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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Château de la Mercerie à Magnac-Lavalette - en Charente - sera la mémoire des frères Réthoré -

Dernière mise à jour : 11 août 2022

Situé à 17 km au sud-est d'Angoulême non loin du département de la Dordogne,

On y accède par la D.81 depuis Angoulême et Tursac, ou la D.5 depuis Villebois.

En 1924 Marie Réthoré et son second époux achètent une gentilhommière de style Violet-le-Duc datant de 1891 à Magnac-Lavalette en Charente. Elle a encore deux garçons qui se retrouveront orphelins à 21 et 26 ans (ils avaient un grand frère Alexandre, décédé en 1916 et ce drame unira les deux cadets pour la vie) et qui hériteront du domaine de 600 ha et du « petit« château. . Raymond solide et brillant, sera élu maire de Magnac dés 1932. Il choisit la politique et est élu député en 1936 puis député gaulliste de la Charente de 1958 à 1978. le cadet Alphonse est fragile et rêve d’Architecture et est suivi dans son projet de transformer leur Château en « Versailles Charentais ». L’histoire devient un rêve qui ira jusqu'à la folie dans sa démesure. Une galerie de 220 m de long a été l'obsession de leur vie - remplir leur château de merveilles était la fonction de Raymond et Alphonse lui, suivait ces travaux pharaoniques qui les ruineront avec à quasi demeure un peintre Italien pour retoucher les toiles achetées et un sculpteur sur bois Italien également, pour réaliser chapiteaux et boiseries - L'idée d'une galerie des glaces s'est vue transformer dans les années 60 par une galerie de 32 Azuléjos de 6 m de haut et 2,60 m de large, fabriqués au Portugal par Aleluia cerâmicas en s’inspirant de Joseph Vernet, Nicolas Fouché, Le Lorrain… Toujours en place c’est aujourd'hui le véritable trésor du château. Cependant le rapport des terres avec un projet d’élevage intensif de bovins et les bénéfices tirés de l’importation exclusive en France des machines italiennes de nettoyage à sec qui étaient les sources de revenus, ne suffiront plus à satisfaire leurs rêves. Les travaux seront interrompus en 1970 - tel un vaisseau fantôme la grande galerie dominera la campagne.

En 1983 Alphonse meurt et trois ans plus tard Raymond. Les deux frères sont enterrés, non debouts comme le veut une légende erronée, mais sous deux piliers de la galerie extérieure, préparés à cet effet,

Le château est racheté par un des plus grand antiquaire de l’époque, Bernard Steinitz qui ne l’habitera jamais mais sera l’instigateur de la vente aux enchères de 1987 où

pendant trois jours, les antiquaires du monde entier le videront des antiquités achetées avec passion par »Monsieur Raymond » et voulues par « Monsieur Alphonse ». Heureusement, ils n'auront pas vu le démantèlement des statues qui ornaient la galerie, l’arrachage de celles ornant la salle des Azuléjos qui conserve au sol la marque des socles, l’enlèvement de leurs toiles insérées dans les boiseries.

L’inéluctable dégradation de la Mercerie est interrompu en 2012 par le maire qui obtient des nouveaux propriétaires, la société financière Volta, un bail emphytéotique de 75 ans pour la commune de 420 habitants, permettant aux bénévoles de l'association, de réhabiliter le château de la Mercerie recréant notamment le portique d’entrée, néo-classique avec des colonnes à la grecque en acajou, dans l’exact esprit des chambres des frères Rhétoré.

Les boiseries de style renaissance, quelques grands tableaux notamment en plafond, qui n'ont pas trouvé preneur lors de la vente publique et les Azuléjos donnent leur âme au château - plus rien du mobilier de l'époque glorieuse et leur remplacement approximatif par du mobilier meublant laisse des regrets. Visiter ce lieu, en connaissant cette histoire est l'occasion de se rappeler que l'amour sans limite peut conduire au désastre.... Y aller est aussi rendre hommage à ces frères liés par ce château et qui ne se sont jamais mariés donc sans descendance -

Aout 2022 - je lis et visionne un article France info et je vous en donne la teneur émouvante :

 »Derrière une partie de la façade, certaines pièces n’avaient jamais pu être construites. Devenu chef de chantier de la future orangerie, le maire n’en revient toujours pas. « si vous m’aviez dit, il y a 12 ans, quand ce château était en ruines, que l‘on serait en train de réaliser des pièces en imaginant ce que les frères Rethoré voulaient faire, je vous aurais dit : « Ce n’est pas possible ».

Bien sûr des aides gouvernementales existent mais tout repose sur la centaine de bénévoles qui œuvrent à cette nouvelle naissance -


Photo 1 : © Radio France Pierre Marsat


été 2021 - (ces piliers prochent de ceux des chambres des frères Rethoré - sont un bel hommage) -




Raymond Rethoré -

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