Le premier château « hospitium de Sauvebuo » est acquit en 1365 par la famille de Ferrières-Sauveboeuf, locale et militaire, vassale des seigneurs de Montignac. Remanié en 1600 dans le style de la Renaissance par Jehan II de Ferrières, il est détruit en 1630 par ordre de Richelieu, pour punir son propriétaire Charles-Antoine de Ferrières s’étant illustré dans de nombreuses batailles à l’étranger et en France mais qui a fait un mauvais choix politique. « La journée des Dupes « désigne les événements des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le roi Louis XIII réitère contre toute attente sa confiance à son ministre Richelieu, élimine ses adversaires politiques et contraint la reine-mère Marie de Médicis à l'exil. Condamné à mort, Charles-Antoine s’échappe en Suède, et finira par être pardonné. Il reviendra en 1633 et fera rebâtir son château de 1636 à 1637 dans le style classique Louis XIII, du palais du Luxembourg à Paris, d’après les plans de Nicolas Rambourg, architecte du château de Hautefort qui en fera un vaste logis à étage en longueur percé de baies avec une porte d’entrée surmontée d‘un fronton arrondi Le toit relevé sera agrémenté de cinq élégantes lucarnes sculptées. Des pavillons amènent des ailes en retour d’équerre côté jardin. Le grand portail d’entrée à la cour est sommé d’urnes cannelées. À l’arrière plus austère, une terrasse avec balustres surplombe la Vézère. En 1743, La veuve de François de Ferrières est Marie-Geneviève de Vassan de Sauveboeuf très riche héritière, possédant un vaste territoire depuis Pierre-Buffière jusqu'à Saint-Junien (pratiquement la moitié de la Haute-Vienne), ainsi que les baronnies de Pierre-Buffière, de Chéronnac et de Saint-Mathieu et le Château de Sauvebœuf qui en 1760 avait justice sur Aubas et Le Cheylard.
La Marquise de Ferrieres épousera en seconde noce Victor Riqueti de Mirabeau. et donnera naissance à Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, vicomte de Pierre-Buffière, célèbre tribun de la Révolution (1749-1791), fort laid mais qui compense par une remarquable intelligence. Aimé du peuple, il est même enterré au Panthéon lors d’une journée de deuil national et il est le seul à en être ressorti en 1794 accusé de trahison quand une correspondance secrète avec le roi Louis XVI fut découverte.
Au XIXe, la propriété appartient successivement aux familles Chassagnac, Latrade, Dehÿs et Baillemont. En 1891, la famille Oberkampf, célèbre notamment grâce à sa manufacture de toile de Jouy (Jouy en Josas) va faire d’importantes restaurations et revendra le château en 1927. Durant le XIXe siècle et jusqu’en 1975, le château possédait un des plus importants domaines agricoles de la région, de par son étendue et la qualité de son terroir, grâce à la famille Jentgen.
En 1987, le publicitaire, Claude Douce rachète le château et pendant trente ans redonne toute sa majesté à ce château étonnant en Périgord, avec ses façades aux larges fenêtres. Le château sera inscrit au titre des monuments historiques en 1987 pour certains éléments puis en totalité, le 9 Octobre 2009.
En avril 2013 Claude Douce, ouvre au public un musée de l’une des plus grandes collections privées sur la Préhistoire, où près de 500 000 objets sont présentés dans les caves du château dont le collier de dents de cerf provenant de Combe-Capelle en Dordogne mais aussi des Vénus gravettiennes (-20 000 - 25 000 ans avant notre ère) provenant de Russie. Le Gravettien est une culture du paléolithique ou Périgordien supérieur dont le nom provient du gisement de la Gravette (Dordogne).
Altruiste, il prête volontiers ses trésors au musée national des Eyzies.
Expert d’état, Claude Douce qui siège à la Commission Nationale d’Acquisition est reconnu par les scientifiques dont le paléontologue Yves Coppens décédé le 22 juin 2O22 qui était son ami depuis bien avant sa découverte de Lucy âgée de 3,2 millions d’années.
côté Vézère
surprise de rouler sur un chemin bordé de vergers, coincé entre deux renforts pierreux impressionnants par leur hauteur avant de passer devant un très beau colombier.
Dans le Périgord, des pigeonniers ayant 500 Boulins (nids) indiquent que leurs propriétaires devaient être à la tête d’une exploitation d’au moins 100 ha de terres cultivables.
Ce colombier est sur trois niveaux – le niveau inférieur pouvait héberger un ouvrier agricole mais aussi servir de poulailler ou de bergerie. Au-dessus, on conservait le grain et en haut le pigeonnier, avec lanternon pour l’aération, avait un épi en poterie pour guider les pigeons et les orienter dans les champs et regagner leurs nids.
Restauré par son actuel propriétaire – on ne connaît pas sa date de construction.
Photo DR
Le 15 avril 2022 à Sauveboeuf - Les amis de Claude Douce étaient présents - Macha Meril a parlé du dernier album de Michel Legrand et ses origines en cette période de conflit, mettaient le focus sur son livre « Vania, Vassia et la fille de Vassia ». Elle accompagnait Mylène Demongeot dont la mère était Ukrainienne et qui a dédicacé sa BD biographie « Adieu Kharkov ».Jacques Séguéla Ami et confrère, lui dédicaçait son livre « Ne dites pas à mes filles que je suis devenu écolo, elles me croient publicitaire » - Claude Douce ancien Patron de l’agence Bélier est certainement l’»Homme le plus passionné par l’humanité« -
Un surprenant château à découvrir, plein d'histoire et de belles collections ! Passionnant !