Ramefort est né il y a neuf siècles avec la féodalité où chaque détenteur d’un fief était vassal de celui qui le lui avait concédé et suzerain des parties de ce fief qu’il avait lui-même concédées.
Ramefort était donc vassal des abbés de Brantôme..
Nicolas de Ramefort fut un des grands abbés de Brantôme et à l’origine de la reconstruction de l’abbaye après la destruction par les « Normands« en 1183. Lui succédera le fameux abbé Bernard de Maulmont qui fera inféoder Bourdeilles à son frère Géraud.
La place forte de Ramefort aurait été construite à pic sur le Rocher au XIesiècle, pour protéger la vallée de la Dronne entre Bourdeilles et Brantôme. A l’origine la forteresse est composée d’une tour maîtresse Romane de plan carré, accompagnée d’une tour de guet.
le 9 août 1356 le prince noir, Édouard de Woodstock dans sa chevauchée qui se terminera par la bataille de Poitiers où il vainquit Jean le Bon, va entrer à Brantôme après avoir passé la nuit à Ramefort.
La période de la guerre de cent ans (1337-1453) marqua la grande époque de Ramefort du fait de la situation du Périgord écartelé entre les rois de France et d’Angleterre par le désastreux traité de Brétigny de 1369 qui avait placé le comté de Périgord parmi les possessions anglaises. Bourdeille baronnie était liée au roi d’Angleterre tandis que la châtellenie était au roi de France. Il faudra attendre Duguesclin en 1377 à la tête de l’armée royale du duc d’Anjou dans sa reconquête de la Guyenne, pour voir flotter l’étendard aux fleurs de lys sur Bourdeilles.
Ramefort de par sa position comme les places fortes des Bernardiéres et de Condat porte dans ses vieilles pierres les traces des rudes combats des sièges de Bourdeilles en 1369, 1372, 1377 et de Brantôme en 1376 et 1405. L’abbé Pierre Foucaud qui officia de 1371à 1404 verra son couvent et une partie de son église dévastés.
En 1449 les seigneurs de Ramefort Pierre et son neveu Guillaume de Ramefort rendront officiellement hommage aux abbés de Brantôme.
Nota -Les seigneurs de Ramefort étaient liés à l’abbaye voisine de Ligueux, fondée au début du XIIe siècle par Géraud de Sales pour abriter une congrégation de moniales bénédictines. Quatre demoiselles de Saint-Aulaire se succédèrent sans interruption sur le siège abbatial de Ligueux. Avant la Révolution, elle a joué un grand rôle éducatif pour les jeunes filles de bonne famille. On y retrouve ici, aussi, Charlemagne à qui il est attribué la construction du plus ancien campanile de France, celui de Brantôme voisin. La légende dit que l’abbaye de Ligueux a été créée par Charlemagne qui aurait fait don à la communauté d’une relique : « l’avant-bras gauche et la main du vieillard de l’Évangile appelé saint Siméon ».
Après la guerre de cent ans, le château s’agrandit d’un logis avec une grosse tour d’angle ayant une chapelle en sous-sol, complété d’une tour d’escalier octogonale et d’un châtelet d’entrée qui en faisait un château-fort fermé par un mur de défense percé de meurtrières (aujourd’hui détruit).Il doublait l‘à-pic à l’est et la douve sèche maintenant comblée à l’ouest.
.Aux XVe et XVIe siècles le fief possèdait des dépendances sur Bourdeilles, Brantôme et Condat.
Les seigneurs au XVIe siècle sont les Mourenne, au siècle suivant Eléonore Barriasson de Ramefort épouse Jean Durand de La Rousselie avocat au parlement de Paris. Depuis le XVIIIe siècle les Durand de Ramefort héritiers de ce fief, possèdent toujours le domaine.
La propriété est privée.
Façades et toitures du château à l'exception du bâtiment annexe (cad. A 205) sont inscrites ISMH par arrêté du 15 décembre 1980
Bibliographie -« Le Château de Ramefort« par Gérard Durand de Ramefort -
Photo 3 - Père Igor DR
Photo 7- Abbaye de Ligueux DR
Ramefort - coté domaine -
Ramefort - côté route de Brantôme -
Abbaye de Ligueux -
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