Pierre de Bourdeille dit de Brantôme (14 avril 1535- 5 juillet 1614), était le fils du Baron François de Bourdeille et d’Anne de Vivonne dont la mère Louise de Daillon du Lude était dame d’honneur de la reine de Navarre Marguerite d’Angoulême sœur de François ler.
C’est pour honorer les services de son frère puiné Jean, tombé à Hesdin en 1553, qu’Henri II en 1556 lui donnera en commende l’abbaye Saint-Pierre de Brantôme dont il devra porter le nom. Il en prendra possession le 15 juillet 1558 devenant abbé et seigneur de Brantôme, assurant ainsi la succession de son cousin Pierre de Mareuil évêque de Lavaur reconnu abbé de Brantôme de 1538 à 1556.
Il se doit désormais d’avoir son propre château (lui qui a en plus de l’abbaye de Brantôme, la maison de Bourdeille et le château de la Tour Blanche). De 1564 à 1610 (dates gravées au plafond de La Chapelle du château) il va faire édifier le château de Richemont sur ses terres de Saint-Crépin-de-Richemont (sur la rive gauche du Boulou à 7 km de Brantôme). Il choisira d’élever une gentilhommière comportant deux corps de logis en équerre se rejoignant sur une tour carrée d’allure médiévale mais qui n’est là que pour impressionner avec ses mâchicoulis et son chemin de ronde impraticables. La Chapelle est située dans cette tour. Il se dégage de ce château de campagne, le charme des maisons cossues sans ostentation. L’aile d’habitation achevée en 1581 est plus rustique, l’autre aile achevée vers 1610 est plus représentative de la Renaissance Italienne. Un perron à double révolution mène à la grande pièce.
Une terrasse a été ajoutée au XVIIe et les fenêtres du salon ont été agrandies au XIXe siècle.
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A l’époque où il était lié au clan des catholiques, c’était un guerrier-courtisan.
En 1561, il assiste au sacre de Charles IX. Il fera partie de la garde qui accompagnera en Ecosse Marie Stuart, la jeune veuve de 18 ans de l’éphémère roi de France François II et qui refuse de se remarier comme le veut la tradition. Elle repartira dans son Ecosse Natale, réclamer le trône qui le pense-t-elle, lui revient de droit. Brantôme écrira un livre émouvant sur ce voyage avant de rejoindre l’armée royale à Dreux afin de participer à la première guerre de Religion et de devenir gentilhomme de la chambre du roi Charles IX.
Au service des rois de France, ce militaire de carrière passionné par l’art de la guerre, sera présent en Italie, Espagne, Maroc… C’est à Belis en Barbarie (Maroc) où il avait la charge de deux compagnies de gens de pieds qu’il s’illustrera et sera fait chevalier de l’ordre du roi du Portugal Don Sebastian.
Les réformés vinrent deux fois au monastère de Brantôme. Présent en octobre 1569 il accueille l’amiral de Coligny qui vient d’être battu à Moncontour par le duc d’Anjou, venu avec Guillaume le Taciturne prince d’Orange et son frère le comte Ludovic de Nassau, pour piller l’abbaye fort riche et prospère, comme tous les lieux catholiques sur leur chemin. Pierre de Bourdeille obtient que l’abbaye soit protégéé… Absent la second fois, les protestants respectèrent cependant l’abbaye.
nota -.Impossible pour Brantôme d’ignorer que le 2 juin 1569, l’Amiral Gaspard de Coligny s’est rendu à Saint-Yrieix où 3 000 rêtres allemands ont rejoint son armée. Ils marcheront sur Thiviers, Saint-Jean de Côle et feront charger 260 paysans catholiques qui se réfugieront dans le château de La Chapelle-Faucher (10 km à l’est de Brantôme) où le jour-même Coligny les fera égorger un à un (en représailles à la mort du Prince de Condé tué par le jeune Henri d’Anjou (futur Henri III).
Il mit fin à sa carrière militaire en 1574 après avoir participé aux deuxième et troisième guerres de Religion et fut présent aux batailles de Meaux et de Saint-Denis.
En 1582 il va rompre avec Henri III qui malgré sa promesse de le nommer Sénéchal du Périgord à la mort de son frère André, lui préféra David Bouchard Vicomte d’Aubeterre, chevalier des ordres du Roi, gendre de Jacquette de Bourdeille. Pierre de Bourdeille passera sa vie à aduler sa belle-soeur faute de pourvoir l’epouser.
En 1584, une mauvaise chute de cheval met fin à sa vie d’aventures et de courtisan en le condamnant à l’inaction durant deux ans.
Son retour au calme à Richemont, lui permet de dicter ses mémoires aux frères Matheaud. Devenu misanthrope en s’éloignant du monde et misogyne en renonçant aux femmes, il consacrera les trente dernières années de sa vie à l’écriture des « Vies des Dames Galantes » largement inspirées de sa vie passée de « noceur » auprès des belles demoiselles de l’escadron volant de la Reine Catherine de Médicis puis viendront des biographies arrangées avec les « Vies des hommes illustres et grands capitaines ».
Sa niéce Jeanne de Bourdeille comtesse de Duretal à qui Brantôte lèguera Richemont, aura pour mission de trouver un imprimeur pour les « Rotodontades » et pour le « Recueil des Dames ». Il dédie le premier des deux grands volumes de son recueil des Dames entièrement consacré à des portraits de reines et de princesses, à la Reine de sa génération Marguerite de France (la Reine Margot) qu’il a bien connue et beaucoup admiré pour sa beauté et ses talents intellectuels.
Brantôme laissera un des témoignages les plus précieux sur la cour des Valois et sur son temps, après les disparitions successives de tous les enfants d’Henri II et de Catherine de Médicis.
Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que sa réputation se fasse, car les écrits ne furent publiés qu’en 1655.
Il dėcédera le 5 juillet 1614 et son tombeau est visible dans La Chapelle de Richemont.
Dans son testament, il demandait que son chateau reste dans la famille.
Son souhait est réalisé puisqu’une quatorzième génération de descendants veille sur lui.
Le château se visite en été et on peut voir le cabinet d’écriture orné de boiseries, la chambre de l’écrivain et la chapelle funéraire.
le château sera ouvert comme tous les ans du 14 juillet à fin août -
Château de Richemont Saint-Crépin-de-Richemont 24310
Chateauderichemont@gmail.com
photos 1 - 6 Dr
photo 7 - armoiries de Brantôme (dans La Chapelle de Richemont) -communication JF Delmas -
Abbaye Saint-Pierre de Brantôme
Château de Bourdeilles
Château de La Tour Blanche - Wikipédia -
photo josse/Leemage/AFP - portrait d.Henri II et de Catherine de Médicis. peinture anonyme française musée du château d’Anet)
Le mariage durera près de 26 ans, jusqu’à la mort d’Henri en juillet 1559, à qui Catherine avait donné dix enfants, dont une fille mort-née. Parmi eux, figurent trois rois et deux reines consorts: les rois de France François II, Charles IX et Henri III, et les reines Elisabeth d’Espagne (elle épousa le roi Felipe II) et Marguerite, plus connue sous le nom de la reine Margot (la femme d’Henri IV).
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