future Henri IV of which it will receive the title of Count of Jumilhac in 1597. It is will make him restore the castle to the taste of the Renaissance with more spacious mullioned windows and will make redesign the roofs topped with lead sculptures related to its activity. Its allegorical, very mysterious ridge caps are unique in Europe and give the four main buildings and the tower an impression of symmetry. During the period of construction of the roofs, alchemy is at its peak, the symbols which present the rights and obligations of a lord, also have a symbolism linked to alchemy.
His son Antoine 2e Comte de Jumilhac married in 1610 Louise de Hautefort, originally the "legend of the Spinner". Gone to war, in the Thirty Years' War (1618-1648) the count had her kidnapped in guard for about thirty years during which she spun wool and devoted herself to painting in her place of seclusion. From this childless marriage, Jacques brother Antoine will inherit Jumilhac.
In 1655, the son of Jacques, François sees his lands erected in marquisate and influenced by Versailles, he will give all his glory to the castle. The 20 m by 10 large living room, paneled and floored "à la Chantilly" and its covered beamed ceiling serves as a backdrop for 9 hunting scenes of impressive size attributed to the painter Jean-Baptiste Oudry. The centerpiece is the exceptional 17th century carved wooden fireplace ...
Although stripped of all his possessions during the Revolution, Pierre-Marie de Jumilhac, respectful of the state, will recover his castle intact in 1794.
His son Antoine-Pierre will relinquish his property in Périgord in 1811, when he will become the heir apparent to the Duke of Richelieu, removing the family castle for more than a century.
At the root of this decision, the fire in 1808 of his model sheep farm put an end to his fascinating experience as a breeder. He will sell his goods to his wife who was the sister of the Duke of Richelieu and will choose to join the Napoleonic armies by resuming a military career started under Louis XVI. he will be General of the Empire during the Russian Campaign and will achieve the highest military distinctions under Louis XVIII until his death in 1826 under Charles X.
In the twentieth century the property will be sold to the Comte de Rochechouart then to the Etienne family, large sugar manufacturers (Begin-Say sugars) who will resell it in 1915 with its 1400 hectares of land to a property merchant, who uses it without consideration. of the history of the place.
In 1927 Count Odet de Jumilhac and his wife Mathilde de Dreux-Brêzé bought the family castle.
Today their grandson Henry de La Tour du Pin Jumilhac eleventh Marquis of the name and his wife are the custodians.
To the south of the castle, the church of Saint-Pierre-ès-Liens, a former castle chapel, dates from the 13th and 18th centuries.
The castle is classified as historical monuments on December 21, 1922 for the central body -
December 20, 1923 for the right wing and March 22, 1924 for the left wing -
The "French-style" gardens, renovated by the current Marquis de Jumilhac, are based on a 1777 model using the concepts of Renaissance terraced gardens and the principles of Le Nôtre and evoke gold and alchemy
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« le pacte des loups » film de 2011 réalisé par Christophe Gans - une scéne très animée devant cette cheminée a été tournée au château de Jumilhac -
crédit photo Arnaud Loth
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