Le château de Beaurecueil est une bâtisse du XVIe siècle située entre les villages de Saint-Sulpice de Mareuil et Rudeau-Ladosse. Un pigeonnier imposant est en bordure de route en arrivant sur la propriété de plus de 120 hectares avec La Nizonne et des forêts.
En 1506, le château de Corneuil (son premier nom) appartient à Jean Marcilhac. En 1539 le seigneur de Corneuil s’associe avec Pierre Sonnelin maître de forge à Javerlhac. Le destin industriel du lieu est en marche et ce pour 322 ans.
Dés 1599, la maison de forge, le manoir et son domaine verront l’installation du maître de forge Léonard de la Roussie (dont la famille gère la forge proche de Rudeau dite des Bernardiéres). Le château s’appellera dés lors Beaurecueil..
Son fils François assassine en 1699 Jean de Maillard, seigneur de la Faye. La sentence de mort prononcée sera convertie en une forte indemnité à verser à la mère de Jean de Maillard .
Ruinée la famille de la Roussie, vendra le domaine à Monsieur de Saint-Aulaire dit de Ponville mais ce n’est qu’en 1709 que la famille de la Roussie renoncera définitivement au Château de Beaurecueil.
Pendant ce temps, la forge qui depuis 1539 fournie le royaume, a évolué et le XVIIIe siécle, va connaître sa plus grande période d’activité quand la propriétaire Madame de Rochat confiera l’exploitation au locataire maître de forge François Lapouge. le Marquis de Montalembert y fait bâtir 2 haut-Fourneaux accolés qui permettront de fondre de gros canons embarqués sur des gabarres à Port-l’Houmeau à destination de l’arsenal de Rochefort.
En 1751, ce sont 147 canons qui sont produits. En 1752, 174 suivront – En 1753 trois forges associées sortiront 503 canons.
L’autre production porte sur les chaudières à destination des Antilles, pour fondre les cannes à sucre.
En 1792 la toute jeune république séquestre les biens de Monsieur de Maillard, héritier de Madame de Rochat. Le citoyen Poiteau locataire maître de forge reste en place mais versera son fermage au commissaire du district de Nontron.
En 1795, Beaurecueil revient à un fils Maillard qui va entretenir de mauvaises relations avec Bernard Pointeau.
Beaurecueil sera vendu en 1811 à Jean-Louis Ribeyrol lui-même maître de forge.
En 1826, Henriette-Françoise Ribeyrol épouse Thomas Dusolier.
1851 verra l’arrêt définitif de la forge. Le site sera reconverti en domaine agricole. L’étang sera asséché.
En 1861 leur fils Alcide habitera Beaurecueil avec sa femme Marie Roux de Reilhac.
Après la proclamation de la troisième république en 1870, dans une Dordogne bonapartiste, Alcide Dusolier va la représenter au Parlement pendant trois décennies. Son amitié avec Gambetta et sa lutte constante en faveur de la république l’inscrivent dans l’histoire politique. C’est lui qui va découvrir Eugène Le Roy. Il permettra à son compatriote d’être publié et d’accéder à la notoriété avec son livre « Jacquou le Croquant ».
Il décède au château le 19 mai 1918. Enterré à Nontron, il reste dans la mémoire locale.
Son fils Maurice, médecin et érudit, se suicidera le 24 août 1943 au domaine le laissant à la famille Roux de Reilhac.
En 1965, c’est la tante des actuels propriétaires qui y installera un important centre équestre.
Depuis 1996 Jean-Noël Cuénod, poète, et son épouse Christine, danseuse, voulaient que ce lieu soit dédié à la poésie sous toutes ses formes. A cet effet leur salle de spectacles et conférences « Alcide Dusolier » créée dans une ancienne écurie concrétise leur projet « Beaurecueil-Forge de la poésie ». Depuis quelques années, l’évènement « Châteaux en Fête » qui se tient durant les vacances de Pâques, permet d’assister à des spectacles et conférences et de visiter le site industriel.
la halle à charbon de bois
Une chaudière pour fondre les cannes à sucre - exportation vers les Antilles (photo Polo Seneze)
la source naturelle avec l’une des premières chaudières -
les 2 haut-fourneaux accolés bâtis par le marquis de Montalembert
le donjon primitif du château - (photo Polo Seneze)
La halle à minerai - (photo Polo Seneze)
le pigeonnier
Alcide Dusolier
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