Le château de la Rue à Sauveboeuf de Lalinde - Périgord Pourpre
- Glady de Brégeot

- 5 févr. 2024
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Dernière mise à jour : 12 nov.
Au XIIIe siècle, Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, achète à Amanieu de Drayaux le repaire noble, construit sur le bord d’une terrasse rocheuse renforcée à l’Ouest et au Sud par une imposante muraille. Ses deux angles construits en gros et moyen appareils de pierres de taille, sont battus par des mâchicoulis dont les énormes consoles moulurées se trouvent encore en place.
Durant la guerre de cent ans, le château, qui porte le nom de repaire noble de Drayaux subit des attaques à plusieurs reprises. En 1345, le comte de Derby, après avoir pris les villes françaises de Bergerac et de Lalinde y fait reposer son armée pendant trois jours. Une chronique de l’historien Froissart le nomme « la lieue ».
En 1507, Raymond d’Escodéca, fils d’Izarn d’Escodéca et de Jeanne de Beynac, qualifié de seigneur de Nailhac tient le « repayrium de la Rue ». Son fils Bertrand épouse Marguerite de Caumont, apparentée aux de Beaupoil, seigneurs de La Force.
La Rue revient à la famille d’Aubusson par le mariage de Gilles d’Aubusson (1436-1515) avec Françoise de la Force, dame de Castelnouvel. Leur fils François d’Aubusson, héritier des seigneuries de Beauregard, de la Rue et de Castelnouvel épouse, le 15 juillet 1515, Jeanne d’Abzac de la Douze.
Le château du XIIIe et XIVe siècles est entièrement restauré au XVIe siècle et présente un corps de logis barlong avec de larges baies à meneaux, un dallage de galets et d’importantes cheminées. Une tour hexagonale est accolée au Sud, avec un escalier défensif à vis qui aboutit à une chambre de défense voûtée en cul-de-four.
Au Sud et à l’Ouest la demeure est défendue par l’à-pic. À l’Est et au Nord le rempart est précédé d’une douve, que franchit un pont-levis au droit du châtelet.
Gabriel II d’Abzac de la Douze (1594-1625), en épousant en 1615 Esther de Larmandie, sera deshérité par les testaments de son père et de sa mère car un différend les oppose à Jean de Larmandie, baron de Longa. Leur fille Madeleine d’Abzac épouse en secondes noces en 1645, Louis de Gouffier. Leur fils Louis Charles Léonor de Gouffier (né à Drayaux en 1646), comte de Gonnord, seigneur de La Rue, lieutenant général des galères de France, épouse en 1678 Elisabeth de Gassion.
Au XVIIe siècle, la justice de Sigognac appartient au château de la Rue.
En 1718, tous les biens des Larmandie vont revenir à la puissante famille de Lostanges par le mariage d’Armand Louis de Lostanges de Saint-Alvère, grand sénéchal et gouverneur du Quercy avec Françoise Marie de Larmandie, dernière héritière de la branche de Longa et fille unique d’Alexandre de Larmandie, héritier d’Elisabeth de Gassion, du château de La Rue.
Il existe un état de ce que représentait la seigneurie de La Rue (la Rhue) au début du XVIIIe siècle : « outre le château, la seigneurie de La Rue comprenait haute et moyenne justice, quatre moulins situés à proximité, huit métairies et un îlot en Dordogne avec droit de pêche. Il s‘y produisait 150 barriques d’excellent vin ».
Leur fils ainé, Arnauld Louis Marie Stanislas de Lostanges (1722- décédé à Versailles en 1769), va occuper la fonction de 1er écuyer de madame Adélaïde de France (quatrième fille de Louis XV). Il épouse en 1754, Elisabeth de Gallucio de l'Hospital-Vitry. Leur fils Henry Adémar de Lostanges, sénéchal et gouverneur pour le roi du pays de Quercy, colonel du régiment de Royal Picardie, épouse en 1785 Adélaïde de Vintimille du Luc sera le dernier propriétaire de la Rue et dépossédé de tous ses biens, il mourra en exil en 1807.
Selon l’abbé Goustat dans son livre de 1884 sur Lalinde, le château et ses dépendances sont vendus comme biens nationaux, à un nommé Ladeuil, cafetier à Lalinde.
Lors de son inscription à l’inventaire des Monuments Historiques le 12 octobre 1948, le château appartenait à la famille Laborde.
Après cette date, il reviendra aux la Cropte de Chanterac.
Depuis 2020, le château a été racheté par une famille apparentée aux la Cropte de Chanterac, qui forme le projet de l’ouvrir ponctuellement aux événements culturels et se passionne pour son histoire.
Recherches geneanet.org et « histoire du château de la Rue à Sauveboeuf de Lalinde » par Christian Bourrier. Dictionnaire des châteaux du Périgord de Guy Penaud.
Le Périgord des châteaux et des manoirs -Dominique Repérant - Chêne 1988.
photos 1 - 2 et 3 Bernard Séris
Photo 4 -5 et 6 DR


angles de la muraille battus par des mâchicoulis sur d’énormes consoles.







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