Le château de la Rivière est dés le XVIIe siècle la propriété des Brouchaud de Puymorin puis de la famille du marquis Jean de Fayolle décédé en 1686 à Saint-Sulpice d’Excideuil.
De style Louis XIII, le château est un logis pris entre deux pavillons. Il s'agit du seul manoir de Saint-Sulpice à être localisé dans le cours même du Ravillou et son affluent le ruisseau des Vaux. Il en subsiste un étang.
Avant la Révolution il appartenait à la famille de La Roche-Aymon.
En 1877 il a appartenu à la famille Picaud qui aménagera les intérieurs et fera édifier sur la partie droite une tour de style médiéval.
Au XX°siècle, le domaine sera pendant plusieurs générations à la Famille Dujarric de la Rivière, originaire d'Excideuil dont on retrouve le nom à Agonac et Trélissac aux XVIIIe et XIXe siécles.
Le château de la Rivière est un château privé qui ne se visite pas.
Erudits, médecins, scientifiques, artistes, les membres de la famille Dujarric de la Rivière apporteront quelques lettres de noblesse supplémentaire au Périgord.
Le Père René Dujarric de la Rivière est né le 19 avril 1885 à Excideuil- décédé le 28 novembre 1969. Aprés de brillantes études de médecine il entre en 1911 à l'institut Pasteur à Paris. Il deviendra un brillant biologiste, virologue et mycologue, jusqu'à présider l'Académie des sciences dans l'entre-deux guerres et membre de l'Académie de Médecine en partie par ses découvertes sur la grippe Espagnole. Avec Son épouse Marcelle Friedmann (1899-1982) ils auront une fille Elisabeth, et deux fils, Jean-René (installé à Saint-Sulpice) et François. Marcelle Dujarric de la Rivière sera pianiste et organiste à l’origine de la fondation Nadia et Lili Boulanger en faisant partie du Tout-Paris musical et intellectuel.
Il faut parler de François Dujarric de la Rivière (1933 – Agonac 10 décembre 2018) qui connut de belles réussites professionnelles et mit ses moyens financiers pour aider la Dordogne et poursuivre l’œuvre de sa mère et de sa sœur. Il s'impliqua durant des années dans la Fondation pour l'avenir de la Dordogne fondée par le milliardaire périgordin Sylvain Floirat, afin de découvrir des lauréats à aider. C'était aussi un mécène pour le monde culturel. Il a également créé des résidences d'artistes à Sainte-Alvère, soutenu la Fondation Nadia-et-Lili-Boulanger, la cité d'artistes La Ruche Seydoux à Paris. il a été membre de la commission d'achat du Fonds national d'art contemporain (Fnac). Il avait par ailleurs participé à la restauration de l'orgue de l'église de la cité à Périgueux. Il était aussi commandeur de l'Ordre national du mérite.
La fille de René et Marcelle Dujarric de la Rivière, Elisabeth (1930-Excideuil 2005) était une artiste-peintre dont certaines oeuvres ornent l'église de Saint-Sulpice. Elle aura été une fervente protectrice de la cité d'artistes nommée « La Ruche », bien connue des amateurs d'art moderne.
Tout ceci pour mettre la lumière sur « l’homme de sciences René Dujarric de la Rivière »–
« Avant l'hôpital de Périgueux était en ville, sur la place Badinter, mais c'était un vieux bâtiment vétuste et trop petit. Le projet d'un nouvel hôpital datait des années 1850", raconte Jean-Marie Cazauran, pédiatre pendant plus de 30 ans à la maternité de Périgueux, ancien président de la commission médicale, et fin connaisseur de l'histoire de l'hôpital. "Dujarric de la Rivière, de par ses fonctions nationales, et parce qu'il était originaire du Périgord, a pris les choses en main. Il dit dans ses mémoires : j'étais content de réaliser mon rêve d'un hôpital moderne."
Le docteur Dujarric débloque l'argent pour construire l'hôpital. Une fortune, l'équivalent de 60 millions d'euros d'aujourd'hui, pris à l'époque sur les recettes du PMU. Le Périgourdin expatrié à Paris veut que "son" Périgord ait un hôpital de pointe. Spécialiste de l'hygiène médical, il imagine des blocs opératoires ultra-modernes pour l'époque : ventilation, salle de préparation, et même des pédales pour ouvrir les portes et éviter de toucher les poignées.
A l'inauguration en 1953, on donne à l'hôpital le nom de Dujarric de la Rivière, qu'il va garder jusque dans les années 80. Depuis, le bâtiment A, bâtiment historique en béton armé, a beaucoup vieilli. Les derniers lits d'hospitalisation sont parti l'an dernier. Sa destruction, plusieurs fois évoquée, s'est heurtée à son caractère emblématique de la ville. Il a même été classé au patrimoine du XXe siècle.
Ce samedi 22 avril 2023 le bâtiment a repris le nom de René Dujarric de la Rivière.
photos - Bernard Séris -
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